Les Transports publics genevois ont toujours été
favorables aux énergies renouvelables. La récente inauguration
de leur centrale photovoltaïque confirme cette option, destinée
à réduire à terme la dépendance envers les
énergies fossiles.
Installée sur le toit du centre de maintenance des TPG
de la Jonction, cette centrale solaire constitue la plus grande installation
mondiale de ce type a être couplée à un réseau
de transports publics.
Composée de 1400 panneaux photovoltaïques fournissant
une puissance totale de 154 kilowatts, ils transforment l'énergie
solaire en électricité pour alimenter le réseau 600
volts des trolleybus.
Cette réalisation novatrice est aussi l'aboutissement
de plusieurs années de recherches, puisqu'en 1990 déjà,
les TPG avaient testé avec succès une installation pilote
de 2 kW. Les résultats ayant été encourageants, la
direction envisagea de passer à la construction d'une centrale de
forte puissance.
Inclue dans le projet européen Héliotram, l'installation
de la centrale solaire de la Jonction sera suivie prochainement d'une petite
“soeur” de 100 kW à Lausanne, en attendant la construction à
Hanovre d'une autre centrale, encore plus puissante et prévue pour
l'an 2000.
Financement
Présenté en 1996, le projet Héliotram a
dû effectuer un marathon administratif helvético-européen.
Soutenu par l'entreprise genevoise Sunwatt Bio Energie (voir encadré
final), ce n'est qu'en novembre dernier que le projet a abouti à
la pose des premiers panneaux solaires.
D'un coût global de 2,5 millions de francs suisses, ce
projet a bénéficié du soutien financier de l'Office
cantonal de l'énergie (750’000 francs), de l'Office fédéral
de l'énergie (450’000 francs) et de l'Office fédéral
(le l'éducation et de la science, à hauteur de 680’000 francs.
Le solde de l'opération provient de la société carougeoise
Windwatt SA, maître d'oeuvre de la partie genevoise du projet Héliotram.
Production d'appoint
Selon les prévisions, la production annuelle de la centrale
Héliotram est estimée à 150’000 kWh. Une puissance
non négligeable, puisqu'elle représente 15% de la consommation
de la sous-station du boulevard Saint-Georges et 10% de la consommation
globale des lignes 600 volts utilisées pour la propulsion
des véhicules électriques des TPG.
Notons encore qu'une partie des composants électriques
et électroniques a été fournie par des entreprises
locales, comme LEM et Sécheron. A long terme, la multiplication
d'installations de ce type est programmée Reste toutefois à
vaincre le handicap du prix du kilowattheure d'origine solaire, beaucoup
plus élevé que celui fourni à partir de sources fossiles
ou nncléaires. Ainsi dans le cas présent, le kilowattheure
produit par les panneux solaires revient à 1,20 franc environ, contre
0,20 franc lorsqu'il est acheté aux SIG.
Pour les TPG, comme pour tous les promoteurs favorables à
la production d'énergies renouvelables, cet investissement représente
cependant une étape importante dans la recherche et l'application
grandeur nature de techniques de pointe. La centrale Héliotram en
est la preuve.
Après une dizaine d’années d'expérienc à l'étranger, dans le cadre de projets novateurs destinés à promouvoir les énergies renouvelables, Sunwatt Bio Energie s'est installée à Chêne-Bourg en 1985. La centrale photovoltaïque de la jonction n'est pas sa première réalisation, puisque cette jeune société en possède d’autres à son actif, comme le préchauffage des douches de Genève-Plaqe et l'installation d'un toit photovoltaïque sur l'immeuble «Les Corsaires», au quai des Eaux Vives, destiné à alimenter le petit train touristique et des bateaux solaires. Actuellement un projet est en cours, en collaboration avec les Mouettes Genevoises pour transformer peu à peu les embarcations en service en bateaux électrosolaires. En outre, de nombreuses installations photovol-taïques autonomes ont été exportées ou construites à l'étranger par des techniciens formés chez Sunwatt. |