Une coup d'oeil rétrospectif sur les 2 dernières décennies révèle que les pronostics d'alors en matière de développement économique étaient trop optimistes. Le temps nécessaire au développement technique et à l'adaptation au marché a été largement sous-estimé tandis que l'évolution des prix des agents énergétiques conventionnels a été surestimée. Aujourd'hui, les chercheurs en photovoltaïque sont plus prudents dans leurs pronostics des coûts.
Où en sommes-nous aujourd'hui?
Les cellules solaires cristallines représentent toujours la principale part de marché. Les produits actuels de fabricants renommés sont d'une grande qualité et offrent jusqu'à 20 ans de garantie. Divers fabricants proposent un rendement des modules de l'ordre de 14%. Leurs prix sont restés relativement stables au cours des dernières années, malgré les importants taux de croissance de 20% par année environ. Globalement, l'on peut affirmer que les cellules solaires cristallines connaîtront de graduelles améliorations dans les années à venir, mais qu'il ne faut pas s'attendre à des avancées spectaculaires.
Pour ce qui est des nouvelles technologies se basant sur des couches minces, des résultats plus marquants ont été enregistrés. Il existe aujourd'hui sur le marché de premiers produits commerciaux qui se révèlent particulièrement intéressants dans certains domaines d'application. Les valeurs de rendement affichent près de la moitié de celles des modules cristallins. Pour le moment, ces modules ne présentent aucun avantage au niveau des coûts, raison pour laquelle la plupart des nouvelles installations continuent donc d'être réalisées sur la base des modules conventionnels. Or, les succès enregistrés en laboratoire au cours des dernières années montrent clairement que le potentiel de développement de cellules à couche mince est très important.
Pour la technique des systèmes, onduleur compris, on constate un état d'avancement réjouissant. Des installations bien conçues travaillent de manière bien plus efficace et plus fiable qu'il y a quelques années. Les progrès les plus spectaculaires au cours des dernières années ont été réalisés dans l'intégration aux bâtiments. Plusieurs architectes de renom s'intéressent aujourd'hui au photovoltaïque et proposent des solutions convaincantes, ce qui a des répercussions positives sur le marché.
Quelles sont les mesures qui résultent de la situation actuelle pour développer le potentiel à long terme du photovoltaïque?
L'objectif principal reste la réduction des coûts. De nombreux experts sont d'accord sur le fait que cet objectif ne peut être atteint avec la technique cristalline. Pour des raisons économiques et techniques, mais aussi écologiques, les technologies se basant sur des couches minces sont plus prometteuses. Pour obtenir une réduction des coûts conséquente, beaucoup de temps et d'argent devront encore être investis dans la recherche et le développement. Il est par ailleurs important pour les fabricants et les constructeurs d'installations de pouvoir assurer leur subsistance pour qu'une promotion mesurée des applications - p.ex. par le biais de bourses d'électricité solaire - demeure judicieuse. En effet, les programmes-éclairs subventionnés par l'Etat, qui dynamisent le marché pendant un certain temps, se révèlent peu efficaces, voire contre-productifs, comme le démontrent les expériences faites dans ce domaine aux USA dans les années 70.
L'activité de recherche au Mont-Soleil se veut un trait d'union entre la recherche photovoltaïque en laboratoire et les applications. Les tests réalisés sur des modules et, depuis peu, sur des cellules de laboratoire montrent qu'une recherche judicieuse, fournissant aux développeurs de cellules des informations pratiques, peut être réalisée dans ce domaine.
Une collaboration étroite avec les laboratoires de pointe suisses et l'échange des expériences faites avec d'autres centres de recherches, à l'échelle internationale également, doit permettre de contribuer au développement ciblé et efficace de nouveaux procédés photovoltaïques.