Voici les noms des vice-présidents de l'ASER:
M. Dick Marty, Conseiller aux états (PRDS/TI), ancien président
de la Conférence des gouvernements des cantons de montagne;
M. John Dupraz, Conseiller national (PRDS/GE), membre du comité
de l'Union suisse des paysans;
Monsieur Christophi Eymann, Conseiller national (PLS/BS), directeur
de 1'Union cantonale des arts et metiers de Bâle-Ville;
Mme Dori Schaer-Born, Conseillère d'Etat, direction des travaux
publics, des transports et de l'énergie du canton de Berne;
Monsieur Hermann Weyeneth (UDC/BE), président de l'association
bernoise Econornie forastière.
La présidence réunit donc des représentants de tous les partis gouvernementaux. L'agence est une structure ouverte: il va sans dire que d'autres associations, cantons et communes peuvent y adhérer si leurs objectifs concordent avec ceux de l'ASER. L'agence suisse des énergies renouvelables est une société inscrite au registre du commerce.
2. Objectifs de l'ASER
L'Agence suisse des énergies renouvelables vise les objectifs
suivants:
3. A l'étranger, des agences de l'énergie qui
connaissent le succès
Chacun sait qu'il existe dans différents
pays des agences de l'énergie qui font du très bon travail
pour le soutien au rendement énergétique et la diffusion
des agents renouvelables. L'une d'entre elles, située en Haute-Autriche,
a obtenu des résultats exemplaires, que je me voudrais de passer
sous silence. Vous remarquerez que la puissance installée en chauffages
alimentés à la biomasse / au bois déchiqueté
a augmenté de façon continue depuis 1984 (cf ann. 2, et "Schweizer
Solarpreis" 1997 p. 75-77). On note une évolution tout aussi réjouissante
pour les équipements à capteurs solaires de ce même
petit pays (cf ann. 3). Celui-ci possède aujourd'hui un plus grand
nombre d'équipements alimentés à la biomasse et d'installations
solaires que par exemple l'Espagne ou l'Italie. La qualité du travail
de cette agence est manifeste et ici en Suisse, elle fait rêver:
de 1991 à 1996, les rejets de C02 ont été
réduits de 11,1%! C'est dû principalement à l'utilisation
du bois et de la biomasse dans le domaine du chauffage, puis de l'énergie
solaire pour la préparation d'eau chaude (cf app. 4).
II. Réformer la politique Suisse de l'énergie, une tâche pour l'ASER
1. 1999, anée de la nouvelle constitution fédérale
- un motif de fête?
Cette année nous avons fêté
le 150ème anniversaire de la création de notre état
fédéral. Les buts de notre Confédération et
les articles constitutionnels acceptés recemment par le peuple doivent
être repris avec aussi peu de modification que possible. «Assurer
l'indépendance de la patrie» contre l'étranger et «l'accroissement
de la prospérite commune» font partie de ces buts (art. 2
CF). Avec 130.000 personnes sans emploi, on doit se poser la question de
savoir si l'acroisscment de la prospérité commune est encore
promue. Dans le secteur de l'énergie, il est facile de répondre
à la question de l'indépendance vis-à-vis de l'étranger.
Nous avons perdu notre indépendance dans de grandes proportions
et sommes à 85% dépendant de l'étranger pour notre
approvisionnement énergétique. Je vous renvoie au graphique
annexé (consommation d'énergie finale en Suisse de1930 à
1995, annexe 5). Vous pouvez en déduire que la Suisse avait un
taux d'auto-approvisionnement d'encore environ 36% on 1950. Aujourd'hui
nons disposons d'un approvisionnement indigène situé entre
15 et 17% selon la variation de la production hydraulique. Nous importons
donc environ 85% de nos agents énergétiques de l'étranger.
Comparé avec le reste de l'Europe, nous sommes au moins trois fois
moins bons. En Europe, en effet, l'auto-approvisionnement se situe à
environ 50%. (Comparaison de la comrnission européenne, livre vert
pour une stratégie Communautaire, Bruxelles,20.1.96, page
19).
Cependant, en 1990, 71% des Suissesses et des Suisses
ont décidé: "La Confédération encourage
le développement de techniques énergétiques, en particulier
en rnanière d'économie d'énergie et d'énergies
renouvelables" (art. 24... CF), Lorsque nous considérons la
situation actuelle avec 85% d'énergie importée, nous
devons dire que nous n'avons pas rempli le mandat populaire du 23.9.90.
Certes, nous avons depuis édicté l'arrêté fédéral
sur l'énergie (AEn) et une ordonnance. Mais le résultat escompté
n'est de loin pas atteint.
2. Réduire le gaspillage de 60% d'énergie et promouvoir
les énergies renouvelables
Si nous considérons ce qui se passe avec
la large importation d'énergie, nous devons constater que
du point de vue énergétique, il n'y a pas de quoi fêter
en 1999. Alors qu'en 1930 et 1950 l'efficacité énergétique
se montait encore à environ 50% par rapport à la consommation
d'énergie primaire, elle est tombée en-dessous de 50 à
41,5% aujourd'hui. Cela signifie que nous utilisons mal cette énergie
et en gaspillons 58,5% en raison de rendements misérables et de
systèmes de transport d'énergie peu efficaces. Sur le diagramme
du flux énergétique simplifié de la Suisse, on
peut voir l'importance des pertes d'énergie. On constate de même
que des immeubles d'habitation actuels consomment 20 l de mazout par m2
et par année; c'est-à-dire qu'un apparternent d'une surface
habitable de 100 m2 a besoin de 2.000 l de mazout par an En
revanche, les nouvelles constructions à affectation commerciale
et d'habitat qui ont obtenu le prix solaire ou qui respectent la norme
Minergie nécessitent seulement 2 l de mazout au m2,
soit
10% de ce que veulent les bâtiments traditionnels. Par ailleurs,
ces nouvelles constructions ne dépendent pas du mazout, mais des
agents renouvelables, avant tout l'énergie solaire et le bois. Ainsi
nous pourrions atiliser de manière plus judicieuse et plus efficace
non seulement 58%, mais 90% de notre énergie ! L'accroissement des
pertes énergétiques depuis 1970 jusqu'à aujourd'huii
est très préoccupant. De ce point de vue non plus nous n'avons
pas rempli le mandat constitutionnel de 1990.
Il est du devoir de chaque parlementaire de s'impliquer
pour la réalisation des principes fixés dans la Constitution.
Ainsi, le Conseil national a accepté la motion David/Suter resp.
1998 / redevance écologique , demandant une taxe de 0.6
ct/kWh sur tous les agents énergétiques non renouvelabtes.
J'ai soutenu cette mesure l'an passé et je continuerai à
la soutenir.
Si cette motion l'emportait aussi au Conseil des
Etats, nous aurions la chance d'améliorer au moins partiellement
l'auto-approvisionnement énergétique après 25 à
30 ans. Selon certains calculs, nous pourrions, avec la décision
du Conseil national, (Arrêté fédéral concernant
une redevance écologique sur l'énergie ou des propositions
semblables telles que prévues par l'initiative solaire), accroître
l'auto-approvisionnent de 15 à environ 40 à 45 % et ainsi
diminuer massivemant notre dépendance énergétique.
Il est évident que le bois et la biomasse joueront un rôle
essentiel dans cette perspective car ces agents énergétiques
sont stockables facilement.
3. La majorité du Conseil des Etats empêche-t-elle l'accomplissement
du mandat constitutionnel ?
Le Conseil national a à nouveau essayé
en 1998, comme en 1997 et 1996 et 1995, d'accroître la part des agents
énergétiques indigènes et pour cela de baisser
la promotion de l'énergie nucléaire (fission et fusion) d'environ
5 A 6%. En décembre 1997, nous l'avons décidé trois
fois an Conseil national. Malheureusement, le Conseil des Etats a continuellement
empêché notre proposition. On peut constater également
combien l'encouragement à la recherche eut injustemenr réparti.
Bien que le souverain suisse ait décidé par 71 % des voix
en 1990 d'encourager les énergies renouvelables et l'efficience
énergétique, nous enregistrons encore 60% de pertes énergétiques
et environ 65 à 70 millions de francs pour la recherche
dans l'industrie nucléaire, 9 ans après la votation populaire
de 1990...
Pour encourager les technologies suivantes, il reste seulement
pour chacune une portion d'environ 5 millions de francs: bois, solaire
thermique, photovoltaïque et petites centrales hydrauliques.
On peut également apercevoir la situation
énergétique telle qu'elle sera dans 20 ans, si la majorité
du Conseil des Etats devait continuer s'imposer comme 1997 et 1998. Dans
20 ans, nous aurions depensé au total environ 4600 millions de francs
pour la recherche sur l'énergie nucléaire (fission et fusion)
(1956-2020). A partir de la décision populaire de 1990 (Encouragement
des énergies renouvelables et de l'efficience énergétique),la
Suisse aurait investi environ 450 millions de francs pour l'utilisation
de l'énergie solaire thermique, photovoltaïque, le bois et
la biomaze. Ceci serait environ un dixième du montantque
la Suisse aurait alloué au total à l'industrie nucléaire.
Nous sommes clairement d'avis qu'une base constitutionnelle pour une telle
"politique énergétique" manque et qu'elle est en contradiction
avec la décision populaire.
L'Autriche prouve qu'il est possible d'entreprendre
quelque chose dans le domaine du bois et de la biomasse. L'Antriche produit
aujourd'hui ca. 50 milliards de kWh à partir du bois, de la biomasse
et du soleil. La Suisse au contraire ne peut montrer qu'une part de 5.9
milliards!...
Selon moi. il saute au yeux qu'il n'est pas possible
de continuer de cette manière. Aussi longtemps que les décisions
du peuple ne sont pas réalisées, il n'y a pas d'autre choix
que d'agir en conséquence. Nous soutenons très clairement
les propositions du conseiller national qui ont passé le cap du
Conseil national, mais aussi celles provenant des cantons de montagne (Motion
CE Maissen) des directeurs cantonaux pour l'énergte etc. Si celles-ci
n'étaient pas acceptées, nous n'hésiterions pas à
soutenir l'initiative solaire. En tant que parlementaire, je ne peux pas
simplement rester à observer comment un mandat clair du peuple est
empêché dans le Palais fédéral, au détriment
de nos descendants et de la sécurité d'approvisionnement
de la Suisse.