CONTROVERSES NUCLEAIRES !
SEISMES ET ENERGIE NUCLEAIRE

JAPON Fukushima Dai-Ichi (11 mars 2011)
SUIVI 2011
8 avril
Préparation du cahier des charges de l’audit français et des tests de résistance européens
"Stress-tests"
Les stress tests des centrales nucléaires européennes
Commentaire ADIT
     En ce qui concerne ces "tests de résistance" ("stress tests") européens, un groupe de travail a été constitué par WENRA.
     WENRA ne s'occupera que des réacteurs (et très probablement uniquement des réacteurs de puissance... pas les installations de recherche). En outre, il s'agira d'accidents naturels d'origine externe et de combinaisons entre eux, sans se soucier de la probabilité d'occurence.
     A notre avis, il est positif de ne pas considérer les probabilités (dont le calcul soulève souvent de grosses questions et qui ont parfois permis "d'évacuer" certains scénarios gênants mais considérés comme trop peu probables). Il est positif aussi de regarder les combinaisons: un séisme pourrait détruire un barrage en amont d'un réacteur qui serait soumis à une combinaison séisme-inondation.
     Les scénarios seront cependant limités (accidents naturels d'origine externe).
     Ce sont les opérateurs qui devront faire les études et celles-ci seront analysées par les autorités de sûreté (et par d'autres experts indépendants?). Comme d'habitude, cela met les ingénieurs des bureaux d'étude des opérateurs dans une situation difficile (juges et parties), d'où l'importance de la transparence et de contrôles indépendants.
     Les études vont notamment inclure la détermination des "marges" disponibles. On a par exemple vu lors du séisme de Niigata en 2007 que les réacteurs pouvaient résister à des séismes plus importants que ceux pris en compte à la conception. Il est cependant permis de trouver potentiellement dangereux de se créditer des marges... qui jouent un rôle (défauts de fabrication, erreurs de ferraillage, etc).
suite:
     En ce qui concerne les séismes, une autre approche aurait pu être prise: à partir des séismes de conception (plus précisément de leur accélération "PGA - Peak Ground Acceleration"), on aurait pu demander aux sismologues de déterminer les probabilités de dépassement pendant une certaine période (la durée de vie par exemple). La norme EUROCODE 8 est ainsi basée sur une "période de retour" de 475 ans; cette valeur correspond (loi de Poisson) à une probabilité de dépassement de 10% en 50 ans: c'est le niveau de risque que les autorités européennes jugent acceptable POUR DES BATIMENTS COURANTS. Pour des installations nucléaires, on parle parfois d'une "période de retour" de 10.000 ans. Avec quelques calculs (simples) on peut constater que même avec 10.000 ans, les probabilités de dépassement ne sont pas faibles!
     Quand on voit les conséquences possibles, on peut se demander si le jeu en vaut la chandelle...
     Toujours est-il que WENRA devrait publier ses propositions très rapidement afin que le public puisse en prendre connaissance et les commenter avant une réunion avec la Commission Européenne. C'est important d'être attentif à ce qui sera proposé à ce moment et de réagir si nécessaire.