Note d’information
Situation des réacteurs nucléaires au Japon suite
au séisme majeur survenu le 11 mars 2011
Centrale de Fukushima I (Daiichi)
Depuis le précédent point d’information
du 17 mars 2011 à 15h00 sur la situation de la centrale de Fukushima
Daiichi, les informations obtenues par le centre technique de crise de
l’IRSN permettent d’établir l’état suivant des installations.
Etat des piscines
Les quantités d’assemblages combustibles
présents dans les piscines des réacteurs 1 à 4 sont
confirmées (respectivement 292, 587, 514 et 1500 assemblages). L’IRSN
a évalué la puissance thermique (chaleur) à évacuer
de chacune d’elle.
TEPCO a annoncé que le rétablissement
électrique ne serait pas possible avant demain vendredi.
Piscine du réacteur n°1
Il semble qu’il n’y ait pas d’ébullition.
La puissance à évacuer est relativement faible (0,3 MW).
Piscine du réacteur n°2
Il semble qu’il n’y ait pas d’ébullition.
Piscine du réacteur n°3
Selon les calculs de l’IRSN, la piscine est
passée en ébullition. Quatre largages d’eau par hélicoptères
ont eu lieu. Environ 7,5 tonnes d’eau ont été lâchées
à chaque fois, mais une part importante de l’eau n’a probablement
pas atteint la cible. L’absence de panache de vapeur au-dessus du bâtiment
laisse penser que l’opération a été efficace. Cependant,
cela ne permet que de retarder un peu la dégradation de la situation.
L’IRSN suspecte une perte d’étanchéité de la piscine.
(NdW: sinon, comment l'eau serait-elle partie?!)
L’utilisation des moyens de pompage mobiles
arrivés sur le site (canons à eau anti-émeute de portée
de 80 à 100 m) a été remise en cause en raison du
niveau de radioactivité ambiante.
Piscine du réacteur n°4
La piscine est également passée
en ébullition. La puissance à évacuer est élevée,
environ 3 MW. Des largages d’eau par hélicoptères étaient
prévus vers 10h00 heure locale (02h00 heure de Paris le 17 mars).
Il semblerait que le survol par hélicoptère ait permis de
constater que cette piscine contenait de l’eau. Ceci aurait conduit à
un largage de deux poches supplémentaires d’eau sur la piscine du
réacteur n°3.
Piscine du réacteur n°5
La température de l’eau de cette piscine
augmente lentement. Le niveau d’eau est contrôlé.
Piscine du réacteur n°6
La température de l’eau de cette piscine
augmente lentement. Le niveau d’eau est contrôlé.
Piscine de désactivation commune du site
Cette piscine contiendrait de l’ordre de 6.200
assemblages. Bien que la puissance unitaire dégagée par ceux-ci
soit nettement plus faible que celle dégagée des assemblages
présents dans les piscines des réacteurs, ils doivent néanmoins
être également refroidis.
L’IRSN ne dispose pas d’information sur l’état
de cette piscine et n’a pas pu faire d’estimation de délai avant
découvrement des assemblages.
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suite:
Etat des réacteurs
Réacteur n°1
Selon l’exploitant, 70% du coeur du réacteur
serait endommagé. L’injection d’eau de mer dans la cuve serait maintenue
afin d’assurer le refroidissement du coeur qui reste cependant partiellement
dénoyé. L’eau contenue dans la cuve se décharge dans
l’enceinte de confinement via une soupape. L’enceinte de confinement est
maintenue intègre (?). Des dépressurisations
de l’enceinte de confinement sont réalisées. Chaque ouverture
entraîne de nouveaux rejets de produits radioactifs dans l’environnement.
La partie supérieure du bâtiment
réacteur a été soufflée par une explosion.
La salle de commande est très irradiante, limitant le temps de présence
des intervenants.
Réacteur n°2
Selon l’exploitant, 33% du coeur du réacteur
serait endommagé. L’injection d’eau de mer dans la cuve est maintenue
afin d’assurer le refroidissement du coeur qui est maintenant sous eau.
L’enceinte de confinement est endommagée,
toutefois il ne semble pas que l’étanchéité soit remise
en cause (la pression à l’intérieur du bâtiment étant
fluctuante). De ce fait, des dépressurisations de l’enceinte de
confinement sont prévues. Chaque ouverture entraînera de nouveaux
rejets de produits radioactifs dans l’environnement.
La salle de commande est très irradiante,
limitant le temps de présence des intervenants.
Réacteur n°3
Le coeur du réacteur est partiellement
endommagé. L’injection d’eau de mer dans la cuve serait maintenue
afin d’assurer le refroidissement du coeur qui reste cependant partiellement
dénoyé. La vapeur produite dans la cuve au contact du combustible
s’évacue dans l’enceinte de confinement qui semble toujours étanche.
Des dépressurisations de l’enceinte de confinement sont réalisées.
Chaque ouverture entraîne de nouveaux
rejets de produits radioactifs dans l’environnement.
La partie supérieure du bâtiment
réacteur a été soufflée par une explosion.
La salle de commande est très irradiante, limitant le temps de présence
des intervenants.
Réacteur n°4
La partie supérieure du bâtiment
est endommagée. La salle de commande est très irradiante,
limitant le temps de présence des intervenants.
Réacteurs N°5 et 6
L’IRSN n’a pas d’information sur la présence
de combustible dans le coeur du réacteur.
Centrale de Fukushima II (Daini)
Réacteurs n° 1, 2, 3, 4
Sur ce site, les réacteurs n° 1,
2, 3 et 4 ont atteint les conditions d’arrêt normales (appelées
«arrêt à froid»). Aucune dégradation du
combustible n’a eu lieu sur ces réacteurs.
Centrales d’Onagawa et de Tokai
Il n’y a pas d’élément particulier
à signaler. |