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France: la biomasse française pourrait couvrir jusqu'à 16% des besoins en chaleur et électricité
http://www.netbois.com/info/info.php?artc=2754

    La consommation de biomasse pour l'énergie en France se situe actuellement autour des 10 M tep (millions de tonnes équivalent pétrole). Cette consommation de biomasse primaire représente moins de 4% de la consommation de combustibles et carburants en France. Elle génère une production d'énergie d'environ 5 M tep d'énergie utile, qui elle représente 5% de la consommation française de chaleur et d'électricité. Cette quantité d'énergie produite est faible par rapport à la quantité de biomasse utilisée (50%) et ceci est le fait de la faible performance du parc d'équipements, composé à plus de 80% par des appareils de chauffage domestique pour la plupart de conception ancienne.
    La loi du 13 juillet 2005 fixe un objectif de 50% de croissance de la chaleur renouvelable. Sachant que cette chaleur renouvelable est aujourd'hui produite à 96% par la biomasse (le reste par le solaire et la géothermie), il apparaît incontournable d'orienter tous les efforts sur ce secteur si l'on veut effectivement porter la production de chaleur renouvelable de 5 à 7.5 M tep.
    Des efforts importants sont déjà mis en oeuvre pour la production de chaleur avec notamment depuis 2005 le crédit d'impôt pour les particuliers. Fixant une condition de performance minimale à 65% de rendement de combustion, ce dispositif fiscal participe à ehausser le niveau de performance technique du parc français et l'ITEBE s'en félicite. Nous encourageons à ce titre le gouvernement à poursuivre dans cette voie afin de rendre le chauffage au bois de plus en plus performant et donc de plus en plus attractif, en pratiquant une évolution progressive du minima technique vers les 70, 75 puis 80%.
    Concernant l'électricité, la loi de 2005 invite également à augmenter de 50% la production renouvelable. L'éolien aura un grand rôle à jouer dans cet objectif tant avec la biomasse ce n'est pas facile faire de l'électricité. Car produire de l'électricité à partir de biomasse, c'est utiliser la voie thermique dont le rendement électrique est compris entre 10 et 40% selon les puissances et surtout selon les technologies. Selon le schéma « traditionnel » de production d'électricité en France, à savoir de production pure d'électricité, en utilisant 100 kWh de biomasse primaire on peut selon les cas produire entre 10 et 40 kWh d'électricité, le reste étant dissipé en chaleur. Pour faire mieux, il existe un autre schéma, de tradition plus nordique: c'est la cogénération. Il consiste à récupérer la part de chaleur pour alimenter des applications industrielles ou du chauffage à travers par exemple des réseaux de chaleur. Ce schéma permet d'atteindre des rendements globaux compris entre 70 et 85%, Pour réussir ce type d'exercice, il convient penser d'abord chaleur car elle représente les deux tiers de l'énergie produite en cogénération. Quand le débouché pour la chaleur est trouvé, on peut ensuite penser électricité. Si l'on souhaite voir se développer la production d'électricité à partir de biomasse de manière significative, partout où l'on va produire de la chaleur, il va falloir essayer de produire également de l'électricité. Cette électricité sera d'ailleurs plus compétitive que celle d'une production électrique seule car la vente de chaleur participe de manière non négligeable à l'économie des installations de cogénération.
    Cette économie «naturelle» évitera de plus à l'Etat de devoir compenser trop fortement la médiocre économie d'une production d'électricité à faible efficacité par des tarifs de rachats élevés.
    Le problème des productions électriques à faible rendement se pose également en terme de ressource car elles engloutiraient des quantités énormes de biomasse pour une faible production d'énergie. Ceci aurait pour conséquence directe de confronter rapidement les usages de la biomasse, énergétiques, alimentaires ou matériaux, à une raréfaction des matières premières et donc à un renchérissement qui en freinerait le développement.
    Car si la biomasse est renouvelable, elle est une source d'énergie de flux à différencier des sources d'énergies de stock. Dans les stocks, il est possible de puiser la quantité que l'on souhaite, la seule limite étant la durée de l'exploitation, et la crise actuelle permet d'en mesurer les échéances. Pour ce qui est des énergies de flux, c'est chaque année que le « stock » est limité.
    Concernant la biomasse, il n'y aura en France que quelques dizaines des millions de TEP disponibles dans les futures décennies, et dans les années qui viennent immédiatement on ne peut pas envisager de mobiliser plus de 20 millions de TEP par an pour la chaleur et l'électricité dans les conditions économiques actuelles. C'est pourquoi, pour pouvoir augmenter la production de chaleur de 50% d'ici 2010, et plus par la suite, il va être indispensable de faire le choix de l'efficacité énergétique pour valoriser au mieux la quantité de ressource disponible.
    Sur le tableau ci-dessous, nous avons schématisé la quantité d'énergie finale en M tep utiles que l'on pourrait produire à court terme avec la ressource française selon les options d'efficacité choisies.M tep utiles que l'on pourrait produire à court terme avec la ressource française selon les options d'efficacité choisies.

    Netbois Infos-©ITEBE: schéma de la quantité d'énergie finale en M tep utiles que l'on pourrait produire à court terme avec la ressource française selon les options d'efficacité choisies
    Selon la filière choisie, la ressource française en biomasse pourrait couvrir rapidement de 6 à 16% de besoins énergétiques thermiques électriques de la France (Colonne de droite 100 M tep environ). Ce pourcentage pourra évoluer encore plus favorablement si en parallèle des mesures d'efficacité énergétique sont conduites sur la maitrise des besoins.
    Le cas théorique le plus défavorable serait de tout utiliser pour la production d'électricité sur le modèle classique avec un rendement moyen proche de 30% et une production de 6 M tep utiles. La consommation en chaleur avec uniquement les technologies domestiques actuelles produirait 8 M tep. Le schéma de cogénération se contentant de 50% de rendement global, comme c'est le cas dans l'actuel appel d'offre de la CRE fournirait 10 M tep d'énergie finale.
    Les meilleurs cas théoriques sont ceux où on aurait remplacé la totalité de l'actuel parc de chauffages à bois par un parc performant ou que l'on aurait systématisé la cogénération à toutes les échelles, y compris dans le secteur domestique où l'on commence à voir poindre des technologies de micro-cogénération.
    Si l'Etat a pris la bonne direction pour ce qui est de promouvoir la production optimisée de chaleur renouvelable à partir de biomasse, en matière électrique il conviendrait d'ajuster quelques paramètres afin de rendre l'ensemble de la politique biomasse efficace et voir ainsi les objectifs de la Loi de juillet 205 atteignables.

Pour plus d'informations, contactez:
ITEBE (Institut technique du bois européen)
Membre de l'association européenne de la biomasse


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