PROVENANCE
C'est de la pechblende (oxyde d'uranium) de Joachimsthal
en Bohême que M. et Mme Curie ont extrait pour la première
fois le radium.
Joachimsthal fut pendant longtemps une des seules
mines produisant de la pechblende; de petites usines travaillaient ce minerai
et en extrayaient les très petites quantités de radium nécessaires
à cette époque aux savants et aux médecins.
Aux Etats-Unis, on se mit à travailler des
minerais pauvres (carnotite) trouvés dans l'Utah et le Colorado.
En 1922, les États-Unis intervenaient pour les quatre-cinquièmes
dans la production mondiale de radium. Le Portugal et Madagascar fournissaient
des minerais à faible teneur aux usines françaises.
Vers le début de1913 furent découverts
dans les concessions de cuivre du Katanga - Congo Belge - des minerais
exceptionnellement riches en uranium (pechblende, silicates et aluminates
d'uranium).
Ce n'est cependant que vers la fin de 1921, que
l'union Minière du Katanga put mettre ces gisements en exploitation
et qu'elle installa à Oolen près d'Anvers, une vaste usine
modèle pour l'extraction du radium des minerais provenant de la
mine de Chinkolobwe dans le Haut Katanga.
Dès le moment où la production à
partir des minerais congolais fut industriellement organisée à
l'usine de Oolen, le prix du radium tomba brusquement.
Il n'est plus actuellement (1931) que la moitié
environ de ce qu'il était à l'époque où les
États-Unis détenaient pratiquement le monopole de la production.
En peu de temps la Belgique se mit ainsi au premier
rang des producteurs de radium et elle put immédiatement faire face
à la demande mondiale. |
FABRICATION
L'Union Minière du Haut Katanga possède
actuellement, (en 1931!) à peu de chose près, le monopole
de la fabrication du radium dans le monde.
C'est en décembre 1922 que le premier gramme
de radium sortit des usines de Oolen.
Bien que relativement très riche, le minerai
d'uranium-radium ne contient qu'une partie de matière utile pour
plusieurs dizaines de mi1lions de parties inertes: uranium, cuivre, fer,
plomb, acide phosphorique, alumine et silice.
Ce minerai est mis en sacs à la mine et acheminé
par voie ferrée vers la côte, distante de plusieurs milliers
de kilomètres; de là, il est transporté par mer en
Belgique pour être traité dans les usines de Oolen.
L'attaque de ces masses énormes de minerais
nécessite évidemment la mise en ceuvre de quantités
considérables de réactifs chimiques.
Le procédé de traitement adopté
repose sur les travaux de Mme Curie et de M. Debierne.
Il se divise en trois parties:
La première phase comprend les opérations
suivantes:
1) Une mouture du minerai en poudre impalpable.
2) Une attaque à chaud par l'acide sulfurique aboutissant à
l'élimination et à la séparation de l'uranium, du
fer, du cuivre, de l'aluminium et de l'acide phosphorique.
3) Un traitement du résidu par une solution de chlorure etc....etc....
Ce radium produit à Oolen, par purifications
successives, fini par être à 95 à 98%.
Avant la mise en tubes le produit est séché;
il se présente alors sous la forme d'une masse blanchâtre
émettant une belle lumière bleutée, visible en plein
jour et permettant de la photographier en chambre noire. Et ce radium est
expédié à Bruxelles sous forme de tubes scellés
dont la charge est répartie et à nouveau scellée à
Bruxelles à l'Union Minière dans des aiguilles, tubes, plaques
et autres configurations, dans toutes les dimensions, contenances, activités...
pour des usages médicaux. Et, tenez vous bien, il s'en fabrique
de 1.300 à 1.400 par mois.
=> Sujet d'inquiétude...
Si on fait le calcul grossier: 10 ans x 12 mois
x 1.350 (moyenne de la production mensuelle) = 162.000 mini conteneurs
de radium dans le monde! (probablement principalement en Europe et aux
USA, mais les autres?!) |