INFORMATIONS TAM-TAM SUR LE NUCLÉAIRE
2003

mai

"SI... les conséquences sanitaires de Tchernobyl étaient connues, elles mettraient fin au pro gramme de développement nucléaire mondial".
(Michel Fernex, professeur émérite de la faculté de médecine de Bâle).


ACCIDENT très sérieux au réacteur nucléaire hongrois PAKS-2 (468 MWe) de construction russe. Le 10 avril, à 22h30, un relâchement soudain, de gaz radioactifs dans l'atmosphère y eut lieu. Ce, dans un système de levage de barres à combustible, emprunté à Framatome. Une grue tentait de soulever le couvercle de l'appareil lorsque les câbles cassèrent, le couvercle resta à demi ouvert permettant aux gaz de s'échapper, élevant de + 10% la radioactivité dans l'air ambiant. C'est le 16 avril seulement que l'on put ôter entièrement le couvercle et constater les dégâts. Pratiquement toutes les barres à combustible avaient été endommagées. L'incident, classé 2 à l'INES a été, depuis, classé au niveau 3 "Incident sérieux" . Un danger subsiste: l'accumulation des "pastilles" radioactives au fond de l'appareil pourrait mener à une situation critique. La remise en route de ce réacteur sera retardée d'au moins 1 an  (NIRS-WISE Nuclear Montor)
TCHERNOBYL
Monsieur Kofi Annan, Secrétafre Général des Nations Unies, déclarait, en 2001 " Nombreux sont, sans doute, ceux qui pensent aujourd'hui que la menace de Tchemobyl appartient au passé. Pourtant, deux raisons nous interdisent de tirer un trait sur cette tragédie. En premier lieu, oublier Tchernobyl c'est prendre le risque de voir se renouveler de semblables catastrophes industrielles et environnementales. Nous sommes, hélas, démunis lorsque de telles ei\eurs surviennent. Mais ils est au moins en notre pouvoir d'éviter qu'elles ne se reproduisent. La deuxième raison c'est que plus de sept millions d'êtres humains, comme nous, n'ont pas la chance de pouvoir oublier. Ils souffrent encore, chaque jour, des conséquences de ce s'est passé il y a quinze ans. En vérité, l'héritage de Tchemobyl n'a pas fini de nous poursuivre, nous et nos descendants, pendant des générations encore. Les victimes les plus vulnérables de Tchemobyl furent, en fait, les enfants en bas âge et les bébés qui n'étaient pas encore nés au moment où le réacteur a explosé. Ils approchent aujourd hui de l'âge adulte et cette nouvelle période de leur vie risque d'être tout aussi compromise par cet événement que ne l'a été leur enfance. Beaucoup vont mourir prématurément. Allons-nous les laisser vivre, et mourir sans leur prouver que le monde n'est pas indfférent à leur sort ? Nous n'en avons pas le droit."
· N'oublions pas que Tchernobyl est un enjeu mondial pour le lobby nucléaire. Qui tient le "bilan" de la catastrophe tient probablement entre ses mains l'avenir de cette industrie de la mort. Sachez que EDF, Areva, le CEA, la Cogéma et même l'organisme d'expertise public, l'IRSN (asbl!) ont lancé, en 1996, en Biélorussie, le projet Ethos dont le but -déclaré- est: "réhabiliter les conditions de vie dans les territoires contaminés par l'accident de Tchernobyl". Grande, cette ambition, éthique même (d'où, sans doute, le nom). 

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Romain Chazel du Crii-Rad, s'interroge: "Ne s'agit-il pas d'une stratégie visant à occuper le terrain en produisant des études qui minorent le risque plutôt que de laisser le champ libre à des chercheurs réellement indépendants ? C'est un peu comme de confier des études sur les effets de l 'amiante cancérigène aux fabricants eux-mêmes. La protection sanitaire des populations, victimes du nucléaire, ne peut être confiée aux industriels. Ni autour de Tchernobyl, ni en France". Il n'existe qu'une vérité, disent la Frrance et autres tenants du nucléaire: il y eut 32 morts, 200 irradiés graves et 2.000 cancers de la thyroïde. C'est tout. Tchernobyl c'est fini. Circulez "y a rien a voir"... 
LE MONDE
a, dans son édition du 18 décembre '02, commis un "Dossier" au titre: "Energies, quel scénario pour 2050?" Et d'annoncer un Scénario 1 de renouvellement du parc nucléaire d'ici à 2050, SCENARIO D'UN MONDE DIT "INVIVABLE", puis un: Scénario 2 de triplement du parc nucléaire actuel d'ici à 2050, SCENARIO D'UN MONDE DIT "VIVABLE". En cherchant bien, vous trouverez, en haut de ces quatre pages, en lettres minuscules (Publicité). Avis à ses lecteurs.
VANUNU, la transparence enterrée
Pas de Nobel pour le chercheur israélien. La liste des postulants pour le prix Nobel de la paix est close maintenant. 165 candidats sont en course, dont le pape et notre pacifiste président (l'auteur de cet atticle est Français). Dans le lot, un habitué, qui en est à sa douzième candidature: Mordechai Vanunu. Connaît pas? Normal, tout le monde, ou presque, l'a oublié. L'homme moisit dans une prison depuis 17 ans (dont douze en isolement total). Vous pensez: dans un de ces Etats voyous qui se torchent avec les droits de l'Homme? Raté: en Israël, la démocratie du Moyen Orient. Alors, Vanunu a du déchiqueter des enfants sur un marché? Re-raté. Il a juste révélé à un journaliste que son pays fabriquait des bombes nucléaires. Voilà le crime.
En 1986, Vanunu était technicien à la centrale nucléaire israélienne de Dimona. Par conviction pacifiste, il parle au Sunday Times . Ça lui vaut d'être kidnappé par la Mossad. Procès à huis clos et 18 ans de cachot Explications de Shimon Peres: "Vanunu a causé un dommage considérable en légitimant l'armement nucléaire arabe ou iranien ". Le sort de Vanunu n'a jamais été aussi parlant qu'en ces jours de prétendue croisade démocratique. D'un côté, l'Irak: dictature où le moindre lance-pierres est confisqué par les forces du bien. En face, Israël: démocratie qui refuse tout contrôle de la centrale de Dimona, et enterre vivant le premier qui parle. En plus, les "secrets" de Vanunu sont loin d'être vitaux pour Israël. Tout le monde sait qu'on y fabrique des bombes atomiques en secret: les experts internationaux estiment à 200 pièces l'arsenal du pays. Mais personne ne bougera pour Vanunu. Surtout pas le nobélisable Chirac. Et pour cause, c'est la France qui a aidé à la construction de Dimona! Pour le Nobel, Vanunu peut donc se brosser une fois de plus. Quelque chose me dit que s'il avait été irakien, c'aurait été différent. Non? (Antonio Fischetti). (ndlr: Le Nobel sera décerné le 10 décembre.)
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ou