La "prochaine révolution
industrielle" ne sera sans doute pas tant fondée sur ce que l'on
extrait de la nature que sur ce que l'on apprend d'elle… c'est en tout
cas ce que nous dit le biomimétisme (en anglais "biomimicry"), cette
nouvelle science qui a pour principe de s'inspirer du fonctionnement des
écosystèmes naturels pour résoudre des problématiques
humaines. Il ne s'agit plus d'utiliser la nature pour en exploiter les
ressources mais de s'ouvrir à ce qu'elle peut nous apprendre pour
réinventer nos systèmes de production et diminuer l'empreinte
écologique de nos industries.
Le bio-mimétisme s'applique potentiellement à toutes les industries comme, par exemple, l'architecture et la construction. Rappelons que la moitié de l'énergie consommée en France vient des bâtiments (contre un quart pour l'industrie), que cette énergie vient majoritairement de sources non-renouvelables et que plus de 80% de cette consommation est liée à l'utilisation des bâtiments (climatisation, chauffage, etc). L'un des bâtiments les plus exemplaires conçu selon les principes du bio-mimétisme est l'immeuble de bureaux Eastgate à Harare (Zimbabwe). Eastgate a été construit en 1996 par l'architecte Mike Pearce, sur le modèle d'une termitière. Il faut dire que les termitières sont un véritable miracle architectural : elles peuvent atteindre jusqu`à 3 m (ce qui est gigantesque relativement à la taille de l'insecte) et sont aussi solides que du béton alors qu'elles sont faites d'un matériau produit à température ambiante, à base de terre, de poussière de bois, et de salive d'insecte. |
Pour l'immeuble situé à Harare,
l'architecte s'est spécifiquement inspiré du système
passif de régulation thermique des termitières, qui les maintient
à une température constante de 27°C même lorsqu'il
fait plus de 40°C à l'extérieur. Dans le cas d'Eastgate,
ce système (fondé sur les propriétés de pile
thermique du béton) permet de faire 35% d'économies d'énergie
par rapport à un bâtiment similaire - une réduction
des coûts d'exploitation qui a permis une réduction des loyers
de près de 20%.
Cet exemple, et bien d'autres, sont développés, photos à l'appui dans le dossier spécial écrit par Graines de Changement pour le numéro 3 de la revue de l'enseigne Nature & découvertes, Canopée, parue début mars 2005. Avec en prime une interview exclusive de Janine Benyus, la théoricienne du biomimétisme. Canopée est en vente dans tous les magasins Nature & découvertes. Pour en savoir plus:
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La nouvelle brochure du service d'information
sur l'énergie (BINE), intitulée "éléments
de construction thermoactifs", décrit l'utilisation des systèmes
thermoactifs (TABS) pour climatiser les bâtiments.
Les éléments de construction thermoactifs permettent de donner un rôle d'autorégulation thermique à la structure du bâtiment. Concrètement cela signifie que les dalles des différents étages emmagasinent ou cèdent de la chaleur selon les besoins, la masse de la construction elle-même fonctionnant alors comme réservoir thermique. Ce procédé est particulierement adapté aux immeubles de bureaux, ceux-ci devant être réfrigérés presque toute l'année du fait de leur charge thermique importante. Durant la nuit, de l'eau froide circule dans un réseau de tuyaux intégré aux dalles de béton ce qui permet de "décharger" la chaleur du bâtiment. |
L'utilisation du sous-sol comme source de froid permet d'assurer ainsi
le confort thermique nécessaire uniquement avec un système
d'appoint (p.ex. en utilisant les énergies renouvelables).
La brochure du BINE décrit les techniques disponibles ainsi que leurs limitations et présente plusieurs projets de recherche et projets pilotes. Pour en savoir plus, contacts: - Le bulletin d'information en allemand, intitule BINE-Themeninfo "Thermoaktive Bauteilsysteme" (I12007), peut être télécharg& à l'adresse suivante: http://www.bine.info/templ_main.php/gebaeude/technik_komponenten - Uwe Milles, BINE - Tel : +49 228 9 23 79-26 - Email : presse@bine.info - http://www.bine.info Sources: Depeche idw, communiqué du BINE - 14/02/2007 |
Un bâtiment aux performances énergétiques
surprenantes, conçu grâce à la recherche en chimie,
est inauguré aujourd'hui à Fontenay-sous-Bois:
SI LA VOITURE est montrée du doigt dès qu'il s'agit de dénoncer la pollution ou le gaspillage d'énergie, l'habitat domestique est étrangement épargné par la critique, alors qu'il représente, en France, 43% de la consommation énergétique totale (en hausse de 1,4 % par an) et près du cinquième des émissions de gaz à effet de serre. C'est dire tout l'intérêt du concept de bâtiment «Génération E», élaboré par le chimiste BASF et la société d'HLM Logirep, en partenariat avec le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), qui doit être inauguré ce matin à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne). L'objectif de cette opération pilote, récompensée en juin dernier par le prix Pierre Potier de «l'innovation en chimie au bénéfice de l'environnement», consiste, en effet, à diviser par huit la consommation en énergie primaire (chauffage et ventilation) d'une grande maison bourgeoise du début du XXe siècle, située en plein centre-ville, qui vient d'être rénovée. De 40 à 5 litres de fioul par an
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Comme l'explique Jurgen Fischer, ingénieur
à BASF, «la création d'une enveloppe extérieure
étanche explique les deux tiers des économies d'énergie
réalisées en supprimant la plupart des ponts thermiques,
en particulier ceux qui sont situés à la jonction entre les
cloisons internes et les façades. Accessoirement, cette méthode
présente aussi l'avantage, compte tenu du prix actuel de l'immobilier,
de n'engendrer aucune perte de surface habitable.»
Matériau «climatiseur»
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