CONTROVERSES NUCLEAIRES !
SEISMES ET ENERGIE NUCLEAIRE

JAPON Fukushima Dai-Ichi (11 mars 2011)
SUIVI 2011
28 mai
L'opérateur Tepco croyait que la centrale était en sécurité
The Associated Press. Voir aussi http://www.985fm.ca/
TOKYO — Les responsables de la sécurité nucléaire du Japon croyaient que les réacteurs de la centrale de Fukushima pourraient résister au pire tsunami, avec comme seule garantie un mémo d'une page rédigé par l'opérateur du site, Tokyo Electric Power (Tepco).

     Dans ce mémo en date du 19 décembre 2001, et dont l'Associated Press a obtenu copie, Tepco balaie du revers de la main la possibilité qu'une vague géante puisse endommager ses réacteurs, mais ne fournit que de maigres détails pour appuyer cette confiance.
     Les responsables nucléaires japonais ne se sont apparemment pas formalisés de cette courte réponse et n'auraient pris aucune mesure pour valider les garanties de Tepco. Le document a été révisé une seule fois, l'an dernier, et Tepco en est venu à la même conclusion: tous les scénarios envisagés ne présentaient aucun risque pour la centrale — et ce même si des recherches menées pendant les dix années depuis la rédaction initiale du mémo démontraient que la côte nord-est du Japon était vulnérable à des tsunamis gigantesques.
     Les experts embauchés par Tepco étaient d'avis que la faille sismique la plus rapprochée de Fukushima était incapable de générer des séismes d'une magnitude supérieure à 8,6; celui d'une magnitude de 9,0 qui a frappé le 11 mars était quatre fois plus puissant que cette estimation.
     Un porte-parole de Tepco, Naoyuki Matsumoto, a déclaré que le mémo de 2001 avait été préparé avec les meilleures données disponibles, tout en reconnaissant que le tsunami de mars «dépassait l'imagination».

suite:
     Par ailleurs, une équipe de l'Agence internationale de l'énergie atomique a inspecté vendredi la centrale de Fukushima, a annoncé Tepco. Les experts de l'AIEA ont notamment observé de l'extérieur les quatre réacteurs les plus endommagés, précise Tepco. Le séisme et le tsunami du 11 mars dernier ont détruit les systèmes de refroidissement de la centrale, provoquant des fuites radioactives.
     L'équipe de l'AIEA, composée de 18 membres, a entamé mardi au Japon une enquête sur ce qui est considéré comme le plus grave accident nucléaire depuis Tchernobyl en 1986.
     Ils se sont entretenus mardi avec le ministre japonais de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie Banri Kaieda, dont le ministère supervise et promeut la filière nucléaire. Ils ont également visité deux autres centrales nucléaires.
     Le Britannique Michael Weightman, chef de la mission, a expliqué que sa délégation chercherait à «voir comment le monde peut tirer les leçons» de l'accident de Fukushima. Goshi Hosoni, directeur du groupe de travail japonais sur la crise nucléaire, a précisé que les experts de l'AIEA avaient présenté une «longue liste» de questions aux autorités japonaises.
     L'équipe de l'AIEA doit présenter un rapport au gouvernement japonais mercredi prochain. Elle achèvera sa visite au Japon le 2 juin et rendra compte de sa mission lors d'une conférence internationale organisée à Vienne le 20 juin.
     Le gouvernement japonais, qui a promis de coopérer avec la mission de l'AIEA, a également chargé une commission d'enquête nippone de mener des investigations.
     Tepco espère stabiliser la situation dans trois réacteurs de Fukushima et une piscine de combustible usé d'ici le mois de janvier. L'opérateur a reconnu mardi que le combustible nucléaire avait fondu dans les réacteurs 1, 2 et 3 de la centrale.