de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie? Olivier Sidler: C’est un bâtiment forcément très isolé (du point de vue thermique), et dont les équipements sont très performants. Il faut de toute façon tôt ou tard assigner cet objectif que nous devons accomplir dans le cadre à la Réglementation Thermique des constructions neuves, mais aussi et surtout à l’ensemble des bâtiments existants car on doit diviser par quatre notre consommation en énergie pour la chaleur si l’on veut espérer échapper au changement climatique. En effet, nous devons descendre notre consommation à 50 kWh/m².an. Aujourd’hui, le parc immobilier des logements consomme 216 kWh/m².an impose de descendre à environ 90 kWh/m².an. Pour comparaison, notre consommation en 1975 était de 325 kWh/m².an. Nous réduisons donc notre consommation énergétique progressivement mais il y a encore du travail : tout le parc immobilier est à transformer pour atteindre ces objectifs. Sinon, nous allons droit dans le mur. Pour cela il faudra aller encore plus loin en matière d’isolant et de vitrage. En Allemagne, l’isolation thermique a permis de descendre la consommation d’énergie des habitations labellisées «Passivhaus» à 15 kWh/m².an. Il s’agit donc d’une réalité en Allemagne, et d’un objectif à atteindre en France... |
Le secteur du bâtiment est le premier
consommateur d'énergie au niveau européen et le deuxième
émetteur de gaz à effet de serre.
En France, il représente 42% de la consommation d'énergie totale et contribue pour 25% aux gaz à effet de serre. Bref, ce secteur doit être au coeur de toute politique de préservation de l’environnement et d'économie d'énergie. L’idée, pourtant, a mis du temps à s'imposer, et ce sont surtout les secteurs de l'industrie et du transport qui ont fait, ces trente dernières années, les plus grands efforts écologiques. On commence d'ailleurs à en récolter les fruits. Une des rares bonnes nouvelles que contenait le dernier rapport de l'institut francais de l'environnement était que la pollution de l'air en ville était en nette diminution. En 1996, la création, par des professionnels du secteurdu bâtiment, de l'association Haute Qualité Environnementale (HQE) a marqué le début de cette prise de conscience. Limiter l'impact sur l'environnement de la construction, de l'exploitation, puis de la démolition de bâtiments neufs ou réhabilités: tel est l’objectif de la démarche HQE. Ni règlementation ni label, la HQE est avant tout une démarche qualité. Chaque maître d'ouvrage s'engage sur quatorze thèmes visant à maîtriser ou limiter les impacts sur l'environnement, à mieux gérer la consommation en énergie et en eau, et à créer un espace intérieur confortable et sain. Dix ans après son lancement, quel est le bilan de la démarche HQE? Le surcoût à la construction est très difficile à évaluer, mais se situe entre 10 et 25%. En revanche, les études montrent qu'elle permet des économies d'eau de 20 à 50% et surtout des économies d'énergie de 30 à 50%. La clé de ce résultat? Une conception judicieuse (optimisation de l'éclairage naturel, protections solaires...), des technologies adaptées (isolation renforcée, vitrage faiblement émissif, surventilation nocturne), et des équipements performants (chaudière à haut rendement, robinets thermostatiques...). Bilan plus que positif donc, qui incite à étendre la démarche, en particulier dans la construction des bâtiments publics. Une étude de prospective conduite en Ile-de-France a montré que sa généralisation à tout bâtiment construit ou rénové d'ici à 2010 conduirait à 30% d'économie d'énergie et permettrait d'atteindre 40% de l'objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre. La France et l'Europe, où plusieurs initiatives nationales comparables existent, en auront bien besoin pour tenir leurs engagements de Kyoto! CCASINFOS 274 - décembre 2006
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