On dirait deux fouets pour monter les
blancs en neige. Invisible depuis la rue, la première éolienne
horizontale en France est perchée sur la terrasse d'un immeuble
de quatre étages d'Equihen-Plage, entre Le Touquet et Boulogne-sur-Mer,
accessible par une échelle sous la fenêtre de toit. Entre
les antennes paraboliques et les cheminées de chaufferie, elle trône,
élégante, blanche et allongée, en fibre de carbone.
Au milieu, une génératrice. En face, la mer. Et surtout,
le vent de sud-ouest qui devrait faire tourner tout ça dans un mois.
Pourquoi horizontale? Pour être invisible depuis le sol.
Décibels
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Pour l'instant, sur la terrasse, inaccessible aux locataires, on entend
un peu le vent, et surtout le bruit des vagues sur la plage, soixante-quinze
mètres plus bas. «S'ils l'ont mis, c'est que c'est bien»,
ajoute Françoise, veuve de 68 ans, ancienne pêcheuse de moules
(«le vent, je sais ce que c'est»). Le vent devrait même
l'aider à payer son loyer. Selon Pas-de-Calais Habitat, les charges
pourraient baisser. Louise, 66 ans, ancienne ouvrière de marée,
craint «un peu» le bruit, mais elle est curieuse de voir, «pour
les charges, à la fin de l'année».
L'affaire est-elle rentable?
Image
(1) Conçue par WindWall (www.windwall.nl). Suivi des mesures par l'université d'Artois. |
http://www.liberation.fr/page.php?Article=343675#
Par Sylvie BRIET vendredi 09 décembre 2005
Robert Laurent a 83 ans et une éolienne
dans son jardin. Pas pour faire joli mais «pour être indépendant
du pétrole». Il possédait déjà sa
pompe à chaleur, il voulait produire son électricité:
il a investi 17.000 € dans son installation, fonctionnelle depuis
le 5 juillet. «Maintenant, tout dépendra du vent...»
L'envolée des prix du brut donne des ailes au petit éolien,
beaucoup rêvent d'acquérir leur autonomie énergétique:
électricité ou eau chaude gratuites. Mais ce marché
balbutiant requiert beaucoup d'énergie et d'obstination de la part
des particuliers qui n'ont qu'une vague idée du parcours d'obstacles
à franchir.
Quatre mois pour obtenir un permis
Des commandes doublées chaque année
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Le grand public répond présent : ainsi
à Calvi, lors du Festival du vent de début novembre, le stand
tenu par deux employés de Travere Industrie ne désemplissait
pas. «Nos pales en composite de carbone sont remplies avec de
la mousse expansée, les bouts sont arrondis, la fuite est fine,
elles ne sifflent pas. Elles ne font pas de bruit, nous les faisons tester
par EDF, nous arrivons à 40 décibels.» Tous deux
vantaient leurs petites éoliennes créées par un ingénieur
de génie, Pierre Travere. La plus petite mesure 3,60 mètres
de diamètres, fournit 3 kw au mieux, et coûte 5.000 €.
Aujourd'hui la petite entreprise artisanale se développe: 200 éoliennes
seront livrées cette année, deux fois plus qu'en 2004.
Des relations complexes avec EDF
«Quand il y a du vent et les autorisations»
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