Le développement des villes s'effectue
forcément au détriment des terres et de leur cortège
végétal. L'urbanisation ensevelit les sols sous le béton
et le bitume et la nature est éliminée.
Quel dommage de perdre ce contact si bénéfique avec les plantes et la faune qu'elles attirent. C'est même un préjudice causé aux citadins. «Renaturer les cités» en créant des parcs et des jardins, en plantant des arbres dans les rues, en couvrant de végétaux tous les toits plats et les terrasses des bâtiments à construire ou existants, en végétalisant des murs... ce serait en tous points bénéfique. À Chicago, l'exemple est donné sur le toit du bâtiment public qui abrite l'administration municipale. Ce n'est pas rien! «La décision de la Ville de Montréal de créer un «toit vert» sur la maison de la culture et la bibliothèque de Côte-des-Neiges ne pourrait-elle être la première d'une longue série, un exemple remarquable pour que la nature entre encore davantage dans la Ville, à des fins esthétiques et écologiques mêlées?» C'est la question posée dont l'avenir fournira la réponse. Nombreux avantages Les rôles positifs des toits verts sont nombreux: assainissement de l'air, isolation acoustique du bâtiment, économie d'énergie, beauté de la ville. Et bien sûr qui dit «économie d'énergie» comprend «réduction des émissions de gaz à effet de serre». Qui dit «isolation phonique» induit «meilleure santé humaine». Et qui dit «prairie sur le toit» entend «reconquête de la biodiversité». Une dimension esthétique s'ajoute à ces qualités si précieuses. Précautions à prendre L'initiative la plus timide est de poser des bacs à fleurs sur le toit comme on le fait sur un balcon ou une terrasse. Mais il y a maintenant une audace plus grande: transformer le toit en prairie. |
Bien sûr, faire pousser des fleurs, voire
des arbustes ou même des arbres sur un toit nécessite des
précautions. Il faut que la structure supporte le poids de la terre
et de la neige de l'hiver! Il faut d'abord poser un revêtement étanche,
imperméable et intolérant à l'implantation des racines.
Il faut aussi prévoir le drainage.
Le Centre montréalais d'écologie urbaine qui a pour mission de renseigner, de fournir une expertise et de favoriser des actions en adéquation avec le développement durable, a publié deux rapports sur les toits verts en 2005 et 2006. C'est une chance que de pouvoir recourir à eux. Il ne faut pas s'en priver... Et ce qu'on retient est que la construction d'un toit vert n'est pas très difficile. Les habitants de Montréal ont à leur disposition un organisme de conseil et des professionnels compétents : deux atouts pour réussir cette métamorphose des toits. Murs végétaux À défaut de posséder un toit plat ou faiblement incliné, il y a aussi l'option des murs végétaux. Avant que l'on parle de ces jardins verticaux, déjà le lierre ou la vigne vierge grimpaient à l'assaut des murs. Dorénavant, les aménagements végétaux des murs amorcent ou renforcent ces corridors biologiques favorables aux insectes et même aux oiseaux que toute ville doit favoriser. On leur prête aussi d'assurer une régulation thermique du bâtiment. Les murs antibruit gagneraient souvent à être masqués par un écran végétal: de futurs chefs-d'oeuvre? Souvent, les murets de séparation des propriétés pourraient être tapissés de végétaux. Remarque: certaines haies sont aussi infranchissables qu'un mur et souvent bien plus belles. |
La technologie des "toits verts" est
considérée comme une mesure admissible aux programmes fédéraux
existants de financement des bâtiments éconergétiques.
«La technologie des toits verts a fait ses preuves pour ce qui est de rendre les bâtiments plus éconergétiques. En outre, elle contribue à assainir l'environnement et à embellir les collectivités, a déclaré l'honorable John Godfrey, secrétaire parlementaire du Premier ministre particulièrement chargé des villes, au nom de l'honorable R. John Efford, ministre des Ressources naturelles du Canada (RNCan). Nous espérons que notre financement incitera les propriétaires d'immeubles à investir dans cette mesure et à fournir leur part pour relever le Défi d'une tonne en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre.» Cette annonce a été faite à l'occasion de la Conference of the Reducers. Ces programmes de financement, offerts par l'entremise de l'Office de l'efficacité énergétique de RNCan, comprennent l'Initiative des Innovateurs énergétiques (IIE), le Programme d'encouragement pour les bâtiments commerciaux (PEBC) et le Programme d'encouragement pour les bâtiments industriels (PEBI). Ils s'appliquent à la conception de bâtiments neufs, à la planification de la rénovation et à la rénovation effective d'installations comme les hôtels, les écoles et autres grands immeubles. Les primes d'encouragement sont basées sur les économies d'énergie réalisées. L'IIE assume jusqu'à 50% des coûts de planification de la rénovation et jusqu'à 25% des coûts des travaux, selon les économies d'énergie réalisées, dans les bâtiments commerciaux et institutionnels. |
Le PEBC et le PEBI subventionnent la conception d'immeubles neufs qui
consomment au moins 25% moins d'énergie que les bâtiments
de référence. Pour un financement optimal, les projets devraient
comprendre des mesures multiples d'économie d'énergie.
La technologie des toits verts désigne un revêtement d'étanchéité composé de membranes imperméables résistantes aux racines, d'un support de culture, de couches de drainage et de plantes qui reposent directement sur la toiture. Le revêtement permet des économies sur le chauffage et la climatisation, réduit les besoins d'entretien de la toiture et procure une isolation acoustique, en plus d'être esthétique. Il est particulièrement avantageux l'été et offre un rapport coût-efficacité optimal dans les bâtiments qui coûtent cher en climatisation. Les résultats d'une étude d'Environnement Canada montrent en effet que les toits verts peuvent aider les résidents de Toronto à économiser de l'énergie, à réduire les émissions de gaz à effet de serre et de dioxyde de soufre, et à mieux respirer les jours de canicule. En été, la température à Toronto est normalement de 4 à 10°C plus élevée que dans les collectivités rurales avoisinantes – phénomène appelé « îlot thermique urbain ». Il faut donc plus d'énergie pour climatiser les immeubles, ce qui se traduit par une augmentation de la pollution de l'air, sous la forme de smog et de dioxyde de soufre, ainsi que de gaz à effet de serre. L'étude montre que l'aménagement de toits verts, même de faible superficie, soit environ 6% de toute la surface de toit disponible, peut faire baisser la température à Toronto de 1 à 2°C. Considérés comme un nouveau concept au Canada, les toits verts sont cependant largement utilisés en Europe depuis plus de 10 ans et au moins 10% des toitures-terrasses en Allemagne en sont équipées. |
L'urgence de construire en vert et contre le nouveau
climat
L'année 2006 aura encore été fertile dans le domaine de l'immobilier, malgré un atterrissage en douceur. Pendant que la revente maintient le rythme, les mises en chantier se replient. Le taux d'inoccupation, lui, se redresse légèrement, alors que la réno reste énergique. Quelques nouveaux produits et matériaux font leur place. Les changements climatiques forcent à revoir la façon de bâtir. Les derniers mois ont aussi vu s'installer un intérêt certain pour la construction verte, le développement durable et le recyclage. Le Soleil vous propose de revenir sur quelques faits saillants de 2006 sur le monde de l'habitation. Et la semaine prochaine, regard sur 2007 et les années à venir. En octobre, le ministre québécois du Développement durable, Claude Béchard, pressait l'industrie de la construction de s'ajuster aux changements climatiques et annonçait, en ce sens, la réforme imminente du Code du bâtiment. Il s'agit sans doute de l'événement charnière qui aura principalement marqué l'immobilier au Québec en 2006. Cet automne, les assureurs canadiens mettaient même en place, à l'Île-du-Prince-Édouard, une maison modèle fortifiée pour tenir tête aux nouvelles extravagances du climat. La situation est préoccupante. Il y aurait urgence d'agir. Car le climat, sans être alarmiste, pourrait nous en faire voir de toutes les couleurs. En aval de la déclaration du ministre, Mario Canuel, porte-parole de l'Agence de l'efficacité énergétique, déclarait: «Le climat n'est plus comme avant. Le verglas, les pluies torrentielles, les inondations, les vents violents, les hausses subtiles de la température l'hiver et les chaleurs insoutenables l'été remettent en cause notre façon de bâtir.» Recyclage
(suite)
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suite:
Puis, lors du dernier concours d'excellence (Nobilis) de l'APCHQ de Québec, jamais autant de maisons «finalistes» (20%) n'ont été certifiées Novoclimat (confort accru et économie d'énergie d'au moins 20%, par les soins d'entrepreneurs spécialement formés). Indicateur objectivement vérifiable, selon les observateurs, du virage éco-énergique de la construction résidentielle. Bonne nouvelle
Grosses maisons
Ocre ferreux
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