L’accident de la centrale de Fukushima-Daiichi est loin d’être terminé. Selon le calendrier annoncé par TEPCO, les opérations de sauvetage prendront encore des mois. Il en faudra au moins trois avant l’achèvement des mesures d’urgence, au moins neuf pour stabiliser les réacteurs et sans doute de nombreux autres pour démanteler la centrale. Quant aux opérations de décontamination, elles restent encore floues, si ce n’est pour le traitement en urgence des 67.000 litres d’eau fortement radioactive confié à Areva. Autour, «les conséquences radiologiques sont très intenses sur le site et près des installations. La contamination s’est diffusée en tâches de léopard en fonction du vent de la pluie, du relief», a expliqué André Claude Lacoste, le président de l’ASN, lors de son audition parlementaire. Pour les populations, de nouvelles zones d’évacuation ont été annoncées mais «le confinement de longue durée pour les 90.000 habitants de la zone des 20 km ne sont pas tenables, sachant que les besoins quotidiens ne sont pas satisfaits» et «la gestion de la zone contaminée prendra des années, voire des décennies». |
L’ACRO, un laboratoire associatif de contrôle de la radioactivité français mais qui dispose de données japonaise, précise également qu’«un spectre de radionucléides jamais vu» a été détecté dans la zone des 40/50km et que les aliments contrôlés dans la zone des 80 km «étaient tous parfaitement impropres à la consommation». En mer, des taux records de césium 137 (1.400 becquerels) ont été détectés à 15 kms des côtes, contaminant sans doute poissons et algues. Face à la menace d’un autre séisme, le gouvernement a décidé le 6 mai de fermer la centrale de Hamaoka, dans le centre du Japon. Et pourrait revenir sur son ambition de porter de 30 à 50% la part du nucléaire dans la production énergétique grâce à la construction de 14 réacteurs supplémentaires. |