Résumé, commentaire et analyse
(Travail fait en accord avec l'auteur de la conférence)
Yves Renaud, CERN
(septembre 1999)
V /
"Le nucléaire nouveau"
a) Ce qui devrait changer?
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La possibilité de production énergétique et de transmutation des déchets radioactifs à vie longue pilotées par accélérateur est certes le but de nombreuses études scientifiques et le développement rapide de la technologie qui a eu lieu ces dernières années a permis de s'approcher de la réalisation de ce concept. Ceci dit, l'idée de combiner un accélérateur de protons avec une configuration sous-critique de matières nucléaires en une installation hybride est presque aussi vieille que l'utilisation de l'énergie nucléaire… mais bien moins que celle de ces énergies qu'on persiste à appeler nouvelles !
Quand on fait l'historique de cette technologie, il est reconnu qu'une étude à long terme semblable à celles des réacteurs actuels sera nécessaire avant qu'elle puisse en avoir les mêmes (relatives!) fiabilité et sûreté. Commencer ce processus exige aussi la construction et le développement d'une installation pour prouver le principe. C'est un "détail" d'importance capitale pouvant atteindre 1 milliard de dollars: en dépit des promesses des études actuelles, cela implique un risque financier certain, qui plus est dans un climat de moins en moins favorable à cette énergie...
Les avantages des divers "nucléaires nouveaux" ne deviendront donc pleinement évidents que lorsque des systèmes fermés, avec diverses installations conventionnelles et hybrides, auront été réalisés. Il s'agit là de perspectives à très long terme; l'horizon qu'il convient de considérer pour ces projets relève plus d'une comparaison avec la fusion nucléaire qu'avec la prochaine génération de réacteurs conventionnels à fission nucléaire ou de toutes autres formes de production d'énergie.
Mais, même en admettant que "cela marche", les déchets à vie longue ne seraient jamais totalement supprimés, ne serait-ce que parce que la génération de radioactivité par l'activité électronucléaire est plus rapide que son élimination: que ce soit clair, le rendement 100% n'existe pas [ 92 ], ni pour la séparation, ni pour la transmutation. Et puis, il n'est pas possible d'irradier un déchet non traité: ne faut-il pas au préalable isoler les substances à retraiter dans une chaîne de retraitement (séparation chimique PUIS isotopique, différentes donc supplémentaires de celles déjà existantes)? Les perspectives de réussite sont aussi très diversement appréciées par les spécialistes et il est encore hasardeux d'appliquer la technologie de transmutation à tous les déchets de produits de fission: les technologies de conditionnement actuelles - telle Synroc [93 ] - seront longtemps absolument essentielles pour ceux-ci. La complexité du problème rend donc extrêmement difficile une évaluation précise de la viabilité à long terme de cette technologie par les actuels modèles théoriques.
Enfin, en cas de réussite de cette technologie et d'une application à l'échelle industrielle qui nécessiterait de nouveaux réacteurs, il est flagrant qu'elle ne fera que s'additionner à celle de la filière traditionnelle. Donc, si la perspective est que la séparation et la transmutation pourraient réduire le stock d'actinides de longue vie, ces stratégies n'échapperont pas au besoin des dépôts géologiques profonds à l'avenir, car si tous les problèmes techniques (et… politiques) pouvaient être résolus, il y aurait peut-être moins de déchets radioactifs, mais jamais totalement et on aurait donc toujours besoin de dépôts finaux, ce qui explique la multiplicité des "laboratoires d'enfouissement". «Et sans qu'on l'ait jamais dit clairement, la doctrine d'un "bouclage" idéal du cycle n'est qu'un rideau de fumée…» [ 94 ].
Aparté: il semble très difficile aux scientifiques d'admettre que la qualité et la faisabilité technique d'un projet sont des conditions nécessaires mais de loin pas suffisantes pour espérer le succès du dit projet, ainsi que de comprendre que les conséquences, les effets ou impacts jouent un rôle beaucoup plus important dans le débat, la communication, le potentiel d'opposition et les décisions que la conception technique du projet.
b) Ce qui ne changera pas:
1 - "Inertie des habitudes"
«Une nouvelle vague - de l'énergie nucléaire - (vers les années 2020-2030) ne pourra survenir qu'à travers une révolution technologique assurant son acceptabilité .» |
La question "y a-t-il une solution technique à l'acceptation du public?" est souvent posée, mais si des idées nouvelles et un "vent frais" font certainement du bien à l'énergie nucléaire, vont-ils apporter les réelles réponses à l'opinion publique? Le "nucléaire nouveau" ne signifierait-il pas finalement tout changer pour que rien ne change?: «Vous voulez du confort dans toutes les conditions? On va vous en donner, à n'importe quel "prix"!» (Avec une conséquence prévisible: votre dépendance à ce confort sera… inféodée à notre indépendance énergétique!). S'il pourrait donc être compréhensible de se féliciter que divers pays soient prêts à soutenir la recherche dans le domaine de ces systèmes, il serait faux de nourrir de grands espoirs en matière d'acceptation.
Un autre des aspects les plus… choquants de ces recherches est, à l'instar de celles sur la fusion, l'idée que l'enjeu est si important ("de l'énergie illimitée" [96 ]) que les critères classiques d'évaluation ne leur sont pas applicables, alors que celles sur les ER sont soumises à des calculs économiques de type coût-bénéfice - photovoltaïque en particulier - et cela même à long terme: terme: «dans la fuite en avant ultra libérale de cette fin du XX siècle, la rationalité instrumentale tend à imposer une valeur unique et ultime du sens et des transformations de l'organisation du travail: la compétitivité (Groupe de Lisbonne, 1995) Cette valeur est désormais donnée comme "naturelle" et première, rendant caduque toute référence à d'autres valeurs, qu'il s'agisse du sens de la production économique (énergétique), ou des formes sociales de celle-ci. C'est ainsi que la compétitivité s'est imposée comme valeur absolue, sur laquelle un consensus social fort s'est structuré autour du défi nucléaire. Un slogan la résume: "le nucléaire ou la bougie"» [ 97 ].
Cette façon de faire est toujours développée sous une forme ou une autre dans tous les rapports ou conférences et dans le cas présent au grand public du CERN. Et le conférencier n'a pas manqué de rappeler le fait que s'il y avait eu "Atoms for Peace", il n'y avait jamais eu "Coal, Petrol or Gas for Peace". Naturellement, mais au demeurant, est-ce une preuve de rentabilité, autre que celle "militaro-intéressée" [98 ] et surtout une preuve scientifique?
Il est aussi souvent affirmé que si les ER ne bénéficient pas des mêmes subventions que le nucléaire, c'est « parce qu'elles ne sont pas rentables»: alors, pourquoi celles allouées à la fusion justement, sont-elles si élevées? Et le nucléaire était-il rentable, "au début"? Pourtant on voit au même titre, les "nouveaux" systèmes ayant si bien obtenu leur "diplôme de rentabilité", que des recherches sont déjà subventionnés par l'Union Européenne [99 ].
D'ailleurs, l'idée de "l'énergie illimitée" mériterait amplement de rejoindre, par delà "le nucléaire comme solution à l'effet de serre", les grands MYTHES SCIENTIFIQUES (tel, pour rester dans le même contexte, celui d'un univers explicable par des lois simples) [100 ] .
Pour simplification et avec l'aide de ceux qui ne veulent pas désespérer de l'avenir, considérons admise la mort de quelques autres idées reçues qui, si elles ne figurent pas dans la liste des… "mythes officiels", n'en sont pas moins ancrées dans l'inconscient collectif:
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Il n'est évidemment pas lieu ici de faire de la philosophie (quoique… puisqu'il a bien été fait mention d'éthique); nous allons donc le mieux possible circonscrire le problème sur son rapport avec ce qu'il est largement convenu d'appeler la technoscience. Etant donné l'échelle inhabituelle des risques [105 ] - en valeur et en temps - elle serait dans ce cas et devant nous prononcer en (relative) méconnaissance de cause, la «moins pire» des solutions (suivant l'incontournable aphorisme churchillien), à condition d'assumer ensemble les risques de ces décisions, risques qui, jusqu'à très récemment n'étaient même pas un objet scientifique et encore moins à débattre...
Dire "projet démocratique" sous-entend que «la conscience prime la compétence» (j'emprunte cette formule à Blandine BarretKriegel). Il est curieux de constater les résistances que rencontre cette idée dès lors qu'elle concerne le champ technoscientifique et particulièrement celui des grands choix technologiques (choix qui façonnent pourtant la forme de civilisation comme la vie quotidienne) jusqu'ici jalousement accaparés par une "élite" autoproclamée comme telle [ 106 ] et dont on pourrait résumer la position: «oui, bien sûr, il faudrait que l'on puisse décider démocratiquement de l'évolution du programme électronucléaire, contrôler démocratiquement le développement du génie génétique, débattre démocratiquement des priorités de la recherche fondamentale - MAIS la masse profane du corps social serait trop loin du niveau de compétence requis pour pouvoir raisonnablement se prononcer »!
Nous pouvons être d'accord qu'il peut ne pas être question d'y subordonner le principe d'un droit de regard et de décision en matière de technoscience appartenant à la société tout entière, (relativement) ignorante; ceci dit, on n'exige pas des citoyens un brevet de théorie constitutionnelle avant de les laisser voter, ni des jurés de cour d'assises un certificat d'aptitude au droit criminel avant de les consulter! Pourquoi faudrait-il être plus savant en physique qu'en politique pour pouvoir donner son avis sur la construction d'une centrale nucléaire, ou en biologie qu'en droit pour se prononcer sur un programme industriel de génie génétique ?
Et que signifie la démocratie quand les principales tendances se dessinent indépendamment de la volonté politique des citoyens? Craignons donc de découvrir que le débat démocratique naissant ou même que la démocratisation applicable sans règles, sans lois, donc sans contraintes, n'est qu'un rêve impossible (comme tous les rêves), et qu'elle va le risquer à nouveau du fait du contexte originel (militaire) qui exclut de facto la pluralité de l'expertise [107 ]. Ceci dit, l'idée que la démocratisation pourrait se propager sans efforts, sans douleurs, n'a jamais été confirmée par les faits… Préférerons-nous donc longtemps cette dictature "sans masque" à une démocratie sans nous?!
«L'effondrement du bloc soviétique a ajouté une interrogation majeure: le nucléaire est-il compatible avec l'histoire et la démocratie? L'attente que l'on a du pouvoir politique, c'est qu'il assure la sécurité des populations. De l'Union soviétique à la Bulgarie, il y a eu un manquement grave. A cela s'ajoutent les régimes politiques qui désirent accéder au nucléaire civil pour satisfaire leur volonté de puissance militaire. La récente guerre du Golfe a freiné (pour longtemps? NdYR) toute velléité d'exportation d'industries nucléaires. Enfin se pose d'une façon imprévue la question de l'évolution de systèmes politiques sombrant dans le chaos et dans lesquels les forces opposées s'affrontent sans limites. Or, il y a maintenant à l'Est des ingénieurs de l'industrie nucléaire au revenu en dessous du seuil de pauvreté de la FAO. On est loin de l'image longtemps préservée d'un nucléaire maîtrisé maintenu par des états stables hors de toute convoitise. L'histoire récente nous rappelle avec force que l'homme est autant ange que démon. On peut se demander si un risque aussi concentré que celui du nucléaire ne fait pas l'impasse sur cette dure réalité. La voie de la sagesse ne serait-elle pas de renoncer à des techniques qui ne supporteraient pas les soubresauts de l'histoire?» [108 ].
Il faudra donc, pour se maintenir vigoureuse, que la démocratie dépasse ses formes traditionnelles [109 ] en étendant son action particulièrement sur le long terme. D'ailleurs, pourquoi ce qui est valable et expérimenté avec succès au Danemark par exemple, avec les "conférences de consensus" [110 ], ne pourrait-il pas l'être en France en particulier? A la suite, les Pays-Bas ont suivi (en 1993) ainsi que le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande et la Norvège. A noter enfin que le Conseil suisse de la science a préparé une première conférence de ce type ayant justement pour thème l'approvisionnement du pays en énergie électrique…
Après cette (apparente) digression, pour en revenir au nucléaire et puisque en un demi-siècle cette énergie n’a de toute évidence pas effectué la percée décisive imaginée dans l’enthousiasme initial, la base énergétique de notre "société technicienne" actuelle demeurera au 21ème siècle les énergies fossiles (qui sont en fait de l’énergie solaire stockée sous forme chimique depuis des milliards d’années!). Proposons une réflexion "subsidiaire": supposons hardiment que la capacité nucléaire soit multipliée par trois en quarante ans; pour cela, oublions – généreusement – tous les problèmes financiers, militaires, de sécurité et de terrorisme, de pollution, d’accidents et de déchets; supposons aussi, comme le Conseil énergétique mondial et comme ça nous l’a été rappelé à cette conférence, que la demande doublera dans le même temps; cela entraînera donc que la part de cette énergie sera toujours à peine de... 7.5% et n’empêchera pas la consommation de combustibles fossiles d’augmenter!
De plus, pour l'installation de capacités supplémentaires de production, le marché libéralisé exige de la flexibilité en matière de dimensions, de planification, de durée de réalisation et de période d'amortissement, mais avec les capitaux élevés qu'elle nécessite, les puissances élevées de ses tranches, ses longues durées de planification et l'incertitude des autorisations, l'énergie nucléaire n'a pas ici la tâche facile [ 111 ]. Et puis, où sont aujourd'hui les forces (sociales, institutionnelles,...) susceptibles de porter une "second Nuclear Era" [112 ], pour reprendre le titre d'un ouvrage de A.M.Weinberg [ 113 ]?
Sans compter la difficulté d'imaginer que tout le monde encore tabou du nucléaire "tombera dans le domaine public" un jour, que ce soit dans des pays (dits) démocratiques ou dans d'autres!
En résumé de ce chapitre, les enjeux du nucléaire particulièrement ne sont donc pas seulement d’ordre techniques ou économiques: on ne peut pas parler d’indépendance nationale quand on est à ce point intégré dans un système de plus en plus centralisé, donc de plus en plus dépendant de la sûreté des autres et... de "soubresauts externes": historiques, politiques, géologiques, etc, entremêlés avec des échéances nationales, européennes et planétaires, entraînant une inadaptabilité en cas de problème majeur [ 114 ]
Nous sommes-nous demandé pourquoi? Sous nos climats nous avons souvent besoin et d’électricité et de chauffage en même temps. Pourquoi alors cette logique ne s’est-elle pas imposée avec les grosses centrales thermiques et particulièrement les centrales nucléaires? Comment se fait-il qu’on ait cru devoir planifier et construire des sites de production d’électricité en ignorant les réseaux de chaleur? Et qu’on ait persisté dans l’augmentation de taille des centrales thermiques, dont la puissance a été multipliée par dix durant ces quarante dernières années. Cela rend d’autant plus problématique l’utilisation conjointe de l’électricité et de la chaleur qui doit obligatoirement aller à la source froide.
Un simple exemple en Suisse: pour des petites centrales comme Mühleberg, d'une puissance de 320 MW, ce refroidissement est effectué avec l'eau de la rivière proche, l'Aar. Pour ce faire on utilise 11.600 litres d'eau par seconde, ou 42.000 m3 par heure. La température de l'eau augmente de 140oC. Cette eau tiède est rendue à la rivière, qui a un débit moyen de 125 m3 par seconde : la température de l'eau augmente donc d'environ 10oC. L'énergie thermique ainsi rejetée représente 680 MW, soit plus de deux fois la quantité d'énergie sortant sous forme d'électricité, et ça, on ne peut jamais y échapper [116 ]...
Pour les plus grandes centrales et en complément d'information sur cette problématique, veuillez consulter l'Annexe 5 (texte de Maurice Pasdeloup, enseignant la chimie physique à l’université Paul-Sabatier, formateur au Centre d’initiation à l’enseignement supérieur (CIES) de Toulouse).
Une campagne européenne propose donc de supprimer le chauffage électrique (déjà fait dans plusieurs pays, Autriche, Genève…) car il s'agit véritablement d'une aberration :
Ce scénario, applicable dans bon nombre de domaines favorisant des économies d'énergie, montre que si la volonté politique existe, il est possible de sortir du nucléaire extrêmement rapidement . L'Etat pouvant par exemple favoriser l'opération par une déduction d'impôts pour accélérer les choses et surtout… montrer l'exemple en supprimant ce type de chauffage des bâtiments publics!
Force est de constater que, sans son programme nucléaire, la France n'aurait pas enclenché une pénétration "outrancière" du chauffage électrique [123 ] et qu'elle aurait formaté différemment son appareil de consommation d'énergie avec des chaudières plus efficaces (les besoins d'énergie primaire auraient alors été moins importants), ce qu'ont pu faire les autres pays.
Le nucléaire est (semblait être!) devenu une source attrayante d'électricité pour les pays riches. Mais la production d'électricité ne cessant aussi d'augmenter, loin de répondre à un besoin, elle crée du besoin: lorsqu'on regarde les performances des pays de l'OCDE sur la décennie 1986-1996 [124 ], on s'aperçoit que la France a augmenté sa production totale d'électricité de plus de 40% (l'Allemagne de 5,5% seulement) dont la production de 5 à 7 tranches du parc est exportée [125 ].
Deux milliards d’habitants (excusez du peu) ne disposeront pas avant très longtemps de réseau électrique interconnecté; quand on commence à soupçonner les problèmes liés au développement du gaz, handicapé par ses difficultés de transport qui le limitent à l'Europe-Sibérie, l'Amérique du Nord et le Moyen-Orient, qu'en sera-t-il des premiers pour l’accès à l’électricité vers des techniques conçues pour l’essentiel par les pays industrialisés, c’est-à-dire trop sophistiquées, trop capitalistiques et à trop faible rendement?!
è L'électricité ne devrait donc être réservée qu'à certains usages pour lesquels il n'y a pas d'autre énergie possible: éclairage, certains transports, force motrice, informatique, audiovisuel…
Notes:
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[89] «Une substance nucléaire
est biodégradable par définition puisqu'elle se décompose
spontanément, même s'il y faut du temps» (Bruno
Comby, ancien ingénieur… EDF, au cours d'une conférence-débat,
le 20/11/96, sur son livre: "Le nucléaire, avenir de l'écologie",
cité par G. Charpak dans un déjeuner-débat du 15 mai
1997… Site Internet "GEOSCOPIE": situé à l'époque
dans le thème "Environnement, Ecologie", celui-ci semble avoir été
enlevé depuis!? Voir en complément notre commentaire
de ce livre!
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[90] Formulation qui renforce son lien
avec la notion de "vie" dans toutes ses dimensions - biologique, écosystémique,
sociale, économique, etc. D'ailleurs, une autre définition
que "l'officielle" existe (mais "censurée" car probablement trop
exigeante, "trop" juste !?): «Un développement durable permet
à tous les humains des générations actuelles de vivre
dans la dignité sans risquer d'affecter la qualité de vie
des générations futures ni la nature»
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[91] A la limite, étant
donné la pollution grandissante de l'eau, est-il vraiment légitime
de la considérer elle-même comme renouvelable?!
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[92] Et même si les performances
des "évolutionnaires" étaient meilleures, la section efficace
de capture d'un neutron par un noyau instable de produit de fission ou
d'activation n'est-elle pas dérisoire? En conséquence seule
une infime partie de telles substances réintroduites pourrait redevenir
stable…
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[93] A.Jostsons, Director, Materials
Division, ANSTO, "Radioactive Waste Management and Disposal", Energy For
Ever, Technological Challenges of Sustainable Growth, Australian Academy
of Technological Sciences and Engineering, November 1997. Cette technologie
est une variante des récentes méthodes de céramisation
qui utilise les composé mixtes de Ti, Zr, Ba cristallins naturels
en fixant par échange d'ions les PF sur des titanates; le matériau
pulvérulent obtenu est séché et fritté sous
pression. Et l'on substitue un radioélément à l'un
des composés du minerai : dans la hollandite, l'un des minéraux
artificiels, le césium radioactif prend la place du baryum. (Cependant
ces réseaux cristallins sont friables au bombardements des radioéléments
captés…)
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[94] Hélène Guillemot,
Science et Vie N°947, août 1996, p. 116
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[95] Le groupe "réacteurs
hybride de l'ISN - IN2P3 / Grenoble reconnaît lui-même que
les systèmes hybrides sont sans doute l'ultime chance d'améliorer
cette acceptabilité:
http://isnwww.in2p3.fr/reacteurs-hybrides/french/GeneralIntro/GeneralIntro.html
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[96] Même sur le site Web
"Grand Public" du CERN, nous pouvons lire: «L'une des applications
les plus prometteuses des accélérateurs de particules est
la production, en toute sécurité, d'énergie propre
et presque sans limite », chapitre "Technologie", paragraphe
"Des retombées dans la vie quotidienne", mais qui n'est que la copie
conforme d'un rapport du Forum de la Mégascience de l’OCDE: "Pour
le long terme, la fusion thermonucléaire reste la promesse d’une
source d’énergie propre pratiquement inépuisable et fait
l’objet d’une grande activité de recherche et de développement
"…
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[97] Annie THEBAUD-MONY, Gazette
Nucléaire N°175/176 , p.2
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[98] Ce n'est même pas le
simple constat d'une volonté "politique", car peut-on véritablement
parler "d'art de gouverner la cité" puisque le but était
justement d'en détruire?!
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[99] Et soit dit en passant, dans
un pays qui n'en fait pas partie… Une solution légitime ne serait-elle
pas de dédier les budgets de la physique fondamentales à
la recherche, et les projets énergétiques traités
sur le même plan que les autres filières potentielles lointaines
telles la géothermie profonde, les nodules sous-marins, l’énergie
des vagues et des courants marins et même les filières “exotiques”
du solaire thermique ou photovoltaïque?
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[100] Dans un autre contexte,
on pourrait citer le "chaînon manquant"…
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[101] Plusieurs fois entendu
à la radio (sur France Culture en particulier, émission "Staccato
24/6/98"), puis dans l'émission "Ex-libris", à propos de
la sortie de "Feux follets et champignons nucléaires", janvier
1997, avec Hubert Revers et Yves Copains et où entre autres affirmations,
il a été déclaré: «les radiations
naturelles sont parfaitement saines (…), Tchernobyl n'a pas de raison de
se reproduire et le monde est guetté par beaucoup plus de dangers
que la répétition même d'un Tchernobyl (…), le nucléaire,
aventure assez amusante sur le plan intellectuel (…)» et surtout
«oubliez
Tchernobyl et vous verrez que les nuisances du nucléaire sont considérablement
exagérés »!!! Il est vrai que le même
a aussi déclaré dans une autre émission consacrée
à la sortie de son livre: «je suis un scientifique qui
fait de la science fondamentale et je ne connais pas grand-chose au nucléaire
ni militaire ni civil » (France Culture, 14/1/97), pas plus que
les «99% d'ignorants qui n'ont aucune formation scientifiques»,
toujours selon le même! (conférence à l'université
de la Méridiana, Corse, en octobre 1997)
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[102] Voir pourtant les baromètres
annuels du nucléaire (et autres sondages ) gérés par
EDF, le CEA, la Cogema et Framatome, indiquant que 67% de personnes estiment
qu' «il ne faut pas construire de nouvelles centrales mais continuer
à faire fonctionner celles qui existent» (sondage du 20
au 28 décembre 1997); rappelons qu'à la suite de la manifestation
tragique de Malville (1 mort) contre Superphénix, en 1977, Valéry
Giscard d'Estaing, alors président de la République affirmait
déjà: «Il ne saurait être question d'imposer
aux Français un programme nucléaire auquel ils seraient profondément
opposés»!
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[103] «A quoi ça
sert, les discussions parlementaires?... Qu'est-ce que c'est, l'opinion
publique?»: Pierre Guillaumat - acteur de la bombe française,
administrateur du CEA, ancien président d'EDF; (Source: Les Verts,
op. cit. p. 23)
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[104] Autre exemple de "communication",
cette fois au service de presse de cette société: à
la question du coût de revient du kilowattheure des diverses filières,
il est désormais donné la réponse suivante: «Depuis
l'ouverture d'EDF à la concurrence, ce sont des renseignements que
nous ne communiquons plus»!…
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[105] Ne pas oublier l’évolution
de (l’évaluation de!) la grandeur du risque de l’aveu même
des spécialistes de la filière, qui est passé de 1
par 100’000 ans à 1 par quelque 100 ans, ce qui correspond, excusez
du peu, à une multiplication par un facteur 100! Etude probabilistique
de sûreté, EPS-1300 du Rapport Tanguy, page 7
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[106] Voir la juste remarque
du conférencier à ce sujet: «une seule tête,
etc.»
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[107] Ici, une esquisse de crainte
peu évoquée, celle du fonctionnement obligatoirement consensuel
des comités d'évaluation: si figurent parfois des allusions
à la diversités des positions, elles ne sont jamais développées
ni motivées…
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[108] Pierre Radanne, "La
sortie du nucléaire en France et la réduction des impacts
sur l’effet de serre, l’offre d’énergie", communication au colloque
"Stratégies énergétiques entre risques du nucléaire
et effet de serre" au Sénat, avril 1994 (à l'époque,
directeur de l'INESTENE, maintenant de l'ADEME)
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[109] ou ses normes? Comme s'il
y avait un "minimum technique ou économique" qui n'aurait rien à
voir avec les choix démocratiques!
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[110] La première, en
1987, avait pour thème "Génie génétique dans
l'industrie et en agriculture"; depuis, 17 se sont succédées
qui ont fait comprendre aux milieux scientifiques, économiques et
mêmes aux "factions" politiques, l'intérêt d'encourager
un débat en profondeur.
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[111] D'où l'expression
émergeante de « France, nucléaro-dépendante»!
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[112] Une récente actualité
nous vient de Belgique (55% d'électricité nucléaire
et 18.8% en énergie): le 1er février 1999, le gouvernement
a créé une commission de 16 universitaires pour étudier
l'avenir du nucléaire dans le pays. Cette commission dispose de
18 mois pour étudier un éventuel abandon du nucléaire
et son remplacement par des énergies alternatives
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[113] Cité par M.Damian
(IEPE - Institut d’Economie et de Politique de l’Energie) dans "Le développement
soutenable, la dernière chance pour l’énergie nucléaire?
",
Revue de l’Energie, No 458, mai 1994, p.277
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[114] J'avais utilisé
le mot "inféodé": il n’est donc pas anodin que EDF qualifie
de "captif" le marché de la climatisation ou du chauffage électrique
des appartements sans conduits de cheminée!
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[115] "Si l'électricité
est propre à utiliser, elle est toujours sale à produire",
a fort justement dit Louis Armand …
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[116] On peut malgré tout
citer la centrale de Beznau (pourtant deux fois plus puissante) et son
réseau de chaleur "Refunat" qui, tout en n'utilisant que 74 MW,
alimente plus de 2000 utilisateurs de 11 communes (118 GWh/an)
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[117] Alternatives Economiques,
Hors Série N°26, 1995, p. 49
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[118] On appelle au contraire, par
convention, fonctionnement "en base", les puissances appelées pendant
une durée supérieure à 5000 heures/an
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[119] Futuribles No 189, juillet-août
1994, p. 17
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[120] Le programme des "Verts-France"
concernant leur politique énergétique
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[121] Plus connu dans le monde
énergétique sous le nom de "contracting" ou "tiers investisseur";
en Suisse, il ne s'adresse encore qu'aux entreprises mais il existe depuis
1988 un Forum associatif qui publie un bulletin, organise des symposiums
et des cours de formation, offre des conseils indépendants
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[122] site Internet de INFO
NUCLEAIRE, http://www.multimania.com/mat66/
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[123] Avec un "bémol"
toutefois de la part même du Ministère de l'Industrie, qui
en 1998, déclarait: « Le développement du chauffage
électrique est une particularité bien française. Pourtant,
rien dans la structure du parc de production d'EDF ne le justifie (…).
Son développement résulte principalement de la volonté
d'expansion d'EDF (…), le chauffage électrique ne constitue pas
une valorisation rentable du nucléaire…»
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[124] L'OCDE en chiffres, édition
1998, source
Perline , op.cit. p. 213
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[125] Source "autorisée"
s'il en est!: Pierre Daurès, EDF, Contrôle de la sûreté
et de la sécurité des installations nucléaires, Assemblée
Nationale No 971, Sénat No 484, 4 mars 1998, source Perline
, ibid, p. 213
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[126] Facteur 4, un rapport au Club
de Rome, Ernst U.von Weizsäcker, A.B. Lovins et LH. Lovins, Terre
Vivante, 1997, p. 17; résumé disponible sur le Web:
http://www.wuppertal-institut.de/Projekte/Factor4_e/FactorFourBook.html
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[127] R.Klapisch, émission "Perspectives
scientifiques ", France-Culture, 15/4/9
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