Le Flyer vous procure le sentiment de voler
L’utilisateur n’a pas le choix: c’est à lui
d’effectuer les premiers mouvements de jambes sur les pédales qui
sont nécessaires au déplacement du Flyer. Ces mouvements
mettront le moteur électrique en marche et ce dernier doublera désormais
la puissance fournie par le cycliste. Au début d’une course à
vélo, le sentiment de conduite est donc identique à celui
que procurent les fameux vélos anglais – jusqu’à ce qu’une
poussée supplémentaire inhabituelle vienne s’ajouter aux
propres efforts du cycliste. Plus ce dernier mettra d’énergie à
pédaler, plus la force fournie par le moteur d’appoint s’accroîtra.
Lorsque le cycliste réduit son effort, la force d’appoint se réduit
elle aussi. Le moteur électrique qui fournit cette énergie
supplémentaire ne s’entendpresque pas. Des diodes lumineuses vertes
sur la tranche supérieure du petit coffre abritant à la fois
le moteur, la batterie et l’accumulateur indiquent le niveau de chargement
de la batterie. Dès que le moteur se met en marche, le mode change.
Les diodes indiquent désormais le nombre de tours: si seules des
diodes vertes s’illuminent, il est possible d’engager une vitesse supérieure.
Si des diodes rouges s’allument, il faut engager l’une des vitesses inférieures.Par
rapport à un vélo conventionnel, le cycliste pédale
à un rythme beaucoup plus régulier, avec une résistance
agréable qui ne devient pénible que lorsque l’on a engagé
une vitesse inadaptée ou lors des premiers efforts à la montée.
Les côtes perdent leur aspect dissuasif. Alors que sur une bicyclette
traditionnelle, une telle côte devient rapidement une véritable
torture, le Flyer donne l’impression dès les premiers coups de pédale
plus conséquents de se faire porter par le vent – oui, effectivement,
on peut le dire: il vous donne l’impression que vous vous envolez! La topographie
très accidentée de notre pays n’est désormais plus
un handicap et certainement plus une excuse pour tous les peureux de l’exercice
sur deux-roues. Le Flyer permet désormais également de prendre
le vélo pour aller travailler puisqu’il vous évite de transpirer.
Seule exception: étant donné que l’accumulateur est intégré
avec le moteur électrique, l’ordinateur de bord et les 12 kilos
de batteries de manière fixe au cadre du vélo, il faut amener
soit le Flyer vers la prise électrique, soit un fil électrique
vers le Flyer.
Par monts et par vaux, sans transpirer
L’histoire du Flyer à elle seule prouve que
ce nouveau type de bicyclette n’a rien en commun avec le Solex de grand-papa.
Elle a commencé lorsque quelques-uns des jeunes employés
sportifs de la société solaire Jenny à Oberburg à
Burgdorf sont arrivés à la conclusion commune qu’à
la longue, le trajet qu’ils parcouraient à bicyclette pour se rendre
à leur place de travail était relativement pénible.
L’employé de commerce technique Philippe Kohlbrenner reprenait ainsi
chaque soir la montée en direction de la Lueg d’où l’on a
une merveilleuse vue sur tout l’Emmental. Quant à Reto Böhlen,
il parcourait chaque jour 70 kilomètres entre Oberburg et son domicile
dans le Gürbetal. C’est ainsi que ces deux collègues ont commencé
à mettre au point un vélo équipé d’un moteur
d’appoint.Au même moment, Christian Häuselmann, de l’Université
de Berne, travaillait à son mémoire de licence dédié
aux vélos électriques – sur l’exemple du «Velocity»
du pionnier bâlois Michael Kutter. Ces trois sportifs quotidiens
ont alors fait connaissance par hasard avant de commencer à mettre
au point un premier prototype Flyer qui a décollé pour la
première fois en automne 1993.
Prix Vigier 1996
Deux ans plus tard, à l’automne 1995, ce
trio réuni sous la raison sociale BKTech GmbH. présentait
pour la première fois leur bicyclette électrique dûment
homologuée. En l’espace de trois ans, R. Böhlen âgé,
de 30 ans, P. Kohlbrenner, âgé de 33 ans, et C. Häuselmann,
âgé de 29 ans, ont mis au point un vélo électrique
tout à fait unique du point de vue des concepts d’entraînement
et de construction. Contrairement à d’autres vélos électriques
dont le moteur s’éteint lorsque la vitesse atteint les 20 km/h,
le moteur du Flyer double la puissance propre du cycliste. Il est ainsi
possible de continuer à faire du véritable vélo sportif
sur le Flyer.L’histoire de ce beau succès a débuté
lorsque l’équipe a commercialisé par vente directe la première
série de Flyers au mois de mars 1996. Au mois de juin, ce modèle
gagnait le Prix Vigier doté de 100 000 francs attribué aux
jeunes entrepreneurs. La société BKTech GmbH. est alors transformée
en BKTech SA. Depuis 1997, le Flyer est vendu par l’intermédiaire
d’un réseau de revendeurs. Le capital actions a été
augmenté et l’idée de base, à savoir faciliter le
déplacement vers le lieu de travail sans renoncer au vélo
en tant que moyen de transport, avait entre-temps donné naissance
à une société employant six collaborateurs. La société
BKTech produit aujourd’hui ce véritable produit suisse au dernier
étage rénové avec soin d’une ancienne fabrique de
laine dans le centre de Burgdorf, à trois minutes à peine
de la gare.Le Flyer constitue le porte-bannière en Suisse d’un nouveau
type de bicyclettes électriques. L’on constate de plus en plus que
le Flyer, désormais disponible en trois versions de base et en une
version spéciale se modifiant sans cesse, répond à
des besoins très larges. Il est avant tout conçu pour des
courses quotidiennes entre 5 et 50 kilomètres. Il permet de raccourcir
les trajets quotidiens entre le domicile et le lieu de travail et facilite
les trajets comportant des côtes de manière à éviter
au cycliste de transpirer, du moins aussi longtemps qu’il n’est pas nécessaire
de porter le vélo.
Emploi rationnel de l’énergie et caractère favorable
à l’environnement
Le Flyer ne consomme que 1 kWh d’électricité
aux 100 km. Cela correspond à 0,1 l de benzine à peine. Sur
une même distance, un vélomoteur consomme environ 15 fois
plus d’énergie. Un plein – à la prise électrique –
coûte 10 centimes et dure trois heures. Un seul mètre carré
de capteur photovoltaïque permet de produire le courant nécessaire
à 10 000 km/an.S’il est vrai que les utilisateurs de Flyer ont besoin
d’une plaque et d’un permis pour vélomoteur – ce qui est incompréhensible
et semble toucher à l’honneur de certains cyclistes –, il faut néanmoins
souligner que le port du casque n’est plus obligatoire (comme pour tous
les autres vélos électriques en Suisse d’ailleurs) même
si tout le monde sait qu’un casque protège les têtes intelligentes!
Mais il faut bien reconnaître qu’on le porte tellement plus volontiers
lorsque ce n’est pas obligatoire!Mais ce n’est pas que par monts et par
vaux que le plus fringant des vélos électriques sur le marché
démontre sa supériorité. En effet, un projet de réinsertion
de chômeurs dans la vie professionnelle englobant plusieurs Flyers
est actuellement en cours à Burgdorf. Afin de répartir les
gros achats des ménages du week-end sur l’ensemble de la semaine
– et en plus de manière favorable à l’environnement – les
magasins de Burgdorf proposent à leurs clients un service de livraison
gratuite à domicile au moyen de Flyers équipés de
remorques.
Les adeptes des vélos électriques conquièrent
le monde
Si le Velocity de Michael Kutter permet lui aussi
de doubler la force musculaire du cycliste, sa roue monobloc arrière
et son dispositif technique visible nuisent à son élégance.
Les autres vélos électriques disponibles en Suisse éteignent
automatiquement le moteur dès qu’ils atteignent une vitesse de 20
km/h. Ils s’adressent ainsi à une clientèle moins sportive.
Une caractéristique commune de tous les vélos électriques
est qu’ils contribuent à faciliter considérablement les trajets
comportant des côtes que l’on hésiterait à gravir avec
un vélo usuel. Dans le monde entier, l’on constate un net accroissement
de la demande de vélos électriques. C’est tout particulièrement
le cas du Japon, de la Chine et de la Californie où le trafic motorisé
s’étouffe lui-même mais où le vélo est pour
beaucoup un moyen de transport trop fatigant sur des distances relativement
grandes. En raison de la pollution locale de l’air et par la nécessité
de réduire les émissions de CO2, les autorités publiques
en charge de la santé et de la protection de l’environnement commencent
à s’activer dans ce domaine. Il faut toutefois également
mentionner l’intérêt que commencent à montrer d’importantes
sociétés (telles qu’AeroVironment en Californie) à
ce marché. Il faut ajouter à cela un large assortiment de
produits à des prix variant entre 300 et 2500$. Sur la côte
ouest des Etats-Unis, le vélo électrique connaît actuellement
une véritable percée commerciale, que ce soit sur les campus
des universités ou auprès des forces de police. Dans ce domaine,
le marché a atteint une ampleur telle que même le célèbre
fabricant de revolvers Smith & Wesson s’est lancé dans la production
de vélos de police. Divers experts considèrent d’ailleurs
les vélos électriques comme les précurseurs des véhicules
électriques en général.