RÉSEAU SOL(ID)AIRE DES ÉNERGIES !
Symposium éolien-solaire
26
mai 1999, Ecole d'ingénieurs de Bienne
Photovoltaïque,
énergie éolienne et écologie vues sous le l'aspect
du flux des matières
Matjas Ros, délégué Scintilla SA
d'écologie et de sécurité du travail
(résumé d'après les actes de la conférence)
Utilisant l'énergie du soleil et du vent,
les installations photovoltaïques et éoliennes sont à
priori réputées particulièrement respectueuses de
l'environnement. La présente contribution se propose d'analyser
cette thèse sous l'angle quantitatif en se basant sur les flux de
matières et d'énergies. Nous tenterons en outre d'apporter
une réponse à la question de savoir comment chaque consommateur
d'électricité peut influencer son écobilan personnel
par son comportement d'achat.
L'analyse de l'impact écologique de la production
d'électricité d'origine photovoltaïque et éolienne
doit tenir compte d'une part de l'exploitation proprement dite et de l'autre
de tous les processus précédents et consécutifs tels
que la réalisation des installations, la mise à disposition
des matières premières, les procédures de transport
et d'élimination, etc. Tous ces processus liés plus ou moins
directement à l'exploitation de la centrale doivent être rapportés
à la production d'énergie pendant toute la durée de
vie de l'installation (analyse du cycle de vie de la naissance à
la destruction ou "écobilan"). Les données de cette analyse
figurent sous [1].
La réputation "écologique" de ces
installations ressort de l'examen de leur impact direct sur l'environnement.
En effet, leur exploitation est possible presque sans émissions
et avec une consommation d'énergie modeste, surtout liée
à la maintenance. Or, si l'on considère leur durée
de vie globale, il apparaît clairement que l'impact sur l'environnement
est largement plus important en raison des procédés de fabrication
des cellules solaires ou de la production de matières premières
(métaux et ciment pour les éoliennes). Certains aspects essentiels
tels que l'altération des paysages par la présence des éoliennes
ne peuvent cependant pas être pris en compte avec cette méthode
quantitative. Ces restrictions méthodologiques doivent ainsi être
prises en considération lors de l'interprétation des écobilans
et les résultats numériques ne doivent être qu'un critère
de décision écologique parmi d'autres. Les imprécisions
des paramètres peuvent en revanche être prises en compte grâce
à des modèles de données appropriés, par exemple
le recours à des fourchettes (minima et maxima) [2].
La comparaison de l'impact spécifique sur
l'environnement du photovoltaïque et de l'énergie éolienne
avec le mix d'électricité suisse tel qu'il est typiquement
prélevé "à la prise" [3] montre que les consommateurs
peuvent influencer leur écobilan électrique personnel dans
certaines limites grâce à l'utilisation d'électricité
d'origine solaire ou éolienne. Ils ne peuvent cependant pas acquérir
"d'absolution écologique" dans la mesure où l'électricité
n'entre que pour une part relativement faible dans l'écobilan d'un
ménage suisse moyen.
[1] Frischknecht R. et al.: Ökoinventare für Energiesysteme.
3. Auflage. Bundesamt für Energiewirtschaft (BEW), Bern 1996.
[2] Ros M.: Unsicherheit und Fuzziness in ökologischen Bewertungen
- Orientierungen zu einer robusten Praxis der Ökobilanzierung. DISS
ETH Nr. 12726, Zürich 1998.
[3] Ménard M. et al.: Strommix in Ökobilanzen - Auswirkungen
der Strommodellwahl für Produkt- und Betnebsökobilanzen. PSI
Bericht 98-17. PSI, Villigen 1998.