Les collectivités
locales et publiques s’intéressent à ces toits qui permettent
de pallier l’artificialisation du milieu urbain.
Les toitures végétalisées sont encore une curiosité dans les villes françaises. En 2002, 65.000 m2 de «toits verts» ont été installés dans notre pays. Les professionnels regroupés au sein de l’Adivet (Association des toitures végétales) tablent en 2010 sur 1 million de mètres carrés. C’est encore très loin de l’Allemagne, où près de 14 millions de mètres carrés sont aménagés chaque année. Toutefois, au vu des nombreux architectes et représentants des collectivités présents au colloque organisé à Paris par le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) et l’Adivet, il est clair que cette nouvelle technique va se développer. De nombreuses études ont été menées en Allemagne et dans les pays scandinaves – pionniers dans ce domaine – afin de tester et d’améliorer les bienfaits des toitures végétalisées. En règle générale, les scientifiques estiment qu’elles limitent les conséquences de l’artificialisation de l’environnement urbain, caractérisé par le macadam et le béton. Les événements climatiques extrêmes risquant de se multiplier au cours des prochaines années, ils n’hésitent pas à voir dans ces toitures un vrai outil d’aménagement urbain. La superficie des toits correspond en moyenne à plus de 30% de la superficie totale des villes, en Occident. Les toitures végétalisées permettent d’écrêter les ruissellements d’eau des toits lors de fortes pluies. C’est le premier effet cité. En effet, le substrat et la végétation retiennent l’eau pendant quelques heures au lieu qu’elle se déverse aussitôt dans les égouts, comme c’est le cas, par exemple, avec l’ardoise des toits ou le goudron des rues. |
Le toit retient même une partie de l’eau,
et l’évapotranspiration par les plantes permet de limiter les volumes
rejetés, selon l’épaisseur des substrats et la végétation.
L’eau qui s’écoule du toit est filtrée et de bonne qualité,
ce qui limite les coûts de traitement dans les stations.
Augmenter la biodiversité
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Si elles n'étaient que
trois (Le Prieuré, Siplast, Soprema) au Salon Bâtimat 2005,
les entreprises françaises spécialisées dans la végétalisation
de toiture s'illustrent en améliorant les techniques de mise en
œuvre et l'efficacité des produits, comme le prouve la médaille
d’or (dans la catégorie 'Structure et enveloppe') obtenue lors du
Concours de l’innovation par la société 'Le Prieuré'.
Sauf qu'avec seulement 1% de toitures étanchées végétalisées, la France est, par rapport à l'Allemagne notamment, en retard. Ce n'est rien de l'écrire puisque, avec à peine 150.000 m² installés en France par an contre 13 millions de m² outre-Rhin, la comparaison se passe de commentaire. Le potentiel est en conséquence considérable si l'on considère les 22 millions de m² de toitures étanchées par an dans l'hexagone (toits des grandes surfaces, écoles, hôpitaux, etc.). |
Qui plus est, le recours à la végétalisation
reste souvent reléguée au rang de simple finition esthétique.
C'est l'une des raisons, multiples, du retard français. Les professionnels
se heurtent en effet à la méconnaissance des solutions de
végétalisation par les acteurs de la construction et de l'aménagement
urbain. "Les architectes autant que les services d'urbanisme assimilent
la végétalisation extensive à la terrasse-jardin alors
que cette dernière solution obéit à une réglementation
et à des contraintes qui lui sont propres", souligne Pierre Georgel,
PDG d'Ecovegetal.
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PARIS (AFP) - La toiture végétalisée,
une technique éprouvée qui aujourd'hui se développe
dans la plupart des pays d'Europe et dont l'Amérique et le Japon
commencent à reconnaître les mérites, reste pourtant
largement méconnue en France.
La toiture végétalisée, même si elle en est proche par certains aspects, ne doit pas être confondue avec les toitures-jardins: elle se présente comme un système d'étanchéité recouvert d'un complexe drainant, composé de matières organiques et de roches de type volcanique, qui accueille un tapis de plantes précultivées (sédum, vivaces, ou graminées qui peuvent cohabiter avec des bulbes ou des mousses). Par rapport à un toit en graviers, elle offre une surface vivante, qui change d'aspect avec les saisons et la floraison des végétaux, précisent ses concepteurs. Au premier rang des avantages, la rétention d'eau: l'urbanisation conduit à un accroissement des surfaces imperméabilisées et à un déficit d'alimentation de la nappe phréatique, en raison d'un manque d'infiltration. Evacuée trop rapidement par les canalisations, l'eau n'a pas le temps de s'évaporer et la chaleur en ville augmente. Comme une éponge, la toiture végétalisée accumule l'eau, dont une partie est absorbée par les plantes, une autre évaporée, et une autre évacuée par les canalisations avec un délai favorisant le bon écoulement, explique en substance Bruno Berthineau, expert au Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB). "Avec le réchauffement climatique et la multiplication des épisodes caniculaires, la toiture végétalisée participe à l'optimisation des performances thermiques des bâtiments et à l'amélioration hydrothermique des villes par la création de microclimats. Elles permet aussi d'absorber les polluants urbains et de diminuer ainsi la pollution atmosphérique", selon le CSTB. |
Rapidement installée, moins onéreuse
que la terrasse-jardin classique, elle ne requiert ni irrigation ni nutriment
et se contente de 4 à 10 cm de substrat (charge inférieure
à 60 kg/m2). Selon la revue d'écologie pratique
Quatre
saisons du Jardinage, un budget moyen de 40 à 50 €/m2,
hors étanchéité, est raisonnable, "comparable à
un toit de tuiles de qualité".
Mais la toiture végétalisée
a du mal à s'imposer en France, comme si "l'oeil français",
habitué à une végétation bien ordonnée,
répugnait à l'esthétique "naturelle" des toitures
généralisées... "C'est vrai qu'on est loin de la
conception qu'a le Français de l'"espace vert", mais c'est bien
une prise en compte tardive dans notre pays du facteur environnemental
qui fait qu'on en est encore là", estime François Lassalle,
président de l'Adivet (Association pour le développement
et l'innovation en végétalisation de toîtures).
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