Mauvais exemple:
L'émission de carbone à partir des
combustibles fossiles, autrefois apanage des vieux pays industrialisés,
a gagné les pays en développement.
(figure à venir)
La première raison de développer
les énergies renouvelables est, bien sûr, qu'elles sont inépuisables,
à l'inverse des énergies fossiles, dont les stocks, forcément
limités à plus ou moins brève écnéance,
se sont constitués lors de la formation du système solaire
(uranium, thorium) ou, au cours des âges géologiques, à
partir d'une fraction infime de la biomasse terrestre qui s'est fossilisée
(charbon, pétrole, gaz naturel). On les qualifie ainsi d'énergies
de flux, par opposition aux énergies de stock. La primauté
semble désormais accordée aux énergies renouvelables,
dites de flux, au détriment des énergies de stock. Certaines
entreprises commencent à s'engager dans des démarches de
protection de l’environnement. Ainsi les 3 Suisses ont-ils installé
deux éoliennes qui fonctionnent depuis fin 1993.
La deuxième raison est le risque que
présentent l'énergie nucléaire et le stockage de ses
déchets, sur lequel nous ne reviendrons pas ici pour l'avoir maintes
fois traité. Ajoutons seulement qu'en raison des problèmes
que pose le nucléaire, de nombreux pays veulent aujourd'hui s'en
défaire: Etats-Unis, AIle-magne, Suède, Suisse, etc.
Il y a une troisième raison, absolument
vitale, et à courte échéance, qui nous impose de parier
sur les énergies renouvelables: c'est la notion aujourd'hui unanimement
reconnue de “développement durable” liée à l'effet
de serre, dont la principale cause est l'émission de C02, due
avant tout à la production d'électricité.
En France, les énergies renouvelables sont,
paradoxalement, parties trop tôt. Dans les années 80, on comptait
plus de soixante constructeurs de ballons d’eau chaude solaire. Il en reste
deux aujourd'hui : Clipsol et Jacques Giordano...
C'est qu'à l'époque on a eu à
"encaisser" les chocs pétroliers, tandis que, simultanément,
on annonçait l'épuisement du pétrole dans les trente
à quarante années à venir. On s'est alors affolé
et on s'est lancé dans les énergies renouvelables de façon
irraisonnée. En 1986, avec le contre-choc pétrolier, les
pouvoirs publics ont arrêté brutalement leurs aides à
ces énergies, et la plupart des industriels du secteur ont disparu,
non sans laisser derrière eux quelques "casseroles" dues à
leur manque de préparation technique.
SOUVENIR AMER
Même chose dans la géothermie. Notamment
dans le bassin parisien, où de soixante à soixante-dix opérations,
à 30-35 millions de francs l'une, ont été lancées
pour exploiter le "dogger", cette nappe phréatique de moyenne température
située entre 700 et 1500 mètres. On n'avait pas vu que cette
eau était salée et corrosi-ve, si bien qu'elle détruisit
pompes et tuyauteries.
De surcroît, à l'époque, l'argent
était cher: le coût du crédit, utilisé par les
collectivités locales pour financer les opérations, atteignait
de 14 à 15 %! Il a fallu que la Caisse des dépôts et
consignations réaménage les dettes accumulées par
les programmes du chauffage urbain. La chute du prix du pétrole,
en 1986, vint couronner le tout, et la géothermie, en faillite,
laisse un souvenir amer à plus d'un.
Aujourd'hui, on ne se trouve plus en situation de
crise énergétique. On n'a plus le couteau sous la gorge.
«C'est précisément parce que nous avons le temps
de faire les choses, et de les faire bien, dit Jean-Louis Bal, directeur
des énergies renouvelables à l'Agence de l'environnement
et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), qu'il faut les faire
maintenant.»
Ainsi la géothermie n'est-elle pas condamnée
en Ile-de-France: on a trouvé des inhibiteurs de corrosion, on parvient
à diminuer la pression de pompage et les nouveaux matériaux
permettent à une trentaine de sites de fonctionner de façon
aujourd'hui parfaite. «Encore, indique Jean-Louis Bal, faut-il
ne pas pénaliser la géothermie par une fiscalité dissuasive,
qui établit des distorsions de concurrence. Pourquoi le gaz supporte-t-il
5,5 % de TVA, alors que les réseaux de chaleur sont taxés
à 26 %?» Si ce n'est pas du dumping, cela y ressemble
fort...
Le développement des énergies renouvelables
devrait faire l'unanimité. Même à EDF, qui, dans les
DOM-TOM, perd 2,5 milliards de francs par an à distribuer une électricité
qui doit partout avoir un tarif uniforme. Chaque kilowattheure (kWh) vendu
constitue ainsi une perte. Après avoir vu son budget se réduire
comme peau de chagrin, année par année, l'ADEME vient de
le voir considérablement augmenter en 1999: 311 millions de francs
sont consacrés aux énergies renouvelables (quatre fois plus
qu'en 1998). Deux actions à long terme vont être lancées:
l'amélioration de l'éolien et du solaire thermique. L'ADEME
va bien sûr favoriser la recherche-développement à
long terme (50% des crédits), mais elle va aussi aider les entreprises
à être plus compétitives et les marchés à
éclore. Selon des projections à vingt ans de l’INESTENE (INstitut
d’Evaluation des Stratégies Energétiques en Europe) menées
pour la direction générale de l'énergie et des matières
premières du ministère de l'Economie, des Finances et de
l'Industrie, les énergies renouvelables pourraient, en 2010, assurer
33% de la production française d'électricité.
Les chiffres actuels sont de 80% pour le nucléaire,
18 % pour la filière hydraulique et 1% seulement pour les nouvelles
énergies renouvelables, 1% pour les "divers”, comme la "pico-hydro-électricité".
1800 MEGAWATTS EN DEUX MINUTES
L'eau, première source d'electricité
dans le monde (18% de la production), a de tout temps été
utilisée dans le développement de l'industrie: scieries,
moulins à céréales, papeteries, métallurgie.
Au 19ème siècle, deux inventions lui donnent un nouvel essor:
la turbine, dont la roue démultiplie sa puissance et transforme
l'énergie hydtraulique en énergie mécanique, et l'alternateur,
grâce auquel l'énergie mécanique devient énergie
électrique.
La production de la grande hydro-électricité se fait
donc au moven de quattre éléments technologiques suffisamment
rudimentaires pour être à la portée de tous: un barrage,
qui crée la hauteur de chute, une centrale, qui "turbine" l'eau
et produit l'électricité, un canal ou une galerie souterraine,
qui apporte l'eau à l'usine, enfin, un canal de fuite. qui la ramène
à la rivière. L'un des atouts majeurs de l'eau, comparativement
à d'autres formes d'énergie comme le soleil. est qu'elle
peut se stocker sans perte et sans coût.
Il suffit, par exemple, de 2 minutes à l’usine
de Grand-Maison dans les Alpes, pour fournir une puissance de 1800
mégawatts (MW), équivalent à la puissance de deux
réacteurs nucléaires de 900 MW.
Autre avantage, à tout moment, la production
peut être ajustée aux variations de la demande. L'éolien,
autrefois source d’énergie mécanique, aujourd’hui source
d'électricité, se présente comme une installation
où
le vent tiendrait le rôle de la chute d'eau. Une Eolienne comporte
ainsi une hélice à deux, trois ou quatre pales, un rotor
et une génératrice. Le vent entraîne les pales, qui
font tourner le rotor. Les éoliennes légères ne démarrent
que si la vitesse minimale du vent est de 5 m/s. La puissance fournie est
proportionnelle au cube de la vitesse du vent. Les matériaux à
haute résistance permettent d'affronter les brusques variations
et les pointes exceptionnelles des vents; des systèmes de régulation
(hélices à pas variable) empêchent les hélices
de s'emballer en cas de vent excessif et, pour les pays soumis aux cyclones,
on a conçu de petites éoliennes qu'il est possible de coucher,
le temps de la bourrasque.
GÉNÉRATEURS SUR BANCS DE SABLE
«L'époque des pionniers est révolue,
dit Dominique Voynet, ministre de l'Aménagement du territoire et
de l'Environnement. L'énergie éolienne est sortie des tâtonnements.
Elle entre dans l'ère industrielle». Le grand éolien
(jusqu'à1 million de watts et, sur un prototype, 5 millions de watts)
a d'abord été considéré comme une ressource
d'appoint pour alléger la charge des réseaux électriques,
particulièrement en hiver, quand la consommation augmente fortement
et que les vents sont élevés.
C'est l'énergie renouvelablc qui se rapproche
le plus de la rentabilité économique. Le coût du kWh
diminue fortement. Dans le monde, les aérogénératcurs
produisent déjà plus de 10 térawattheures (tWh) par
an. La croissance annuelle de l'éolien atteint plus de 22% dans
le monde et plus de 35% en Europe, principalement en Allemagne, au Danemark,
aux Pays-Bas, en Grandc-Bretagne et en Espagne. Avec une puissance installée
inférieure à 10 MW , la France a du retard, bien qu'elle
possède le "gisement" venteux le plus important (environ 10'000
MW), après celui de la Grande-Bretagne. Deux installations ont pourtant
fait la preuve des capacités de notre pays et le classent même
au tout premier rang mondial en termes de performances: la ferme éolienne
de Port-la-Nouvelle (Aude) et la centrale de Dunkerque (Pas-de-Calais)
(2).
La première, avec une puissance de 2,2 MW
a été connectée au réseau dès 1993.
Ses cinq générateurs produisent chaque année 7 millions
de kWh, l'équivalent de la consommation d'énergie de plus
de 3000 hahitants. Misse en service fin 1996, la seconde installation,
la plus puissante de France, compte neuf éoliennes de 300 kW (soit
2,7 MW) et a une production annuelle de quelque 7 millions de kWh. Lcs
projets actuels les plus audacieux portent sur la création d'éoliennes
offshore, installées au large, sur des bancs de sable, ce qui résoudrait
leur problème majeur, celui de la dégradation de l'environnement
(bruit, paysage). Pour ne plus rester désespérément
à la traine, créer une véritable filière
éolienne et en améliorer la compétitivité,
la France s'est dotée du programme Eole 2005, dont l'objectif est
d'atteindre à cette date une puissance installée allant jusqu'à
500 MW.
(2) Voir Science & Vie No 957. p. 144
CYCLONE À LA DÉSIRADE
A côté de ce grand éolien, il
existe un marché fort important pour le petit éolien. Ce
dernier a sa place dans les sites isolés, où il est trop
côuteux de se rattacher au réseau électrique, saul
à vendre l'électricité moins cher qu'elle ne coûte
à produire, comme c'est le cas dans les départements et territoires
d'outre-mer (l'uniformité des tarifs sur tout le territoire français
était la contrepartie du monopole d'EDF).
Ainsi, en Guadeloupe, sur l'île de la Désirade,
une vingtaine de petites éoliennes (d'une puissance de 25 kW), qu'on
peut coucher en cas de cyclone, couvrent plus de la totalité des
besoins de l'île. Auparavant, la production d'électricité
dépendait d'une centrale diesel de 350 kW, qui consommait près
de 600 tonnes de gazole par an. Les nouvelles installations fournissent
plus de 2 millions de kWh par an.
Une partie peut ainsi être exportée
vers la Guadeloupe grâce à un câble électrique
sous-marin. Même chose en Mauritanie, qui grâce aux alizés,
peut faire fonctionner cent éoliennes de pompage qui assurent
l'alimentation
en eau et l'irritagation des terres.
TÉLÉPHONE POUR ZONES PERDUES
Déenuvert par le physicien Antoine Becquerel
en 1839, l'effet photovoltaïque permet de convertir le rayonnement
solaire en éleetricité. Quand les photons (particules de
lumière) frappent certains matériaux, ils délogent
et mettent en mouvement les électrons des atomes qui les composent.
Et comme son nom l'indique, le courant électrique n'est justement
rien d'autre qu'un mouvement d'électrons... L'énergie électrique
ainsi produite est transformée en courant alternatif au moyen d'un
onduleur. Développées dans les années 60 pour allimenter
les téléphones installés dans les zones isolées,
puis dans l'industrie spaciale, les cellules photovoltaïques ont vu
leurs performances augmenter considérablement. Actuellement, leur
rendement énergétique - rapport entre l'énergie électrique
créée et l'énergie solairc reçue est d'environ
de 10 à 15%. Le solaire photovoltaïque est la seule possibilité
d'avoir de l'électricité dont disposent plus de 2 milliards
d'hommes vivant dans des sites trop isolés pour être raccordés
aux réseaux. Il constitue un facteur de développement déterminant
qui permet de répondre aux besoins électriques élémentaires
comme la fourniture d'eau potable ou l'irrigation.
LE SOLEIL A VOS PIEDS
Le solaire met a notre disposition une gigantesque
centrale thermonucléaire qui présente l'avantage de donner
son énergie tout en gardant ses déchets. Il nous envoie chaque
année 15'000 fois la consommation mondiale d'énergie et,
grâce à lui, par l'effet de la photosynthèses, les
plantes seules accumulent une quantité de carbone équivalent
à 10 fois la production de CO2 de cette consommation. Les
cellules photovoltaïques permettent de disposer d'une génératrice
par besoin à couvrir, le soleil étant la richesse la
mieux partagée du monde.
A noter que le solaire se décline aussi dans
des applications tbermiques qui produisent non pas de l'électricité
mais de la chaleur ou du froid. Elles sont aujourd'hui courantes
pour la production d'eau chaude sanitaire et les refrigérateurs
solaires, et démarrent dans le domaine de la climatisation et du
chauffage des habitations par la circulatitin d'eau chaude dans des "planchers
solaires".
LES DONS DE LA TERRE
Les pompes à chaleur (PAC) sont des systèmes
thermodynamiques qui transfèrent de l'énergie d'un niveau
à basse température vers un niveau à température
plus élevée. Elles peuvent être à compression
(avec transfert d'énergie sous forme mécanique) ou à
absorption (transfert sous forme thermique). L'énergie géothermale
est extraite du sous-sol peu profond ou de l'eau souterraine.
La géothermie consiste à exploiter les gisements naturels de vapeur ou d'eau chaudr, généralement situés dans des zones volcaniques. L'expérience vulcanologique française a trouvé un terrain d'applicatiori approprié pour la production d'électricité grâce à la géothermie de haute et moyenne énergie - gisement dont la température est comprise entre 200 degrés C et 300 C pour la première et entre 90 et 200 C pour la seconde. Au-dessous de 90 C, on est dans le cas de la géothermie de basse énergie qui produit de la chaleur surtout destinée aux usages domestiques en France, mais aussi au chauffage de serres, d'eau de pisciculture ou au séchage de produits agricoles.
ÎLES ET VOLCANS
Pour obtenir de l'énergie geothermique, on
procède soit par conduiction - prélèvement direct
de l'eau chaude dans les nappes souterraines -, soit par convection - injection
d'eau froide dans les roches profondes et chaudes et pompage de la vapeur
obtenue. Située sur l'île de Basse-Terre, (Guadeloupe), la
centrale de
Bouillante est la seule centrale géothermique à haute
température de France: un forage de 340 mètres, au pied du
volcan dc la Soufrière, permet d'extraire de la vapeur (20%) et
de l'eau (80%) à 160'C. On mise sur une production annuelle à
moyen terme d'environ 320 millions de kWh pour une puissance de 4,8 MW
installés. Le potentiel énergétique des Petites Antilles,
atout important pour le développement économique de la région,
est encore sous-exploité: cette centrale est la seule qui fonctionne
dans les Caraïbes orientales, alors que le potentiel géothermique
de cette région parsemée de volcans est important. La nécessité
de s'appuyer sur les ressources énegétiques locales est pourtant
reconnue, surtout dans les îles qui doivent importer du combustible
pour assurer leur production d'électricité. Cette centrale
est aussi la seule au monde qui soit installée dans un centre urbain.
Environ 350 installations de géothermie de haute énergie
réparties dans vingt pays, sont actuellement en service sur la planète
pour une puissance de quelque 7000 MW. D'ici à l'an 2000, cette
puissance devrait s'accroître de 3600 MW. En géologie à
basse énergie, le flux de chaleur accumulé dans le sous-sol
est faible, comparé à celui du soleil. Mais le stock est
considérable. A titre d'exemple: sous une surface de1 km2, l'énergie
contenue à une profondeur de 1,5 km représente 15 millions
de tonnes équivalent pétrole (tep). Reste à l'exploiter
de façon économique, ce qui n'est pas encore le cas. Autre
frein, l'eau est chargée en sel, en soufre et parlois en bore.
Quoi qu'il en soit, on se trouve ici à la
charnière des énergies renouvelables ou plutôt de flux
et de stock, car certains gisements géothermiques peuvent être
exploités seulement durant quelques dizaines d'années, alors
que leur reconstitution peut prendre un délai bien supérieur.
PUISSANCE ET CONSOMMATION
L'unité officielle de mesure de l'énergie
est le joule. Mais on utilise plus fréquemment la tonne équivalent
pétrole, 1 tep = 42 gigajoules (Gj) et le kilowattheure, 1 kWh =3,6
rnégajoules (Mj). Un réfrigérateur ou un lave-linge
consomme couramment 500 kWh par an.
La puissance se mesure en watts:1 watt (W)= 1 joule/seconde.
La puissance d'un réfrigérateur ou d'un lave-linge atteint
fréquemment 2 kW. La puissance d'une centrale nucléaire est
de 900 à 1300 MW.
En matière d'électricité solaire,
on mesure la puissance des modules photovoltaïques - panneaux rassemblant
un nombre suffisant de cellules pour atteindre la puissance souhaitée
- en watts crête (Wc) : une cellule solaire de 1 Wc produit environ
1 kWh d'énergie en courant continu par an dans une région
comme le sud de la France.
CENTRALES MICROHYDRAULIQUES
Le coût
Une microcentrale de haute chute (refuge) avec un dénivelé
de 100 m entre la prise et la sortie d'eau revient, tout installée,
de 50000 à 150000 F, pour une production de 1 kW. Une microcentrale
de basse chute (ferme) avec un dénivelé de 5 m et un débit
de 150 litres par seconde, de 200’000 à 600’000 F. En effet, les
coûts ne se limitent pas à celui de la turbine. Il faut y
ajouter les travaux d'installation et de captage d'eau.
Les aides
Elles varient selon qu'on se trouve en zone rurale ou en zone urbaine,
peu ou mal desservie par le réseau. En zone rurale, le Fonds d'amortissement
des charges d'électrification (FACE) peut financer 70% de votre
projet. EDF prend en charge la maintenance, en contrepartie d'une facturation
forfaitaire.
Qui contacter
Il suffit d'une simple lettre à votre maire pour formuler une
demande d'électrification de votre habitation. Son accord obtenu,
vous devrez vous manifester auprès de votre centre local EDF. Puis
armez-vous de patience, il faudra en moyenne un an pour obtenir une réponse
du FACE, qui se réunit tous les six mois pour statuer sur les dossiers.
De plus, l'installation d'une microcentrale est soumise à une autorisation
préfectorale spécifique, le "droit d'eau". Dans tous les
cas, le responsable "énergies renouvelables" de votre délégation
régionale ADEME vous orientera et vous accompagnera tout au long
de vos démarches.
Pour aller plus loin
Groupement interrégional des producteurs autonomes d'énergie
électrique (GIPAE), tél: 04 72 41 08 08; Syndicat des constructeurs
de petites turbines hydrauliques (SCPH), tél:01 47 17 62 81; Ecowatts,
tél: 05 59 72 50 64.
DEVOIR DE RESERVE
Le Soleil détermine tout le cycle de l'eau qui sera exploité
par les centrales petites ou grandes. Qu'il s'agisse d'une centrale de
basse chute ou de moyenne et haute chute, une partie du débit doit
rester dans le lit de la rivière afin de préserver son équilibre
écologique.
FERMES A VENT
Les éoliennes ne constituent plus d'exceptionnels objets de
curiosité. Partout dans le monde, demain en France, ces moulins
du XXIème siècle, s'intégreront dans le paysage en
de vastes champs de fermes à vent. Grâce à des matériaux
hautement résistants et à des systèmes de régulation
des hélices, les nouvelles éoliennes peuvent affronter de
fortes variations et de brusques pointes de vent. Certaines sont conçues
pour pouvoir se coucher.
POIDS LOURD
Les techniques les plus avancées de l'aéronautique permettent
de fabriquer des engins complexes, dont certains relèvent de l'industrie
lourde. L'éolien entre dans l'ère industrielle.
EOLIENNES
Le coût
Il comprend l'aérogénérateur, les batteries de
stockage, le régulateur, la maîtrise d'oeuvre et l'étude
de "dimensionnement". Une puissance installée de 1 kW revient à
200'000 F. Elle permet de produire 1'500 kWh par an. Pour 5 kW, il faut
compter 400'000 F pour 7500 kWh/an. Pour 15 kW, les chiffres sont de 900'000
F et de 225'000 kWh/an.
Les aides
Là aussi, deux régimes d'électrification: le rural
et l'urbain, Les aides de l'ADEME et d'EDF atteignent les mêmes niveaux
que pour la microhydraulique et les conditions à respecter sont
identiques. Même si vous n'avez droit à aucun soutien financier,
faites vos comptes, la solution éolienne est souvent moins coûteuse
qu'un raccordement au réseau ou à un générateur
diesel.
Qui contacter
Les mêmes personnes et organismes que pour le microhydraulique,
avec le même délai de réponse.
Pour aller plus loin
ENERPLAN (association professionnelle), tél. 04 94 32 70 08;
Syndicat des énergies renouvelables (SER), tél. 0l 41
49 55 05.
ELECTRICITE PHOTOVOLTAIQUE
Le coût
C'est l'économie sur les coûts de raccordement qui rentabilise
le coût du kWh, en permettant d'amortir le prix encore élevé
(malgré sa division par quatre depuis 1981) des cellules photovoltaîques.
Dans le cas de sites isolés, ce type d'électrification s'impose
souvent comme la solution la plus économique. Des milliers d'installations
fonctionnent ainsi dans le monde depuis vingt ans et dans des conditions
climatiques qui peuvent être trés difficiles,
Les aides
L'ADEME et EDF soutiennent les prolets dans la mesure où ils
sont d'un coût inférieur aux solutions traditionnelles.
Ces aides financent les dépenses pour le matériel et
sa pose, mais également le surcoût d'appareils économes
en électricité. Certains prolets, enfin, peuvent être
défiscalisés. Même Si vous n avez droit a aucun soutien
financier, ici aussi, faites vos comptes la solution photovoitaîque
est peut-être moins coûteuse qu'un raccordement au réseau
ou à un générateur diesel.
Qui contacter
Votre maire, votre centre local EDF et le syndicat d'électrification
dont vous dependez. Et, bien sûr, le correspondant régional
de l'ADEME.
Pour aller plus loin
ENERPLAN et le SER (voir page précédente).
SOLEIL EN RESERVE
L'électricité photovoltaïque est obtenue par conversion
directe de la lumière du soleil à l'aide de photopiles. En
pratique, selon les nécessités de la consommation, le module
restitue l'électricité stockée dans des batteries
protégées des surcharges et décharges excessives
par un régulateur. Un onduleur transforme le courant continu produit
par le générateur photovoltaïque en courant alternatif.
BAVARDAGES ET SILENCES D'EDF
François Roussely affirmait récemment
"Les énergies renouvelables ne pourront représenter qu'un
complément, un additif. Il n'y a pas d'alternative au nucléaire."
Le président-directeur général d'EDF a réponse
à tout. La Suède serait sur le point de fermer deux centrales
nucléaires? "Il y a à peu près dix ans qu'on l'annonce".
La Suisse se désengagerait? "Encore faut-il rappeler qu'elle
fonctionne surtout à l'hydraulique". L'Allemagne s'interroge?
"Les choix antinucléares deviennent progressivement plus flous.
Les échéances de l'abandon s'éloignent dans le temps".
Les Américains abandonnent le nucléaire? "Ils ne le font
pas du tout pour des raisons idéologiques. Ils le font parce qu'ils
ont des centrales avec beaucoup plus de personnel que les nôtres,
avec une rentabilité inférieure et un taux de pannes très
important. De plus, ils possèdent des ressources naturelles qui
peuvent leur permettre de se passer du nucléaire. Quoi qu'il en
soit, EDF est d'abord un exploitant dont l'objectif est de distribuer du
kilowatt au meilleur prix."
Nous avons posé à l'une des responsables
du service de presse d'EDF la question simple, claire et nette du coût
de revient du kilowattheure des diverses filières énergétiques,
ce qu'il faut bien savoir pour se faire une opinion honnête et circonstanciée.
Nous avons reçu la réponse suivante:
"Depuis l'ouverture d'EDF à la concurrence (fin février
1999), ce sont des renseignements que nous ne communiquons plus".
Nous avons donc mené notre propre enquête
en consultant de multiples documents.
ENERGIE / Prix de revient du kWh (en centimes)
Nucléaire 12
Hydraulique autour de 10
Picohydraulique 25
Charbon 20
Pétrole 18 (fluctue selon le prix du baril)
Gaz 12
Eolien 34,5 pour les petites installations
23,5 pour les grandes installations
Photovoltaïque non significatif pour l'instant,
de 0,60 à 2 F le kW. de 2 à 4 (basse énergie)
Géothermie de 2 à 4 (basse énergie)
de 25 à 50 (haute énergie)
Marées de 30 à 70
Vagues 50
Le plus économique
(Schéma exemple)
La chaudière solaire présente le meilleur compromis énergétique
et économique pour alimenter les planchers chauffants à basse
température, stocker l'eau chaude sanitaire dans un ballon et assurer
le chauffage de la piscine. Une batterie de capteurs solaires, dont la
dimension est relative aux besoins thermiques et à la surface de
l'habitation (on compte 12 m2 pour une maison de 100 à 120 m2) est
installée sur une terrasse ou dans un jardin.
LA MAISON SOLAIRE
Le coût
De 10 à 20 m2 de capteurs, le plus souvent
disposés en toiture, constitueront la chaudière principale
de la maison solaire pour le chauffage et l'eau chaude. Aux premiers rayons
du soleil, même par temps froid, le liquide caloporteur qui parcourt
le circuit des capteurs se réchauffe. Il alimente automatiquement,
en priorité pendant la saison hivernale, une dalle de sol qui accumule
les calories et les transmet aux pièces de la maison. Puis c'est
le ballon d'eau sanitaire qui bénéficie des apports solaires.
Le thermique solaire couvre de 40 à 60% des besoins. Il divise ainsi
par plus de deux les factures d'énergie. Pour une maison individuelle
de 120 m2, il faut compter un investissement de 120'000 à 140'000F,
coût de la chaudière inclus. A titre de comparaison, le coût
d'une installation classique de chauffage central et eau chaude sanitaire
est de 70'000 F. A noter, en outre, qu'avec seulement 10 m2 de capteurs
solaires on économise environ 4'000 kWh par an, ce qui évite
le rejet dans I'atmosphére de 1 à 2 tonnes de C02.
Les aides
Dans centaines régions, l'ADEME procure des
subventions. Le solaire thermique permet aussi certaines réductions
d'impôts, assez fluctuantes. Il faut se renseigner cas par cas.
Pour aller plus loin
Conseils, pré-études. mesures auprés de l'Association
savoyarde pour le développement des énergies renouvelables
(ASDER), tél. 04 79 85 88 50.
Références de réalisations et devis de fournitures
aux entreprises Clipsol, tél. 04 79 34 35 36,
Jacques Giordano industries, tél. 04 42 82 31 53.
POMPES A CHALEUR
Le coût
Les pompes à chaleur sont bien adaptées
au chauffage de l'habitat individuel et du petit collectif. Inutile de
chercher sous votre terrain une nappe aquifère. La source de calories
gratuites est le sol, qui emmagasine la chaleur du soleil. Le capteur est
un tube qui fonctionne en circuit fermé. Il peut être posé
horizontalement dans des tranchées de 1,5 m de profondeur, ou pénétrer
dans le sol jusqu'à 200, voire 700 mètres. C'est la superficie
du terrain disponible qui impose le choix, les capteurs horizontaux nécessitant
une superficie de deux à trois fois supérieure à celle
du local à chauffer. Pour une maison de 150 à 200 m2, le
système vertical suppose un investissement de 110'000 F hors taxes
et entraîne une économie de 3000 F par an; le système
horizontal revient à 75'600 F H.T. et apporte une économie
de 1 000 F par an.
Les aides et les contacts
Les mêmes que pour les autres énergies
renouvelables.
Pour aller plus loin
Bureau de recherche géologique et minière
(BRGM), tél. 02 38 64 31 31
FORMATION AUX ENERGIES RENOUVELABLES
L'ADEME organise des sessions de formation "énergies renouvelables"
destinées aux professionnels qui souhaitent participer aux programmes
d'équipement en systèmes photovoltaïque, éolien
ou solaire thermique.
Session "Photon", du 27 septembre au 1er octobre 1999 à Sophia-Antipolis
: systèmes photovoltaïques.
Session "Grand Eolien". du 11 au 15octobre 1999: méthodologie
de montage de projets éoliens raccordés au réseau.
Session "Eole", du 13 au 17 septembre 1999 mise en oeuvre des systèmes
éoliens pour l'électrification des sites isolés
Session "Helios", du 21 au 23 septembre 1999 mise en oeuvre. maintenance
et installation de planchers solaires
et/ou systèmes de production d'eau chaude sanitaire.