RESEAU SOL(ID)AIRE DES ENERGIES !
ARCHITECTURE
Le FUTUR de l'architecture? (image)

· Le biomimétisme: quand l'industrie s'inspire de la nature pour mieux la respecter (ADIT, octobre 2007):
     La "prochaine révolution industrielle" ne sera sans doute pas tant fondée sur ce que l'on extrait de la nature que sur ce que l'on apprend d'elle… c'est en tout cas ce que nous dit le biomimétisme (en anglais "biomimicry"), cette nouvelle science qui a pour principe de s'inspirer du fonctionnement des écosystèmes naturels pour résoudre des problématiques humaines. Il ne s'agit plus d'utiliser la nature pour en exploiter les ressources mais de s'ouvrir à ce qu'elle peut nous apprendre pour réinventer nos systèmes de production et diminuer l'empreinte écologique de nos industries.
     Le bio-mimétisme s'applique potentiellement à toutes les industries comme, par exemple, l'architecture et la construction. Rappelons que la moitié de l'énergie consommée en France vient des bâtiments (contre un quart pour l'industrie), que cette énergie vient majoritairement de sources non-renouvelables et que plus de 80% de cette consommation est liée à l'utilisation des bâtiments (climatisation, chauffage, etc). L'un des bâtiments les plus exemplaires conçu selon les principes du bio-mimétisme est l'immeuble de bureaux Eastgate à Harare (Zimbabwe). Eastgate a été construit en 1996 par l'architecte Mike Pearce, sur le modèle d'une termitière. Il faut dire que les termitières sont un véritable miracle architectural : elles peuvent atteindre jusqu`à 3 m (ce qui est gigantesque relativement à la taille de l'insecte) et sont aussi solides que du béton alors qu'elles sont faites d'un matériau produit à température ambiante, à base de terre, de poussière de bois, et de salive d'insecte.
     Pour l'immeuble situé à Harare, l'architecte s'est spécifiquement inspiré du système passif de régulation thermique des termitières, qui les maintient à une température constante de 27°C même lorsqu'il fait plus de 40°C à l'extérieur. Dans le cas d'Eastgate, ce système (fondé sur les propriétés de pile thermique du béton) permet de faire 35% d'économies d'énergie par rapport à un bâtiment similaire - une réduction des coûts d'exploitation qui a permis une réduction des loyers de près de 20%.
     Cet exemple, et bien d'autres, sont développés, photos à l'appui dans le dossier spécial écrit par Graines de Changement pour le numéro 3 de la revue de l'enseigne Nature & découvertes, Canopée, parue début mars 2005. Avec en prime une interview exclusive de Janine Benyus, la théoricienne du biomimétisme. Canopée est en vente dans tous les magasins Nature & découvertes.

Pour en savoir plus:
http://www.biodiversite2007.org/breve.php3?id_breve=5
http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Biomimetisme
http://www.grainesdechangement.com (.pdf)
http://www.biomimicry.net/

· Pays-Bas, Réchauffement et manque de place; les Néerlandais construisent sur l'eau (ADIT, août 2007):

Maison flottante à Amsterdam le 18 juillet 2007.
©AFP/ANP Olaf Kraak
     C'est une villa cossue de trois étages, avec un vaste toit terrasse, une double salle de séjour lumineuse et trois chambres à coucher. Et elle flotte, réponse des Néerlandais au manque de place sur la terre ferme et aux conséquences du réchauffement climatique.
     Une dizaine de communes néerlandaises projettent de "construire du flottant" dans les années à venir, et le marché des maisons pouvant occuper les "lots d'eau" qu'elles commercialisent est en pleine expansion.
     Cette nouvelle tendance s'explique par "l'inquiétude face au réchauffement climatique (...) il y a ce sentiment rassurant que même si les Pays-Bas étaient envahis par les eaux, la maison continuerait à flotter", selon Yvonne de Korte, chercheuse au Centre d'architecture d'Amsterdam (Arcam).
     Dans ce pays densément peuplé, en partie gagné sur l'eau et dont le tiers se trouve sous le niveau de la mer, la menace est bien réelle. "On n'en est plus à la période des atermoiements, mais bien à celle où les gens cherchent des solutions aux conséquences du changement climatique", estime le climatologue Rik Leemans, de l'Université de Wageningen (centre).
     "C'est une révolution dans la mentalité néerlandaise (...) Avant on se terrait derrière des digues, maintenant il faut créer de l'espace pour accueillir ce surplus d'eau, qui devient une chance à saisir, une nouvelle donnée à exploiter", ajoute-t-il.
     Le gouvernement néerlandais s'active pour surveiller et étendre ses digues, mais aussi lancer des projets de déviation de fleuves et construire des réserves lagunaires pouvant accueillir leur eau en cas de crue soudaine.
     Présentée en marge de l'exposition "Amsterdam, lieu d'amarrage" à l'Arcam, la maison du constructeur ABC Arkenbouw est un prototype réalisé pour les acheteurs de "lots d'eau" dans IJburg.
     Ce quartier de 45.000 âmes en construction sur une île artificielle au nord-est de la capitale doit accueillir d'ici 2020 dix-huit mille logements, dont une centaine seront flottants.
     Une dizaine de projets similaires sont actuellement en cours aux Pays-Bas. A IJburg, un "lot d'eau" s'achète 110.000 à 140.000 €, à charge pour leurs propriétaires de faire construire la maison qu'ils voudront y faire flotter.
     "C'est un nouveau marché en pleine expansion, nous allons en construire 40 cette année et 60 l'an prochain", indique Marian Sprenkeler, d'ABC Arkenbouw.
     Son entreprise, d'abord spécialisée dans les maisons du type péniche dont des centaines ornent les canaux du centre historique d'Amsterdam, s'est tournée vers la conception de villas à part entière, mais toujours flottantes.
     "Cela attire désormais tout type d'acheteur: des retraités comme des jeunes couples avec enfants", explique Mme Sprenkeler.
     Il en coûte 250.000 € pour cette prouesse technique au confort dernier cri, flottant grâce au bac vide en béton de près de deux mètres de profondeur qui lui sert en même temps d'étage à moitié immergé. Soit un peu moins cher qu'une maison de cette surface (170 m2) dans le même quartier.
     Alors que les habitants de péniches ont tout au long du XXe siècle été "des marginaux, ceux qui n'étaient pas même capables de se payer un loyer sur la terre ferme", le changement est manifeste depuis dix ans, selon Mme de Korte. Les nouveaux propriétaires se recrutent parmi les "bobos", souligne-t-elle.
     Et pour donner un petite idée de tout ce qu'on peut construire sur l'eau, l'Arcam a exposé de nombreuses maquettes, mais aussi amarré deux villas flottantes, un îlot de verdure et des bateaux-péniches, dont une de plus de 80 ans!
· Allemagne, Climatiser à l'aide du béton: nouvelle brochure sur les éléments de construction thermoactifs (ADIT 2007):
    La nouvelle brochure du service d'information sur l'énergie (BINE), intitulée "éléments de construction thermoactifs", décrit l'utilisation des systèmes thermoactifs (TABS) pour climatiser les bâtiments.
    Les éléments de construction thermoactifs permettent de donner un rôle d'autorégulation thermique à la structure du bâtiment. Concrètement cela signifie que les dalles des différents étages emmagasinent ou cèdent de la chaleur selon les besoins, la masse de la construction elle-même fonctionnant alors comme réservoir thermique. Ce procédé est particulierement adapté aux immeubles de bureaux, ceux-ci devant être réfrigérés presque toute l'année du fait de leur charge thermique importante. Durant la nuit, de l'eau froide circule dans un réseau de tuyaux intégré aux dalles de béton ce qui permet de "décharger" la chaleur du bâtiment. 
L'utilisation du sous-sol comme source de froid permet d'assurer ainsi le confort thermique nécessaire uniquement avec un système d'appoint (p.ex. en utilisant les énergies renouvelables).
    La brochure du BINE décrit les techniques disponibles ainsi que leurs limitations et présente plusieurs projets de recherche et projets pilotes.
Pour en savoir plus, contacts:
- Le bulletin d'information en allemand, intitule BINE-Themeninfo "Thermoaktive Bauteilsysteme" (I12007), peut être télécharg& à l'adresse suivante:
http://www.bine.info/templ_main.php/gebaeude/technik_komponenten
- Uwe Milles, BINE - Tel : +49 228 9 23 79-26 - Email : presse@bine.info -
http://www.bine.info
Sources: Depeche idw, communiqué du BINE - 14/02/2007
· Une maison qui consomme huit fois moins d'énergie (ADIT, Le Figaro, décembre 2006):
    Un bâtiment aux performances énergétiques surprenantes, conçu grâce à la recherche en chimie, est inauguré aujourd'hui à Fontenay-sous-Bois:
    SI LA VOITURE est montrée du doigt dès qu'il s'agit de dénoncer la pollution ou le gaspillage d'énergie, l'habitat domestique est étrangement épargné par la cri­tique, alors qu'il représente, en France, 43% de la consommation énergétique totale (en hausse de 1,4 % par an) et près du cinquième des émissions de gaz à effet de serre. C'est dire tout l'intérêt du concept de bâtiment «Génération E», élaboré par le chimiste BASF et la société d'HLM Logirep, en partenariat avec le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), qui doit être inauguré ce matin à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne).
    L'objectif de cette opération pilote, récompensée en juin dernier par le prix Pierre Potier de «l'innovation en chimie au bénéfice de l'environnement», consiste, en effet, à diviser par huit la consommation en énergie pri­maire (chauffage et ventilation) d'une grande maison bourgeoise du début du XXe siècle, située en plein centre-ville, qui vient d'être rénovée.

De 40 à 5 litres de fioul par an
    Comme le précise Frédéric ­Gibert, de Logirep, «ce bâtiment dans lequel nous avons aménagé huit appartements ne consommera que l'équivalent de 5 litres de fioul (50 kWh) par mètre carré et par an, contre 40 litres avant travaux». À titre de comparaison, la moyenne des logements français, toutes catégories confondues, se situe aux alentours de 25 litres.
    Pour obtenir cette perfor­mance surprenante, l'ancienne ­façade a été entièrement arasée puis recouverte, comme la toiture et les planchers, d'un nouveau matériau isolant mis au point par BASF, le Néopor. Il s'agit de plaques de polystyrène expansé d'une vingtaine de centimètres d'épaisseur, renfermant de minuscules particules de graphite agissant comme des petits miroirs qui réfléchissent et dispersent la chaleur dans la structure. En hiver, les rayonnements thermiques sont confinés à l'intérieur du bâtiment, ce qui permet d'éviter les déperditions d'énergie, tandis qu'en été ils sont maintenus au dehors. Les plaques ont ensuite été recouvertes, en façade, d'un enduit traditionnel à la chaux. Quant aux moulures d'origine, la société STO les a entièrement reconstituées à partir de silice agglomérée, afin de restituer à la demeure des Car­rières, qui est située dans le périmètre de l'église de Fontenay-sous-Bois, classée monument historique, son aspect initial.
    Très répandue en Allemagne, où l'on utilise du polystyrène classique et, de plus en plus, du Néopor, cette approche est nouvelle en France où l'isolation s'effectue traditionnellement à l'intérieur du bâti avec des matériaux tels que la laine de verre ou la laine de roche.

    Comme l'explique Jurgen Fischer, ingénieur à BASF, «la création d'une enveloppe extérieure étanche explique les deux tiers des économies d'énergie réalisées en supprimant la plupart des ponts thermiques, en particulier ceux qui sont situés à la jonction entre les cloisons internes et les façades. ­ Accessoirement, cette méthode présente aussi l'avantage, compte tenu du prix actuel de l'immobilier, de n'engendrer aucune perte de sur­face habitable

Matériau «climatiseur»
    À Fontenay-sous-Bois, deux logements ont été équipés, à titre expérimental, de plaques de plâtre contenant des microcapsules de cire à changement de phase. Baptisé Micronal, ce matériau «climatiseur», également conçu par BASF, absorbe le surplus de chaleur pendant la journée en été puis le restitue pendant la nuit, maintenant ainsi la température à l'intérieur de l'habitation en deçà de 26°C sans apport d'énergie extérieur.
    Fenêtres à double vitrage, chaudière à gaz à condensation, ventilation mécanique double flux avec récupérateur de chaleur, électroménager de classe A, ampoules basse consommation dans les parties communes : les autres aménagements effectués dans la demeure des Carrières vont tous dans le sens de la chasse au «gaspi». D'ici à 2008, le CSTB va évaluer la performance énergétique du bâtiment et le ­confort des occupants qui doivent s'installer incessamment.
    À Ludwigschafen (Allemagne), près du siège de BASF, un quartier a été entièrement rénové selon les mêmes méthodes. Sur deux ans, la consommation effective s'est maintenue entre 2,1 litres et 2,4 litres de fioul par mètre carré, pour un objectif de départ de 3 litres et en partant d'une consommation de 21 litres avant rénovation. Soit une réduction d'un facteur sept.
    L'expérience est-elle généralisable? Des millions de logements construits dans les années 1960-1970 vont devoir être rénovés prochainement. Problème : le coût de ce type d'opération est supérieur à celui d'une réhabilitation clas­sique, avec un délai de retour sur investissement qui varie entre trois ans et sept ans, selon le prix de l'énergie et la baisse de la consommation. Or la réglementation actuelle est un frein à ce type d'investissement, notamment dans le logement social. En effet, si les ­locataires bénéficient des économies d'énergie, sous la forme d'une baisse de leurs charges, les bailleurs ne peuvent répercuter, même partiellement, le coût des travaux sur le montant des loyers qu'ils perçoivent.