Résumé, commentaire et analyse
(Travail fait en accord avec l'auteur de la conférence)
Yves Renaud, CERN
(septembre 1999)
INTRODUCTION
Les préoccupations environnementales grandissantes dans la vie publique - évolution traduite par l'inquiétude des populations autant que des élus et décideurs politiques interrogés et de plus en plus bousculés dans leurs "habitudes décisionnelles" -, ont été générées par l'irruption de drames dans la vie quotidienne, de risques précédemment annoncés qui se vérifient, de dévastations prévisibles, sinon identifiables, tous événements résultant souvent de l'emballement débridé du couplage des techniques scientifiques et des impératifs de l'efficience économique [3].
Mettre le doigt dans la problématique énergétique, c'est ainsi entrer dans un monde non seulement multisectoriel et multidisciplinaire [4] mais surtout éminemment conflictuel de par sa dimension géopolitique, car né des secousses survenues depuis l'après-guerre et son euphorie: deux chocs pétroliers, un accident nucléaire et le constat d'un réchauffement global de la planète dû à l'augmentation de l'effet de serre.
Une autre difficulté surgit quand on vient à parler d'expertise scientifique comme bon outil pour les questionnements, les analyses, aussi bien que les prises de décision: c'est que la naissance de la physique (entre autres sciences) s'étant effectuée avec l'invention du concept de système fermé, il s'ensuit que la question de l'environnement n'est paradoxalement pas une question scientifique puisque - à líinstar des êtres vivants qui ne sont pas des "systèmes isolés" - il se caractérise par l'interaction d'une multitude de systèmes! Ceci sera plus détaillé au paragraphe "Théories de C. Marchetti".
Il était pourtant presque attendu, mais il n'a pas été ici question du célèbre "effet papillon", qui contrairement à ce qu'on a retenu, signifie qu'un battement d'aile n'a pas plus ou moins de rôle que n'importe quoi d'autre, avec remise en question de la notion de cause; or, on attend de plus en plus des scientifiques qu'ils proposent non seulement des solutions acceptables mais aussi qu'ils trouvent des causes indiscutables, alors qu'il ne peut s'agir le plus souvent que de probabilités. L'environnement, parce qu'il pose des questions complexes, oblige ainsi d'une certaine façon à répondre "quelque-chose", quoi qu'en pensent ceux de "l'appel de Heidelberg" qui voulaient qu'on ne réponde que quand on sait: dans ce cas, on ne répondrait jamais! (Aspect également détaillé dans le paragraphe "Conclusions du conférencier"). Mais si le conférencier a abordé une réflexion sur la problématique environnementale, le mot écologie nía paradoxalement jamais été prononcé; par contre, líécueil du récurent et prévisible mais factice débat ìénergie solaire contre énergie nucléaireî nía pu être évité...
Au long des thèmes abordés dans ce commentaire et à la suite d'interrogations concrètes sur les types d'énergie d'hier et de demain, sur les compromis nécessaires pour extraire puis transformer les différentes formes d'énergie de la planète et les alternatives trouvées pour éviter l'épuisement de nos ressources, le lecteur déboucha ainsi sur des réponses plus existentielles et dont dépendra notre place dans le monde et surtout celui de notre descendance.
Ceux attentifs (et patients!) remarqueront enfin que certains mots, représentatifs de concepts importants, reviendront souvent: ceux d'efficacité, d'économies et de démocratie; un autre également qui est le constat d'une erreur le plus souvent d'usage délibéré: celui d'assimilation [5]. Je les laisse les uns et les autres, pas par maladresse (peut-être en est-ce malgré tout une?) mais pour les premiers, parce qu'ils me paraissent incontournables, le dernier parce qu'il pointe des usages abusifs.