«99% de la terre est à
plus de 1000°C!», rappelle François-David Vuataz,
directeur du Centre de recherche en géothermie de Neuchâtel.
«Aujourd’hui, poursuit-il, seuls 60 millions d’habitants dans
le monde sont alimentés par de l’électricité géothermique,
alors qu’environ 40 pays dans le monde pourraient produire 100% de leur
électricité au moyen de la technologie géothermique
actuelle. Soit 650 millions d’habitants.» Un constat interpellant
qu’il nuance aussitôt. «Deux raisons majeures freinent ce développement.
Premièrement, la technologie actuelle comporte encore de nombreuses
inconnues et, par conséquent, les producteurs n’osent pas investir
dans une énergie qui comporte un tel risque minier. Deuxièmement,
la géothermie ne reçoit aucun soutien et n’est pas donc pas
compétitive sur le marché.»
«Chaque mètre carré de désert pourrait produire l’équivalent d’un baril de pétrole par an grâce au solaire thermique» propose ensuite Jacques de Lalaing, managing director chez Solar Power Group. Une manne d’or pour les pays d’Afrique du Nord qui vont voir leur demande en énergie exploser dans les décennies à venir. «On pourrait produire 30 à 40 pour cent de l’électricité mondiale d’ici 2030 grâce à l’énergie solaire si on commence tout de suite!» enchaîne-t-il. «Dans les années 80-90, aux Etats-Unis, plusieurs centaines de mégawatt étaient fournis grâce au solaire thermique. Avec la baisse du coût du pétrole, l’avantage compétitif du solaire thermique a disparu. Depuis, la crise pétrolière, l’énergie solaire repèse dans la balance mais il faudra du temps pour développer les structures nécessaires et gagner la confiance des gens.» |
Du côté de l’éolien,
les perspectives de l’énergie éolienne dépendent de
la façon dont elle sera mixée aux autres types de source
d’énergie. «Si ce « mix » peut contrer le caractère
intermittent de cette ressource alors l’éolien pourrait intervenir
à 30% dans notre équation.» affirme, M. Fransisco
Paolo Liuzzi, directeur de Vestas Mediterranean East IWT-Italian Wind Technology.
Et l’hydraulique? Cette dernière étant
l’énergie renouvelable la plus développée aujourd’hui
(17% dans le monde), le défi reviendrait plutôt à maintenir
sa part de marché actuelle. «Cela revient en réalité
à doubler les capacités actuelles pour couvrir le même
pourcentage face à l’explosion de la demande dans les décennies
à venir. Ce qui correspond à un investissement de 20 milliards
€ par an jusqu’en 2030. C’est ce dernier point qui freine le développement
de cette énergie en plus des nombreuses oppositions environnementales.»
termine M. Jean-Michel Devernay, Directeur Adjoint du Centre d’ingénierie
hydraulique d’EDF.
Faites le compte et rêvez une minute...: «Dans
les rêves commence la responsabilité... », disait
W. B. Yeats, poète et conteur.
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