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L'ENERGIE  PHOTOVOLTAÏQUE
ACTUALITE INTERNATIONALE
2005
Suisse, SIG Solar 3: un million de watts solaires brillent au milieu du canton
    Extraits de l’allocution prononcée par Monsieur Robert Cramer, conseiller d’Etat en charge du Département du territoire, lors de l’inauguration de la centrale solaire photovoltaïque SIG Solar 3.
 
    La plus grande centrale photovoltaïque de Suisse, avec ses 1.000 kilowatts de puissance installée, alimente le réseau électrique genevois en courant 100% renouvelable produit localement. Ce courant participe à la gamme « SIG Vitale vert », un produit des Services industriels genevois (SIG), laquelle approvisionne aujourd’hui une personne sur quinze dans notre canton, l’équivalent de 15'000 ménages.
    Qu’elles soient fortement centralisées comme à Verbois, ou plus éparses comme chez les personnes privées, les installations photovoltaïques contribuent à concrétiser un objectif majeur de la politique genevoise. Car dans la quantité d’électricité que nous allons utiliser d’ici 2010, il s’agit d’augmenter la quote-part du renouvelable d’au moins 1%.
    Actuellement, le canton s’appuie sur l’hydroélectricité et l’incinération des déchets, avec d’une part les barrages de Verbois, de Chancy-Pougny et du Seujet, et d’autre part l’usine des Cheneviers, qui produisent 30% de notre électricité. Mais c’est aussi avec l’énergie solaire photovoltaïque que la croissance attendue pourra être réalisée.

Priorités et moyens d’action pour développer le solaire photovoltaïque
    Dans le cadre de la politique cantonale, la gestion de l’énergie repose sur une disposition constitutionnelle dont les principaux objectifs sont la maîtrise des besoins et le développement des ressources renouvelables. Or, pour atteindre l’objectif de couvrir avec de l’électricité photovoltaïque 1% de la consommation électrique du canton – ce qui représente 2500 gigawattheures - il faudrait installer une surface de 250'000 mètres carrés de panneaux, soit 25 hectares.
    Il faut relever que ce qui est de l’ordre du possible n’est pas réalisable – ni finalement souhaitable - du jour au lendemain, sur l’une ou l’autre portion du territoire genevois. Car les enjeux dans ce domaine sont le coût et l’espace, dans un canton où les surfaces disponibles au sol sont rares. L’option d’une centrale solaire photovoltaïque est donc exceptionnelle sous cette forme. Il est prévu à l’avenir d’utiliser des surfaces d’une autre nature: les toitures des bâtiments.

Produire de l’électricité solaire à grande échelle n’est pas une utopie
    Répondant le 4 mai dernier à une motion du Grand Conseil (M 1461-B), le Conseil d’Etat indiquait que l’inventaire des toitures existantes de l’administration cantonale et des communes montrait une disponibilité pour des tranches de 10 à 100 kilowatts. L’intégration des panneaux doit être étudiée pour que toitures et parois conservent un aspect esthétique satisfaisant et pour que la protection du patrimoine soit effective. Point important, les panneaux peuvent aussi améliorer l’isolation thermique et l’ombrage des bâtiments.
    Notre territoire présente assez de toitures bien exposées pour couvrir d’ici 2030 environ 10% des besoins en électricité des Genevoises et des Genevois. C’est dire si la production d’électricité à partir du soleil n’est de loin pas une application marginale dans le domaine des énergies renouvelables. Cette perspective s’appuie sur l’évolution des techniques de fabrication des panneaux et leur coût, ainsi que sur l’adaptation des milieux de la construction à cette réalité.

Genève, canton le plus équipé de Suisse d’ici la fin 2006:
    La centrale photovoltaïque SIG Solar 3, située près de Verbois. Photo SIG

    L’objectif à court terme est d’avoir d’ici fin 2006 une « puissance installée » de 4 mégawatts pour 440'000 habitants, soit environ 9 watts par habitant. Genève sera alors le canton le plus équipé en watts d’origine solaire, quand on sait que la Suisse en 2005 dispose de 20 mégawatts, c’est à dire moins de 3 watts par habitant.
    Il est important de rappeler que multiplier les surfaces disponibles afin d’offrir plus de courant renouvelable, pour répondre à une demande en augmentation, n’est pas un objectif en soi. Le principal est ailleurs. Il s’agit avant tout de privilégier une approche plus rationnelle dans nos usages afin de contenir la progression de la demande d’énergie électrique.

La meilleure énergie est celle que l’on n’utilise pas
    Et pour cela il est recommandé – notamment aux ménages - de choisir des appareils économes au rendement optimal. Utiliser du courant électrique pour chauffer l’eau des lave-linge ou pour congeler des aliments n’est pas anodin. Pour une même fonction, la différence de consommation d’électricité d’un appareil à l’autre peut varier du simple au double. Voilà pourquoi il faut privilégier, à l’achat, les appareils électriques qui consomment peu. L’éventuel surcoût est largement remboursé par l’économie d’énergie réalisée.
    Quant au «mode veille», il représente jusqu’à 15% du budget énergétique d’un ménage. On peut éviter cette dépense: il suffit par exemple d’éteindre son téléviseur avec l’interrupteur lorsqu’on ne l’utilise pas!
    Il faut aussi se rendre compte que bien des arrivées de courant dans les bâtiments sont surdimensionnées, parce que les utilisations sont insuffisamment évaluées ou maîtrisées. Autant de pertes évitables.
    L’équation de l’énergie dans notre canton tient en deux facteurs. D’une part un emploi plus rationnel du courant, mieux étudié à la base, et d’autre part une demande en électricité renouvelable et locale satisfaite à travers la gamme «SIG Vitale». La choisir permet de nourrir la demande et de soutenir la construction d’installations solaires.
    De la combinaison harmonieuse de ces facteurs dépend l’avenir d’un approvisionnement électrique plus mesuré et aussi plus propre, au plus près des besoins de notre canton.

Robert Cramer
Conseiller d’Etat