Dans les années
70, et début des années 80, le gouvernement américain
finançait un grand nombre de recherches en géothermie. Mais
dès le milieu des années 80, la baisse du prix du baril aidant,
l'enthousiasme pour des sources d'énergie alternative a commencé
à s'évanouir peu à peu, au même titre que les
budgets alloués au secteur de l'énergie renouvelable, rendant
difficiles les avancées dans le domaine des technologies géothermiques.
De nos jours, la problématique de l'énergie étant
plus que jamais au centre de nombreux débats, c'est l'occasion idéale
pour la géothermie de revenir sur le devant de la scène.
C'est via un rapport de plus de 400 pages, intitulé «Le
Futur de l'Energie Géothermique», que les 18 membres d'un
panel conduit par le MIT ont saisi cette opportunité. Leur étude,
supportée par le département à l'énergie américain
(DoE), est la première depuis 30 ans à apporter un regard
neuf sur cette source d'énergie. L'objectif est clair: démontrer
la faisabilité et la viabilité économique d'un projet
d'exploitation à grande échelle qui n'aurait aucune conséquence
sur notre environnement.
Plus grand producteur mondial d'énergie géothermique, les États-Unis concentrent actuellement la majorité de leurs installations dans l'ouest du pays. L'électricité ainsi produite en Californie, à Hawaï, dans l'Utah et dans le Nevada est déjà comparable à ce que la combinaison de l'énergie éolienne et solaire fournit. Les auteurs de cette étude sont persuadés que cette ressource énergétique peut être exploitée à plus grande échelle. Même s'il est nécessaire de forer dans le croûte terrestre jusqu'à des profondeurs de plus de 1.500 m dans les zones les plus prometteuses, et bien plus profondément encore dans l'est du pays, Nafi Toksöz, professeur de géophysique au MIT, affirme que «forer dans ces roches, les fracturer et y injecter de l'eau pour produire de la vapeur s'est déjà avéré faisable». |
On peut noter que les techniques employées
sont assez similaires à celles que demande l'extraction de pétrole
et de gaz; la demande croissante d'avancées technologiques dans
ces deux domaines pourrait donc accélérer le développement
de systèmes géothermiques améliorés.
L'étude visait aussi à évaluer les impacts environnementaux du développement de la géothermie, qui s'avèrent considérablement inférieurs aux combustibles fossiles et aux centrales nucléaires. Pour le Prof. Tester, professeur de géophysique à la Southern Methodist University au Texas, cela s'explique par le fait que «la capture et l'extraction d'énergie est entièrement contenue dans le sous-sol et que l'équipement en surface requis pour la conversion en électricité est relativement compact». Seule ombre au tableau, le rapport note également que les exigences en eau des centrales géothermiques peut poser problème, en particulier dans des régions arides. De plus, il n'exclut pas qu'il existe potentiellement un risque sismique qui doit être soigneusement surveillé et contrôlé. Notre consommation de carburants fossiles est en perpétuelle augmentation. Au vu de ce rapport du MIT, il est clair que la géothermie, bien moins polluante, représente plus que jamais une source d'énergie avec laquelle il faudra compter pour le futur. Et contrairement aux systèmes solaires et éoliens, une centrale géothermique fonctionne jour et nuit... |