A compter d'aujourd'hui et jusqu'au
17 mars se tient, à Cannes, le marché international des professionnels
de l'immobilier (MIPIM). Ce salon est l'occasion pour Lafarge de présenter
un concept de gratte-ciel dessiné par l'architecte français
Jacques Ferrier et dont l'impact environnemental serait moindre par rapport
aux tours actuelles.
Ce projet tente de répondre à
la gestion de la forte densité de population tout en réduisant
l'impact environnemental du bâtiment et de ces habitants. Pour l'architecte,
c'est le moyen d'imaginer ce que pourrait être un gratte-ciel ultra-environnemental
qui serve de boîte à idée pour une nouvelle génération
d'édifices. Pour Lafarge c'est l'occasion de promouvoir de nouveaux
matériaux en les mettant en scène de façon concrète
dans une application ambitieuse.
Intitulé « Hypergreen
», le projet a pour vocation de répondre aux caractéristiques
d'un bâtiment durable : choisir des matériaux écologiques,
faire évoluer les techniques de construction et respecter l'environnement
dans son utilisation quotidienne.
Sachant qu'au cours du cycle de vie d'un bâtiment,
90% des émissions de CO2 proviennent de son utilisation,
les innovations sont principalement concentrées sur l'architecture
et l'utilisation des flux énergétiques. C'est pourquoi la
tour a été conçue de façon à générer
l'essentiel de l'énergie nécessaire à ses besoins.
Elle fait appel à une large palette de sources énergétiques
: climatisation naturelle par puits canadiens, pompes à chaleur
géothermiques, panneaux photovoltaïques et éoliennes.
La forme, les façades et les composants
de la tour ont tous été conçus et positionnés
afin de tirer le meilleur parti de l'orientation du bâtiment, contrairement
aux immeubles actuels indifférents au contexte climatique. À
titre d'exemple, la peau extérieure de la tour est une « résille
» en béton, qui optimise le passage de la lumière naturelle
au travers du bâtiment et assure la stabilité horizontale
de la tour. La structure intérieure, dégagée de tout
besoin de contreventement, se compose de plateaux libres qui sont simplement
superposés. Le résultat est un espace intérieur totalement
modulable et adaptable. La « résille »,
orientée en fonction de l'ensoleillement, du vent et du climat,
est plus ou moins ajourée selon l'orientation. Au nord, elle laisse
passer le soleil, tandis qu'au sud elle protège de la surchauffe
grâce à un effet de pare-soleil. Elle canalise aussi la circulation
d'air. |
Vues intérieure et extérieures
Les eaux de pluies quant à elles sont
collectées et filtrées afin d'être réutilisées
pour les installations sanitaires et les jardins.
Ainsi les efforts mis en œuvre ont pour objectif de couvrir 70% des
besoins énergétiques d'Hypergreen.
En ce qui concerne la limitation des impacts
en phase de construction et en fin de vie, le projet propose une structure
en béton entièrement préfabriquée : tous les
poteaux, poutres et dalles peuvent être fabriqués sur sites
industriels réduisant ainsi le temps et la main-d'œuvre nécessaires
sur le chantier de construction. À la fin du cycle de vie de la
tour, ces composants préfabriqués pourraient être démontés,
avec des nuisances limitées pour l'environnement immédiat,
en matière de bruit et d'émissions de poussières,
et être intégralement recyclés.
Haute de 246 mètres, Hypergreen offre une surface
exploitable de plus de 94.000 m2 à répartir entre
les commerces, les bureaux, les logements, les espaces verts et les parkings.
Selon l'architecte Jacques Ferrier, l'avenir
de l'architecture du 21ème siècle sera environnementale ou
ne sera pas, conclut-il. Mais il n'y a pour l'instant aucune construction
de ce bâtiment de prévue. Ce n'est qu'un projet qui a toutefois
le mérite de sortir des sentiers battus et donne matière
à réfléchir. On peut cependant déplorer qu'il
n'y ait pas plus de précisions sur d'autres préoccupations
environnementales comme la gestion des déchets ou des eaux usées. |