TOUT CE QUE VOUS VOULIEZ SAVOIR SUR
LA GEOTHERMIE
Actualité internationale
2007
décembre
· Source ADIT, Allemagne, Inauguration de la première centrale géothermique de production d'électricité:
     La première centrale géothermique capable de produire de l'électricité toute l'année a été officiellement mise en service le 21 novembre 2007 à Beisein (Land de Rhénanie-Palatinat). L'installation devrait couvrir les besoins annuels en électricité de 6.000 foyers. Le surplus de chaleur sera récupéré pour alimenter les foyers de la région, 300 initialement, puis 1.000 foyers après renforcement des capacités. Le projet a été soutenu par le Ministère fédéral de l'environnement à hauteur de plus de 2,6 millions €.
     A l'occasion de l'inauguration, Astrid Klug, ministre de l'environnement du Land de Rhénanie-Palatinat, a rappelé que le secteur de la géothermie profonde devrait prochainement connaître des changements favorables de conditions réglementaires. Des améliorations sont en effet attendues dans le programme de stimulation du marché des énergies renouvelables et dans la future loi sur les énergies renouvelables (loi EEG). "La géothermie va profiter des changements de loi en cours et des mesures du "Paquet intégré énergie et climat" du gouvernement fédéral", a annoncé la ministre.
     Ces nouvelles conditions favorisent l'émergence de nombreux projets en Allemagne: 150 projets sont actuellement en cours d'élaboration pour la production géothermique d'électricité ou de chaleur.

Pour en savoir plus, contacts:
http://www.bmu.de
Source:
Communiqué de presse du BMU - 21/11/2007
Rédacteur:
Arnaud Bertrand, arnaud.bertrand@diplomatie.gouv.fr
Origine:
BE Allemagne numéro 363 (28/11/2007) - Ambassade de France en Allemagne / ADIT

juin
· SourceADIT, L'université polytechnique de Valence développe un nouveau système de climatisation géothermique:
    L'université a développé une technologie innovante de climatisation géothermique. Elle permet d'économiser 40% d'énergie par rapport aux systèmes traditionnels et diminue le risque de contamination par légionellose. Déjà très utilisé dans les pays nordiques, le système a été adapté aux caractéristiques du climat espagnol et des constructions méditerranéennes par une équipe de chercheurs de l'Université Polytechnique de Valence (UPV) dirigée par le professeur Javier Urchueguia.
    La technologie a été testée dans une centrale pilote construite dans les bâtiments de l'école technique supérieure d'ingénieurs de la UPV. Cette installation nommée Geocool, a été développée dans le cadre d'un programme subventionné par la commission européenne. Elle est unique au monde puisqu'elle intègre un système traditionnel de climatisation mais aussi le nouveau procédé associé à un système de contrôle sophistiqué qui a permis aux chercheurs d'étudier de manière exhaustive tous les paramètres qui influent sur le processus de réfrigération. Les deux systèmes ont cohabité pendant 18 mois, aux termes desquels la climatisation par géothermie s'est avérée être 40% plus économe en énergie (et rejetant donc moins de CO2).
    A la différence des systèmes traditionnels qui échangent la chaleur entre le bâtiment et l'air qui l'entoure, la climatisation géothermique cède ou extrait cette chaleur du sous-sol de l'édifice qui a une température plus modérée et constante que l'air. Ainsi, en été, la chaleur excédante se transmet au sous-sol au lieu d'être rejetée dans l'air. Un autre avantage de ce nouveau type de climatisation est d'éliminer une bonne partie du bruit des climatisations traditionnelles. Enfin, en supprimant les tours de réfrigération nécessaires aux systèmes conventionnels, il réduit les risques de contamination de légionellose.
    Urchueguia et Fernandez de Cordoba ont crée l'entreprise Energesis Ingéniera pour commercialiser cette technologie.
Pour en savoir plus, contacts:
-Energesis - CIUDAD POLITECNICA DE LA INNOVACION, Universidad Politécnica de Valencia , Camino de Vera s/n, edificio 8G, acc. A/4ª - 46022 VALENCIA - Tél : 902 929 149 - Fax : 963 697 477- http://www.energesis.es/
Source:
Energias renovables, 23/04/2007
Rédacteur:
Denis Herail, service.scientifique@ambafrance-es.org
Origine:
BE Espagne numéro 63 (12/06/2007) - Ambassade de France en Espagne / ADIT
mai
· Source ADIT, Suisse, Lausanne veut puiser son énergie dans les profondeurs de la terre (http://www.24heures.ch):
    Grâce à cette technologie, Lausanne espère trouver à des kilomètres sous terre les ressources pour subvenir aux besoins énergétiques des habitants. Un projet estimé à 90 millions CHF.

BÂLE: En décembre dernier, les travaux de forage du projet de centrale géothermique «Deep Heat Mining»
ont provoqué un séisme de magnitude 3,4 sur l'échelle de Richter.
    La ville de Lausanne souhaite se lancer dans la géothermie. Creuser dans les entrailles de la terre, à 5 ou 6 kilomètres de fond, là où la chaleur atteint les 200°C au sein du massif rocheux. Une ambition que les autorités de la capitale vaudoise ont déjà commencé à réaliser. L'an dernier, dans la région lausannoise, elles ont débuté une étude de faisabilité pour la recherche de sites pouvant accueillir une centrale géothermique de grande profondeur. Un deuxième projet sur sol vaudois après celui, privé, de Lavey-les-Bains, qui pourrait entrer en service au début de la prochaine décennie.
    Prévu à l'horizon 2020, le coût du projet lausannois avoisinerait les 90 millions CHF. En faisant circuler une eau surchauffée en circuit fermé, il serait alors possible de produire suffisamment de puissance pour approvisionner 10.000 personnes en chauffage et 26.000 en électricité. Une ressource de surcroît entièrement renouvelable, si elle est bien gérée. «Si un projet d'une telle ampleur venait à démarrer, j'imagine que ce serait dans le cadre d'un partenariat qu'il se concrétiserait, explique Jean-Yves Pidoux, directeur Vert des Services industriels lausannois. Ce d'autant plus que nous sommes toujours dans une phase pilote au plan mondial
    Ce sont des secteurs à l'image du quartier de Malley, ainsi que des communes de l'Ouest lausannois comme Renens ou Prilly, qui ont été retenus pour des analyses plus poussées; des études complémentaires qui permettent de mieux évaluer la pertinence de l'implantation d'une usine. Il s'agit ainsi de définir et de comparer les caractéristiques techniques, urbanistiques et environnementales des sites présélectionnés, notamment en fonction du développement territorial et démographique de la capitale et de sa région. «Il est prévu qu'un rapport préalable soit remis aux communes concernées d'ici l'été, précise Jean-Yves Pidoux. Je pense que nous pourrons tenir ce délai.» Voilà pour la première étape, en surface.
    La prochaine phase sera de tenter d'évaluer la richesse énergétique du sous-sol. «Et là, les avis sont partagés, reconnaît le municipal écologiste. Certains spécialistes sont confiants, alors que d'autres laissent entendre que la roche dans nos régions n'est pas fiable sur le long terme.» Frank Reinhardt, ingénieur à la ville, confirme «qu'avant de creuser on ne connaît jamais la puissance exacte du réservoir. Mais des études géologiques cantonales ont identifié un réel potentiel géothermique du sous-sol dans la région
    Ce sont surtout les incidents survenus lors de l'expérience pilote bâloise, en décembre dernier, qui pourraient ralentir les projets de l'Exécutif lausannois. On se souvient que les forages réalisés à Bâle avaient provoqué un tremblement de terre de 3,4 sur l'échelle de Richter, menant à l'arrêt des recherches. «Je pense que les résultats des expertises bâloises seront déterminants pour nous», conclut Jean-Yves Pidoux.
Une énergie renouvelable mais pas inépuisable
    Des températures élevées règnent au cœur de la croûte terrestre: une chaleur supérieure à 1000°C prévaut sur 99% de la terre, dont seulement 0,1% est inférieure à 100°C. Des méthodes d'exploitation adéquates permettent de bénéficier de ce formidable réservoir d'énergie géothermique. Des technologies comme les sondes géothermiques et les géostructures visant à utiliser la chaleur terrestre à de faibles profondeurs (jusqu'à 500 mètres) font partie des solutions déjà utilisées. Il est désormais aussi envisageable de creuser jusqu'à près de 5 kilomètres, afin d'exploiter l'énergie qui s'y trouve et de produire de l'électricité, ainsi que de la chaleur sans rejet de substances nocives et de CO2. Si l'on parvient à transposer avec succès dans la pratique cette technologie, qui en est encore au stade expérimental au niveau mondial, la géothermie profonde pourrait couvrir à l'avenir une part considérable des besoins en énergie de la Suisse. Mais si la géothermie est renouvelable, elle n'est pas inépuisable. Il est en effet nécessaire de donner le temps au réservoir de se régénérer, après quelques dizaines d'années d'exploitation.

A Bâle, un séisme a fait trembler la géothermie
    Il est 17 h 48, le vendredi 8 décembre, lorsque la terre tremble. Bâle est touchée par un séisme d'une magnitude de 3,4 sur l'échelle de Richter, causé par les travaux du projet d'usine géothermique de grande profondeur. L'intensité enregistrée ce jour-là ne l'est, de coutume, que trois ou quatre fois par an. Depuis, les forages ont cessé et ne reprendront pas avant de longs mois. «Les autorités ne condamnent pas le projet, explique René Kindhauser, porte-parole pour la société Geopower. Elles souhaitent procéder à une analyse des risques et déterminer le coût de ces études complémentaires. Des résultats ne sont pas attendus avant fin 2008. Dans l'intervalle, Geopower procède, de son côté, à la revue de nouvelles données en vue de la reprise des travaux
    C'est au moment de l'injection d'eau dans la roche que les problèmes sont survenus. Deuxième phase de ces géothermies de grande profondeur, l'envoi d'eau pressurisée à 5.000 mètres de fond permet d'élargir les fissures existantes dans le granit. En connectant ces fissures les unes aux autres, un échangeur de chaleur est créé. Envoyée depuis la surface dans cet échangeur naturel, l'eau circule dans la roche pour atteindre 200°C, avant d'être repompée. Ces contretemps ne concernent pas des projets géothermiques comme celui de Lavey qui consiste à prélever de l'eau chaude dans un aquifère naturel. Il n'est en effet pas nécessaire de fissurer la roche, puisqu'elle l'est déjà naturellement.

mars
Source ADIT: Suisse, pourquoi Bâle fait trembler la géothermie genevoise(suite de janvier)  (Tribune de Genève):
    L'interruption du projet à la suite des secousses sismiques bâloises entraîne également des retards dans les essais genevois.
    La dernière secousse a eu lieu le 10 décembre dernier. Depuis les foreuses et les compresseurs se sont tus. Bâle a tremblé et son projet de géothermie profonde
a… gelé. Pour les partisans de cette énergie dite propre et durable, l'heure est au bilan. Geopower Bâle peut revoir son dispositif, retravailler ses données, imaginer d'autres procédés. Bref, il s'agit de remettre l'ouvrage sur le métier, enfin sur le papier, en attendant que les experts mandatés révèlent si c'est bien l'injection d'eau pressurisée à une profondeur de plusieurs kilomètres qui a réveillé certains éléments structuraux du sous-sol bâlois, région déjà connue pour sa sismicité.

Deux millions investis
    Laissons les Bâlois à leurs soucis, serait-on tenté de dire depuis Genève! Perdu! La Cité de Calvin travaille depuis plusieurs années à un projet identique, de géothermie de grande profondeur, dans le but de produire de l'électricité ainsi que du chauffage, et cela du côté d'Aïre. Du coup, depuis les bords du Léman, on regarde avec intérêt l'évolution du grand frère bâlois. Mieux: Genève, ou plutôt les acteurs du projet genevois dont Geopower, le Service cantonal de l'énergie (ScAN) et les Services Industriels de Genève (SIG) ont investi 2 millions dans l'expérience bâloise afin de profiter de son expérience.
    Deux millions. Une goutte d'eau dans ce projet de géothermie qui en réclame beaucoup. Dans l'ordre: 6 millions de francs suisses pour un forage de prospection, 20 millions pour un premier forage profond à environ 4 ou 5 kilomètres, 20 millions pour un second forage et encore 20 millions pour un essai de circulation de l'eau. C'est là le prix d'une technologie tellement révolutionnaire qu'on ignore encore toutes ces exigences.
    «Le principe est simple, décrit Olivier Ouzilou directeur du ScAN. La chaleur qui se propage depuis le noyau terrestre en fusion rayonne jusqu'à la surface. Ainsi, plus on s'enfonce dans la Terre, plus il fait chaud. Environ 200°C à 5 ou 6 kilomètres. Si, grâce à deux puits de forage, on injecte de l'eau dans la roche fracturée, elle se réchauffe avant de remonter à la surface. Là on peut l'utiliser pour produire de l'électricité et du chauffage
    Voilà pour la théorie. Dans les faits, la situation se présente un peu différemment. Parmi les surprises rencontrées par les spécialistes à Bâle, la roche cristalline de profondeur qui s'est révélée moins homogène qu'imaginé. Ou encore, nœud du problème, l'injection d'eau à très haute pression dans la roche afin d'augmenter son réseau de fracture et permettre au fluide de circuler plus facilement, qui aurait provoqué une instabilité du soubassement et l'occurrence d'événements sismiques mineurs.

    Les surprises désagréables ne sont pas que géologiques. Elles sont également économiques. La flambée du prix du pétrole n'a rien arrangé. Paradoxal se dit-on puisque l'on parle justement d'une source d'énergie alternative. Seulement voilà, les techniques de forage à grande profondeur sont toutes issues de la prospection pétrolière. Et cette dernière, du fait de la hausse des prix de l'or noir, connaît un essor considérable. Du coup, les entreprises qui louent ou vendent le matériel de prospection ont logiquement augmenté leurs prix. Pour ne rien arranger, l'essor des économies chinoise et indienne a entraîné à la hausse la demande de certains métaux et alliages Parmi ces derniers, l'acier dont sont faits les tubages nécessaires aux forages à grande profondeur. Résultat: les coûts de l'exploitation bâloise ont explosé de 20% en un an.
    Le moins que l'on puisse dire c'est que la géothermie à grande profondeur vit des heures sombres. Envisage-t-on à Genève de…l'enterrer ? Du côté des SIG, la porte-parole Christine Ley résume la situation en une formule : «Rien n'est arrêté, mais tout est retardé.» Olivier Ouzilou ne dit pas autre chose. «Attendons le rapport des experts bâlois.
    Le sous-sol genevois est différent de celui de Bâle, et leurs conclusions pourraient bien nous affranchir des risques sismiques.» Mais surtout, au lendemain des événements rhénans, la géothermie genevoise a décidé de revoir ses plans. Peut-être qu'Aïre n'est pas le meilleur endroit pour un forage après tout? Peut-être faudrait-il aussi envisager de forer à 3,5 km plutôt qu'à 5 km, là où la température n'est plus que de 130°C, mais où les besoins de fracturation de la roche cristalline sont nettement moins exigeants et donc moins déstabilisants?
    «Nous restons confiants, reprend le directeur du ScAN. Nous attendons la nouvelle loi fédérale sur l'énergie et comptons sur elle pour donner à la géothermie de grande profondeur le coup de pouce politique et financier qu'elle mérite
Un mal pour un bien? L'aventure bâloise a secoué le cocotier des experts qui n'ont d'autres choix que de revoir leur optimisme. Eux qui imaginaient que la géothermie de grande profondeur serait capable de remplacer une tranche nucléaire à l'horizon 2015 entrent dans l'âge de raison. C'est presque une chance pour cette source d'énergie renouvelable qui n'a de loin pas trahi toutes ses promesses.

Les problèmes de Bâle ne toucheront pas la centrale de Lavey
    Les problèmes rencontrés à Bâle ont-ils un impact sur le projet de centrale géothermique à Lavey? «C'est toujours la première question qu'on me pose maintenant», répond Gabriele Bianchetti, du bureau d'hydrogéologues-conseils Alp Geo à Sierre. Or le projet de Lavey est basé sur un autre principe que celui de Bâle.
    Il consiste à prélever de l'eau chaude dans un aquifère naturel. Il ne sera pas nécessaire de fissurer artificiellement la roche, puisqu'elle l'est déjà naturellement. Nous visons aussi une moins grande profondeur (3.000 mètres environ). «A noter aussi que plusieurs centrales du type de celle prévue à Lavey fonctionnent à l'étranger. Les problèmes sismiques rencontrés à Bâle ne devraient donc pas faire obstacle à ce que l'étude de faisabilité pour la centrale de Lavey démarre comme escompté en avril prochain. 

février
· Source ADIT: Allemagne, Début 2007: le premier Gigawatt d'énergie géothermique est atteint en Allemagne:
    En 2006, 24.000 systèmes exploitants l'énergie géothermique ont été installés dans les bâtiments résidentiels et tertiaires, soit deux fois plus qu'en 2005. "Il y a encore quelques années nous ne nous serions jamais attendu à de tels résultats", a souligné Simone Probst, présidente de la fédération de Géothermie allemande (GtV-BV).
    Toutefois, les résultats auraient pu être encore meilleurs. Les entreprises spécialisées dans les activités de forage accusent un manque cruel de main d'oeuvre. Rien que pour la construction de sondes géothermiques, des milliers de travailleurs supplémentaires seraient nécessaires. La branche doit par ailleurs investir davantage dans les nouveaux outils de forage pour satisfaire la demande de la population allemande.
    Les systèmes géothermiques sont pratiques et requièrent peu d'entretien. L'efficacité globale des systèmes a été nettement améliorée ces dernières années. Concernant leur montage, les clients doivent toutefois faire particulièrement attention et faire appel au service d'entreprises sérieuses qui ont recours aux techniques les plus récentes.
    Selon la GtV-BV, on dénombre aujourd'hui en Allemagne plus de 100.000 équipements qui exploitent la géothermie de surface. 2.000 équipements supplémentaires sont installés chaque mois. La géothermie alimente également des réseaux de chauffage urbain totalisant une puissance de près de 80MW. En 2007, trois nouvelles centrales électriques seront mises en service (Bruchsal, Landau/Pfalz et Unterhaching) utilisant la ressource géothermique et produisant probablement aussi de la chaleur. Les capacités de la centrale de production de chaleur d'origine géothermique à Erding devront être doublées pour faire face à la demande.
    La montée des prix de l'énergie et la nécessité de garantir la sécurité d'approvisionnement font de la géothermie profonde une ressource de plus en plus intéressante.
Pour en savoir plus, contacts:
Geothermische Vereinigung e.V. - Bundesverband Geothermie - tel : +49 5907 545 - email : geothermische-vereinigung@t-online.de -
http://www.geothermie.de
Source: Depeche idw, communiqué de presse du Bundesverband Geothermie - 05/02/2007
· © Actu-Environnement:
Le projet expérimental de géothermie profonde de Soultz-sous-Forêts arrive dans sa phase décisive
Le projet de centrale pilote à caractère scientifique et expérimental de géothermie profonde de Soultz-sous-Forêts (Bas-Rhin) produira ses premiers kW d'énergie renouvelable en janvier 2008 avec une centrale de production d'électricité de 1,5 MWe.
16/02/2007
janvier
· Sources ADIT:
    · · Allemagne 2007: une année qui s'annonce très géothermique:
    Matthias Michael, directeur de l'entreprise allemande Green Energy spécialisée en géothermie, pense que 2007 est l'année décisive pour la géothermie en Allemagne. Dans les prochains mois, Green Energy devrait construire sa première centrale géothermique près de Karlsruhe, suivie rapidement d'une dizaine d'autres en Allemagne.
    Si l'exploitation de la géothermie est jusqu'alors essentiellement destinée au chauffage domestique, Green Energy a pour objectif explicite de produire de l'électricité. Dès fin 2008, la centrale devrait alimenter le réseau électrique avec une puissance de 8MW, et ce 8.000 heures par an. Contrairement à la production d'énergie éolienne ou solaire qui dépend des conditions météorologiques, "la géothermie est une source d'énergie alternative qui se prête bien à la fourniture d'électricité de base et qui pourrait même remplacer des centrales à charbon", note M. Michael.
    Plusieurs gros projets similaires sont menés actuellement en Allemagne. A Unterhaching près de Munich, une des premières grosses centrales géothermiques, qui a nécessité un forage de 3000m de profondeur et dont la mise en service est prévue pour 2007, devrait couvrir les besoins thermiques et électriques de respectivement 4000 et 2000 foyers. 
Cette prestation nécessite un débit d'extraction de 150 litres d'eau par seconde et une température constante en surface de 122°C. Toutefois, rares sont les régions allemandes où l'on peut trouver, comme sur le futur site de Green Energy, les conditions géologiques favorables à une telle exploitation de la géothermie.
    Selon M. Michael, si le prix de l'électricité continue à augmenter, la géothermie pourrait dans quelques années déjà se passer des subventions dont bénéficie actuellement le secteur. Ces subventions s'élevent aujourd'hui à 15 centimes € pour les 5 premiers MW que l'exploitant raccorde au réseau et ceci pendant 20 ans.
 
 

Pour en savoir plus, contacts:
http://www.green-energy.de
Source: Handelsblatt - 08/01/2007

    · · Italie, Naples réchauffera l'eau grâce aux roches de l'"Enfer":
    Virgile avait imaginé la porte de l'Enfer dans la région du lac d'Averne, dans la province de Naples. Dans cette zone le magma, à quelques kilomètres de profondeur, rencontre les nappes phréatiques, engendrant un mécanisme à l'origine des éruptions, mais aussi le bradyséisme, c'est-à-dire le soulèvement et l'abaissement de la terre. L'énorme gisement de chaleur du sous-sol est capable d'actionner les turbines d'une centrale électrique, mais aussi d'alimenter des installations de chauffage, injectant dans le circuit urbain l'eau réchauffée par les roches bouillantes que comporte la croûte terrestre. C'est l'objectif du projet international "Campi Flegrei Caldera Deep Drilling Project", présenté à Naples par l'Institut national de géophysique et de vulcanologie, initié et dirigé par Giuseppe De Natale et Claudia Troise.
    L'Italie est le cinquième producteur d'énergie géothermique au monde après les Etats Unis, les Philippines, le Mexique et l'Indonésie, et le premier en Europe. Son sous-sol présente de nombreuses similitudes avec celui de l'Islande. 
C'est justement l'exploitation islandaise des ressources écocompatibles qui a fait naître l'idée d'exploiter le sous-sol bouillant de Naples: le premier puits expérimental sera réalisé avant la fin 2008, dans l'ex-aire industrielle de Bagnoli. Il aura deux kilomètres de profondeur et sera équipé d'instruments de contrôle. D'ici 2009, commenceront les travaux pour un second puits, toujours à Bagnoli, qui servira à étudier les conditions nécessaires à la construction d'une centrale géothermique, ainsi que la structure thermique du sous-sol jusqu'à cinq kilomètres de profondeur. Les instruments de contrôle actuels devront être améliorés afin de pouvoir mesurer la sismicité, la déformation, la température et les émissions gazeuses. Cet observatoire en profondeur de Naples devrait donc aussi être en mesure de détecter les signes avant-coureurs d'éruptions avec une précision inégalée.

Source: Sole Nova, le 15 decembre 2006

    ·· Suisse, Des secousses sismiques provoquées par l'activité humaine! (3 articles plus suite en mars):
http://www.futura-sciences.com/
     Une secousse sismique de 3,1 sur l'échelle de Richter s'est produite samedi dernier à 07h19 TU dans la région de Bâle (Suisse) et a été ressentie jusqu'en Alsace (France) sans faire de dégâts, mais provoquant une vive émotion. Elle fait suite à un premier séisme de magnitude 3,4 survenu le 8 décembre, suivi d'une première réplique de magnitude 2,5 le 15 décembre suivant.
     Ces tremblements de terre sont liés à la construction par la société Geopower d'une centrale géothermique unique au monde, dont les responsables reconnaissent que l'injection d'eau sous haute pression à 5000 mètres de profondeur avait provoqué la première secousse. Geopower a pris la décision de suspendre les travaux. Les techniciens de la firme reconnaissent qu'ils s'attendaient à percevoir de légers frémissements de l'écorce terrestre suite à cette opération, mais avouent avoir été surpris par l'ampleur du séisme.
Suivant le Service sismologique suisse, bien que l'intensité de la dernière secousse soit relativement faible, elle a été nettement ressentie par les personnes vivant à proximité de l'épicentre.
     Cet événement entraîne une vive émotion dans le pays, car l'épicentre se situe sensiblement au même endroit que lors du séisme de 1356, qui avait vu la destruction quasi complète de la ville de Bâle et l'effondrement d'une centaine de châteaux dans la région, causant la mort d'environ 2000 personnes selon certains chroniqueurs. Le séisme avait été ressenti à Berne, Zurich, Lucerne et jusqu'à Constance en Allemagne. En France, l'Alsace, la Lorraine, la Franche-Comté, la Bourgogne, la Champagne et l'Île-de-France avaient été aussi touchées.
     La centrale géothermique en construction, d'un coût de 80 millions de francs suisses (50 millions €) devrait permettre de fournir dès 2011 de l'électricité à 10.000 foyers en captant de la chaleur à 5.000 mètres de profondeur. Geopower est déjà maître d'œuvre de plusieurs centrales géothermiques dans le monde, qui fonctionnent sans le moindre incident.
La géothermie fait frissonner la Suisse
 http://www.liberation.fr/

     Les Bâlois aiment bien la géothermie. Cette technologie propre procure de l'eau chaude et peut-être, demain, de l'électricité. Avec pour slogan «zéro pollution, zéro déchet». Mais les Bâlois, qui n'aiment pas les tremblements de terre, se demandent s'ils devront renoncer à la géothermie s'ils ne veulent pas subir quelques séismes. Le procédé, qui vise à exploiter la chaleur du sous-sol, provoque une polémique après les légers séismes survenus dans la région de Bâle où est installé un site pilote.
     L'affaire a commencé le 8 décembre à 17 h 48. Un séisme de 3,4 sur l'échelle de Richter secoue ­ doucement et durant quelques secondes ­ Bâle (Suisse) et sa région. Une petite peur, peu de dégâts, mais une grosse polémique. Car ce séisme n'a rien de naturel. Il a été déclenché, comme d'autres plus faibles qui n'ont pas attiré l'attention, par une opération dans une centrale géothermique en construction : l'injection d'eau sous pression dans le sous-sol. Et de petites répliques se sont produites jusqu'à la mi-janvier.
     Située au nord de Bâle, à proximité des frontières française et allemande, cette installation fait partie des projets dit de «géothermie en roches sèches», qui visent à exploiter la chaleur de la Terre là où le gradient thermique est le plus élevé. Son principe : forer des puits jusqu'à 5.000 mètres environ et établir une circulation de l'eau chaude du sous-sol entre un puits descendant et plusieurs puits montants, par l'intermédiaire des fissures préexistantes dans la roche. Puisqu'il s'agit de roches sèches, l'eau doit suivre un circuit fermé, à la différence des centrales géothermiques classiques, qui extraient l'eau chaude du sous-sol là où elle abonde, puis la rejettent dans l'environnement.
Miracle. Le concept est astucieux, mais surtout susceptible d'être mis en oeuvre dans des zones beaucoup plus étendues. Il est en expérimentation en Californie, en Australie, en Suisse... et en France, à Soultz-sous-Forêts, dans le Bas-Rhin (1). Le concept a longtemps semblé aventureux. Mais plusieurs démonstrations en ont prouvé la faisabilité. A Soultz, dès 1997, les géologues ont creusé deux puits, à près de 3 km de profondeur, distants de 450 m. Puis injecté sous forte pression de l'eau par l'un, tandis qu'ils pompaient de l'autre de manière à élargir les fissures et à déclencher la migration de l'eau souterraine. Miracle: la connexion entre les deux puits s'est établie et un circuit d'eau à plus de 140°C a été maintenu durant plusieurs mois, sans perte et sans baisse de température, car l'eau qui remonte n'est pas celle qui descend.
     Stimulation. C'est un jeu successif de pressions d'un puits à l'autre qui s'exerce et force l'eau à remonter. La translation physique de l'eau est beaucoup plus lente, ce qui permet à celle-ci de rester chaude. Et sans que les craintes de corrosion excessive de la tuyauterie de surface soient vérifiées. «Aujourd'hui, les puits sont profonds de 5.000 m, explique Daniel Fritsch, chef de projet pour EDF à Soultz, et l'eau circule bien entre un puits descendant et deux montants, à une température de sortie de 185 °C. Nous espérons installer une turbine de 2 MW électrique début 2008.» Tout marche bien et, là aussi, il y a quelques secousses... «inévitables», admet-il. Pour déclencher et favoriser la circulation d'eau, les géologues doivent en effet la «stimuler», réactiver les fissures du granit. Ces fissures se sont «entartrées», s'amuse Fritsch. Il faut donc forcer un peu le passage, ce qui secoue un peu le sous-sol.

     En Californie, les géologues ont provoqué un petit séisme de 4,6 et les Australiens de 4 sur l'échelle de Richter. Chaque fois sans dégâts. A Soultz, lors d'une injection de 30.000 m3 sur dix jours avec des pointes à 90 litres par seconde, l'opération a provoqué vingt secousses supérieures à 2 sur l'échelle de Richter. Puis une réplique à 2,9. Dix fois plus faible, donc, que les 3,4 des Suisses. Et peu de problèmes: «Nous avions prévenu la population d'un risque de légers séismes. Il y a eu 23 plaintes, mais on a remboursé un miroir tombé d'un mur. En réalité, cela correspondait au passage d'un camion devant une maison.» Rien de grave, alors que l'émotion soulevée à Bâle a conduit les autorités à demander l'interruption des opérations.
     Les partisans de cette technologie d'avenir rencontrent là leur premier problème de relations publiques. Ils ne peuvent guère promettre que leurs installations ne provoqueront jamais de secousses sismiques lors des opérations de stimulations. Surtout que l'intérêt de ces centrales géothermiques croît lorsque l'on peut les installer près d'une agglomération. Il devient alors possible de combiner la génération d'électricité avec celle d'eau chaude de basse température pour le chauffage.
     Solutions. Daniel Fritsch discerne toutefois deux solutions permettant d'atténuer ce premier inconvénient de la géothermie en roches sèches. «D'abord, utiliser des produits chimiques comme l'acide chlorhydrique pour détartrer les fissures.» Testée à Soultz, la technique a donné de bons résultats et permet de diminuer la pression de l'eau injectée. L'autre option consiste à limiter la profondeur des puits autour de 4 km au lieu de 5, comme à Soultz et à Bâle. «Cela permet de diminuer l'intensité des secousses sismiques.» Mais cela ne remplacera pas une précaution plus élémentaire : «Ne pas aller chatouiller une fracture active et bien étudier le risque sismique local, identifier des sites où la roche est moins dense et plus fissurée avant de forer les puits», insiste-t-il.

Un projet de centrale géothermique provoque une série de petits séismes en Suisse
http://www.lemonde.fr/

LE MONDE | 19 janvier
GENÈVE CORRESPONDANCE
     La région de Bâle a été secouée, mardi 16 janvier, par un séisme de magnitude 3,2 sur l'échelle de Richter. Jusqu'ici, rien de bien spectaculaire et aucun dégât à déplorer, si ce n'est que ce tremblement de terre est la conséquence d'une stimulation en profondeur des roches, entreprise dans le cadre d'un ambitieux projet de centrale géothermique. Et qu'en l'espace d'un mois et demi, il est le quatrième d'une série qui commence à inquiéter les autorités bâloises et les communes frontalières en Allemagne et en France.
     Le 8 décembre, en début de soirée, les habitants de Bâle entendaient une forte détonation, puis sentaient la terre trembler. Des murs se fissuraient, des miroirs se décrochaient. Paniquées, de nombreuses personnes se précipitaient dans la rue ou appelaient les secours. Quelques heures plus tard, la population apprenait que le séisme, de magnitude 3,4, était lié à un projet pilote de géothermie conduit par la société Geopower Basel AG.
     Ce projet baptisé Deep Heat Mining a commencé en 1996, à l'initiative de l'Office fédéral de l'énergie (OFEN), bénéficiant entre autres du soutien financier des groupes d'électricité helvétiques comme Axpo et EWZ. Et recueillant l'aval de la plupart des partis politiques. L'objectif était, d'ici à 2011, de fournir en électricité 10.000 ménages, et en chauffage environ 3.000 foyers.
     Le chantier a été mené tambour battant. Un premier forage a été achevé en octobre 2006 et, début décembre, de l'eau pressurisée était injectée à 5.000 mètres de profondeur dans un réseau de roches fracturées. Le but étant "d'élargir les fentes de ce granit et de les connecter entre elles pour créer un échangeur de chaleur", explique François Vuataz, directeur du Centre de recherche en géothermie de Neuchâtel. L'eau qui circule dans la roche peut atteindre 200°C et être récupérée pour des usages classiques : électricité et chauffage.
     C'est la pression exercée sur la roche qui est à l'origine du séisme du 8 décembre. Trois répliques moins importantes se sont ensuite produites le 15 décembre, le 6 et le 16 janvier. Depuis, le sort du projet est entre les mains des autorités bâloises. "Plusieurs rapports d'experts ont été réalisés et le gouvernement cantonal décidera, fin janvier, de la reprise ou non du chantier", explique Heinrich Schwendener, membre du conseil d'administration de Geopower. La prochaine étape doit être la réalisation d'un second forage, pour transporter l'eau chaude et produire de l'électricité.
     M. Schwendener estime que le consortium n'a pas commis d'erreur : "Nous avions informé les autorités et les médias des séismes qui pouvaient se produire pendant la stimulation de la roche. Le message n'est pas bien passé... Pour que le projet soit viable, nous devons reconquérir l'opinion publique", ajoute-t-il. François Vuataz, estime, lui, qu'il était "apparemment un peu tôt pour se lancer dans ce type de projet", Bâle, ville à forte densité qui abrite des industries chimiques sensibles, ne pouvant se permettre d'augmenter son risque sismique.

Agathe Duparc
(1) Libération du 14 septembre 2002, mais aussi sur resosol.org

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