TECHNIQUE du SOLAIRE THERMIQUE
Architecture
La toiture végétalisée en France...

2007
France, des toitures végétalisées dans les villes de demain (http://www.lefigaro.fr):

L’immeuble du ministère des Finances à Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis.
Les toitures végétalisées limitent le recours à la climatisation (http://www.ecovegetal.fr/).
     Les collectivités locales et publiques s’intéressent à ces toits qui permettent de pallier l’artificialisation du milieu urbain.
     Les toitures végétalisées sont encore une curiosité dans les villes françaises. En 2002, 65.000 m2 de «toits verts» ont été installés dans notre pays. Les professionnels re­groupés au sein de l’Adivet (Association des toitures végétales) tablent en 2010 sur 1 million de mètres carrés.
     C’est encore très loin de l’Allemagne, où près de 14 millions de mètres carrés sont aménagés chaque année. Toutefois, au vu des nombreux architectes et représentants des collectivités présents au colloque organisé à Paris par le ­Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) et l’Adivet, il est clair que cette nouvelle technique va se développer.
     De nombreuses études ont été menées en Allemagne et dans les pays scandinaves – pionniers dans ce domaine – afin de tester et d’améliorer les bienfaits des toitures végétalisées. En règle générale, les scientifiques estiment qu’elles limitent les conséquences de l’artificialisation de l’environnement urbain, caractérisé par le macadam et le béton. Les événements climatiques extrêmes risquant de se multiplier au cours des prochaines années, ils n’hésitent pas à voir dans ces toitures un vrai outil d’aménagement urbain. La superficie des toits correspond en moyenne à plus de 30% de la superficie totale des villes, en Occident.
     Les toitures végétalisées permettent d’écrêter les ruissellements d’eau des toits lors de fortes pluies. C’est le premier effet cité. En effet, le substrat et la végétation retiennent l’eau pendant quelques heures au lieu qu’elle se déverse aussitôt dans les égouts, comme c’est le cas, par exemple, avec l’ardoise des toits ou le goudron des rues.
Le toit retient même une partie de l’eau, et l’évapotranspiration par les plantes permet de limiter les volumes rejetés, selon l’épaisseur des substrats et la végétation. L’eau qui s’écoule du toit est filtrée et de bonne qualité, ce qui limite les coûts de traitement dans les stations.

Augmenter la biodiversité
     En restituant de l’humidité dans l’atmosphère, les toits verts contribuent à faire baisser la température dans l’environnement proche. Dans les villes, ce n’est pas négligeable, car celle-ci dépasse de 1 à 4°C celle qui règne dans les banlieues moins urbanisées. Le phénomène des îlots de chaleur urbain (ICU) a été identifié depuis les années 1980 par les satellites. On a pu le vérifier au cours de la canicule de 2003, qui a fait en France 20.000 morts, qui habitaient en majorité dans de grandes villes.
     En été, les toitures végétalisées limitent donc le recours à la climatisation – leur efficacité est en revanche bien moindre en hiver. Elles augmentent aussi la longévité de la toiture en empêchant les UV de dégrader les matériaux de construction. Les toitures végétalisées peuvent augmenter la biodiversité même si les espèces plantées sur les toits sont importées d’ailleurs. Dans la végétation extensive, on trouve surtout des plantes grasses ou alpines. C’est d’ailleurs ce qui, parfois, surprend les Français. «Ils rêvent de beaux jardins alors que nos toitures végétales ressemblent plutôt à une steppe», confie Pierre Georgel, fondateur d’Adivet.
     On trouve surtout les toits verts sur les bâtiments neufs (90%), mais ils peuvent aussi être installés sur des immeubles en rénovation avec des toits à faible pente.

2006
En France, la toiture végétalisée peine encore à se développer...:
http://www.actu-environnement.com/ae/news/1583.php4
Toitures végétalisées: un retard français que l'excellence des entreprises peine à combler
Source ADIT 2005
     Si elles n'étaient que trois (Le Prieuré, Siplast, Soprema) au Salon Bâtimat 2005, les entreprises françaises spécialisées dans la végétalisation de toiture s'illustrent en améliorant les techniques de mise en œuvre et l'efficacité des produits, comme le prouve la médaille d’or (dans la catégorie 'Structure et enveloppe') obtenue lors du Concours de l’innovation par la société 'Le Prieuré'.
     Cet 'Hydro pack', développé avec le soutien de l'ANVAR en collaboration (remarquable, c'est à noter) avec les sociétés Siplast et Eternit, consiste en un bac précultivé à réserve d'eau accrue, destiné à la végétalisation des toitures, facilitant l'écrêtage des rejets d'eaux pluviales lors de fortes précipitations et réduisant ainsi les besoins en arrosage. Facile à poser, il évite les pics de pluviométrie dans les réseaux d'évacuation. Utilisable sur les toitures terrasses, en pente ou exposées à des vents violents, sur étanchéité ou sur supports étanches (plaques de fibres-ciment), ce produit "tout-en-un" évite les solutions traditionnelles qui imposent la mise en place successive de plusieurs couches (drainage, filtre, substrat, végétation).
     Les avantages de la végétalisation des toitures et des terrasses ne manquent pas d’intérêts et sont désormais bien connues des spécialistes. En effet, la végétalisation permet une rétention d’eau, c’est-à-dire qu’elle a un effet retardateur d’écoulement des pluies d’orage (qualité cruciale eu égard au problème d’inondation, lequel met en cause les pratiques constructives traditionnelles) et diminue les volumes et les débits d’eau rejetés dans le réseau. Corrélativement elle améliore la qualité de l’air, en l’humidifiant et en réduisant la température, filtre les poussières et les polluants. De plus, elle a un rôle au plan thermique et acoustique puisqu’elle améliore le confort d’été, offre une économie d’énergie et une protection acoustique (une réponse aux RT). Plus étonnant encore, elle protège le bâti en réduisant les chocs thermiques, protège de l’étanchéité aux ultra-violets et accroît la durée de vie des toitures.
     Une innovation qui s'inscrit donc parfaitement dans le thème du salon (le développement durable) dans la mesure où la mise en œuvre de telles toitures permet de lutter contre l’effet de serre par absorption du CO2 par les végétaux. Au plan esthétique, elle s’intègre parfaitement au paysage, offre un confort visuel, une qualité de l’aménagement urbain et la création d’espace nature. La toiture terrasse végétalisée est une alternative intéressante aux protections meubles par gravillons en offrant une surface vivante qui change d’aspect selon les saisons. Que ce soit sur structure béton, bac acier ou bois, les professionnels de l’étanchéité et de la végétation, proposent des solutions techniques maîtrisées, testées et agréées par des organismes professionnels. Enfin, sa facilité d’entretien (maintenance réduite, reproduction naturelle des plantes et arrosage limité) est un atout intéressant. Bref, elle apporte une plus value au bâtiment.
     Sauf qu'avec seulement 1% de toitures étanchées végétalisées, la France est, par rapport à l'Allemagne notamment, en retard. Ce n'est rien de l'écrire puisque, avec à peine 150.000 m² installés en France par an contre 13 millions de m² outre-Rhin, la comparaison se passe de commentaire. Le potentiel est en conséquence considérable si l'on considère les 22 millions de m² de toitures étanchées par an dans l'hexagone (toits des grandes surfaces, écoles, hôpitaux, etc.).
     Qui plus est, le recours à la végétalisation reste souvent reléguée au rang de simple finition esthétique. C'est l'une des raisons, multiples, du retard français. Les professionnels se heurtent en effet à la méconnaissance des solutions de végétalisation par les acteurs de la construction et de l'aménagement urbain. "Les architectes autant que les services d'urbanisme assimilent la végétalisation extensive à la terrasse-jardin alors que cette dernière solution obéit à une réglementation et à des contraintes qui lui sont propres", souligne Pierre Georgel, PDG d'Ecovegetal.
     De plus l’absence d’incitations financières et d'un véritable cadre réglementaire freinent un développement qui semble de toute façon, dans le cadre de l'accent mis sur le développement durable, inéluctable. En Allemagne et en Suisse, c’est justement ce qui est à l’origine de l’essor du marché, indique des spécialistes. "Parallèlement à la mise en place d'un cadre réglementaire, l'Allemagne a rapidement proposé des incitations financières. En 2000, la Bavière subventionnait à hauteur de 30 euros le m² de toiture végétalisée", souligne François Lassalle, président de l'ADIVET (association pour le développement et l'innovation en végétalisation extensive de toiture). D’autres landers allemands incitent voire obligent une telle opération sous peine d’amende. La ville de Bâle, en Suisse, subventionne à hauteur de 40% la végétalisation extensive en se fixant comme objectif la végétalisation annuelle de 30.000m² de toitures.      Développée au début des années 80, la végétalisation des toitures représentait ainsi en 2001 en Allemagne un marché d'environ 9 millions de m² en 2001 ; ce qui a conduit à la création de plusieurs centaines d'entreprises travaillant partiellement ou exclusivement dans ce domaine. De tels efforts financiers s’inscrivent dans ces pays dans de véritables politiques urbaines et environnementales. En effet, l'effet positif de la végétalisation extensive dans la régulation et l'assainissement des eaux de pluie autant que dans l'amélioration du confort urbain est indéniable.
     En France, une prise de conscience des pouvoirs publics semble lentement émergée. Ainsi, la mairie de Paris a intégré le concept de toiture végétalisée dans son Plan Local d’Urbanisme (PLU) et d’autres agglomérations sont prêtes à suivre le chemin frayé par la capitale. En tout état de cause, il faudra également compter avec l'ADIVET, créée en décembre 2001 sous l'impulsion d'Ecovegetal et de Soprema, pour agir auprès des autorités afin d'actualiser la réglementation en vigueur et favoriser des mesures incitatives. "Il devient urgent d'obtenir enfin la possibilité d'assimiler les toitures végétalisées à des espaces verts. Il est temps que les communes acceptent d'intégrer la végétalisation dans le coefficient d'espaces verts exigé par leur plan local d'urbanisme", explique François Lassalle.
     Un objectif partagé par la Chambre Syndicale Française de l’Etanchéité (CSFE) qui s’est également fixée comme objectifs d'assurer la promotion de la "toiture verte", de coordonner et fédérer les diverses initiatives dans ce domaine, de stimuler les pouvoirs publics et de lancer des campagnes de communication pour mieux faire connaître les avantages des toitures-terrasses végétalisées. "Le terreau, si j'ose dire, s'y prête tout particulièrement, à travers les concepts de développement durable de l'aménagement urbain et, tout simplement, d'esthétique. Il y a donc un double enjeu, économique et civique", indique Dominique de Bray, président de la CSFE.

Toitures végétalisées: un procédé ancien, des techniques d'avenir
Source ADIT-AFP 2004
    PARIS (AFP) - La toiture végétalisée, une technique éprouvée qui aujourd'hui se développe dans la plupart des pays d'Europe et dont l'Amérique et le Japon commencent à reconnaître les mérites, reste pourtant largement méconnue en France. 
    La toiture végétalisée, même si elle en est proche par certains aspects, ne doit pas être confondue avec les toitures-jardins: elle se présente comme un système d'étanchéité recouvert d'un complexe drainant, composé de matières organiques et de roches de type volcanique, qui accueille un tapis de plantes précultivées (sédum, vivaces, ou graminées qui peuvent cohabiter avec des bulbes ou des mousses). 
    Par rapport à un toit en graviers, elle offre une surface vivante, qui change d'aspect avec les saisons et la floraison des végétaux, précisent ses concepteurs. 
    Au premier rang des avantages, la rétention d'eau: l'urbanisation conduit à un accroissement des surfaces imperméabilisées et à un déficit d'alimentation de la nappe phréatique, en raison d'un manque d'infiltration. Evacuée trop rapidement par les canalisations, l'eau n'a pas le temps de s'évaporer et la chaleur en ville augmente. 
    Comme une éponge, la toiture végétalisée accumule l'eau, dont une partie est absorbée par les plantes, une autre évaporée, et une autre évacuée par les canalisations avec un délai favorisant le bon écoulement, explique en substance Bruno Berthineau, expert au Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB).
    "Avec le réchauffement climatique et la multiplication des épisodes caniculaires, la toiture végétalisée participe à l'optimisation des performances thermiques des bâtiments et à l'amélioration hydrothermique des villes par la création de microclimats. Elles permet aussi d'absorber les polluants urbains et de diminuer ainsi la pollution atmosphérique", selon le CSTB. 
    Rapidement installée, moins onéreuse que la terrasse-jardin classique, elle ne requiert ni irrigation ni nutriment et se contente de 4 à 10 cm de substrat (charge inférieure à 60 kg/m2). Selon la revue d'écologie pratique Quatre saisons du Jardinage, un budget moyen de 40 à 50 €/m2, hors étanchéité, est raisonnable, "comparable à un toit de tuiles de qualité".

    Mais la toiture végétalisée a du mal à s'imposer en France, comme si "l'oeil français", habitué à une végétation bien ordonnée, répugnait à l'esthétique "naturelle" des toitures généralisées... "C'est vrai qu'on est loin de la conception qu'a le Français de l'"espace vert", mais c'est bien une prise en compte tardive dans notre pays du facteur environnemental qui fait qu'on en est encore là", estime François Lassalle, président de l'Adivet (Association pour le développement et l'innovation en végétalisation de toîtures). 
    La France n'a pris aucune mesure de nature à valoriser cette technique, et reste à la traîne avec seulement 150 à 200.000 m2 de création de toitures végétalisées par an. Par comparaison, en Allemagne où 40% des villes proposent des incitations financières pour promouvoir le procédé, le chiffre est de 13 millions de m2 par an. En Suède, où le botaniste Linné avait décrit des toits couverts de joubarbes à Stockholm dès le 18ème siècle, un "International Green Roof Institute" a été fondé à Malmo, en 2001.