CONTROVERSES ENERG...ETHIQUES !
Energies renouvelables, environnement-écologie, développement...
Perspectives de l'environnement de l'OCDE à l'horizon 2030
http://www.oecd.org
ADIT, mars 2008

1/ L'OCDE sonne l'alarme sur l'état de la planète à l'horizon 2030 (http://www.lemonde.fr):
LE MONDE | 06.03.08
     Urgence! Le secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), Angel Gurria, a, à son tour, mercredi 5 mars, tiré la sonnette d'alarme en appelant la communauté internationale à prendre de véritables mesures pour lutter contre le réchauffement climatique et la dégradation généralisée des ressources planétaires.
     Arguments à l'appui avec la publication des Perspectives de l'environnement à l'horizon 2030, un pavé de plus de 500 pages qui examine dans le détail les effets combinés de la démographie mondiale et de la croissance économique sur l'état de la planète. Et ce à une échéance beaucoup plus proche que ne s'y était, par exemple, essayé l'économiste britannique Nicolas Stern en 2006, dans le premier travail ayant fait date sur le sujet.
"Je vous préviens, si nous ne faisons rien, le tableau de notre planète en 2030 ne sera pas agréable à regarder", a averti M. Gurria en pointant le risque de modifier de façon irréversible les conditions environnementales sur lesquelles repose le maintien de la prospérité économique.
     En 2030, la population de la Terre atteindra 8,2 milliards de personnes contre 6,5 milliards aujourd'hui. Si l'économie mondiale continue de croître à un rythme comparable à celui de ces dernières années, sa taille aura doublé en trente ans. La demande de matières premières (produits agricoles, minerais, énergie fossile, bois, eau) progressera de 60% dans les pays industrialisés mais de 160% chez les nouveaux grands acteurs de la scène internationale – Brésil, Russie, Inde, Chine.
Au prix de quels déséquilibres? L'OCDE a identifié quatre domaines dans lesquels il est urgent d'agir: le changement climatique, la perte de la biodiversité, le manque d'eau et l'impact sur la santé humaine de la pollution. Les deux derniers ont, jusqu'à présent, été les moins médiatisés.
     Les chiffres livrés par l'organisation décrivent l'ampleur des enjeux: le nombre de personnes vivant dans des régions touchées par un fort stress hydrique devrait augmenter d'un milliard et concerner ainsi près de la moitié de l'humanité. La pollution de l'air aura des effets croissants sur la santé avec une explosion du nombre de décès prématurés liés à l'ozone troposphérique (dans la basse atmosphère) et aux particules. L'Asie serait la première touchée.
"L'ENNEMI EST CONNU. IL S'APPELLE CARBONE"
     Il existe tout de même une bonne nouvelle: pour l'OCDE, ce constat accablant est cependant loin d'être insurmontable. Le rapport évalue à 1% de la richesse mondiale en 2030 le montant qu'il faudrait consacrer pour relâcher sensiblement la pression sur la planète et trouver un mode de développement plus soutenable. "Je ne dis pas que cela est bon marché ou facile, mais c'est à notre portée, surtout si on compare cet effort aux conséquences et aux coûts de l'inaction", a affirmé Angel Gurria.
     Afin de lutter contre le changement climatique, le secrétaire général de l'OCDE juge nécessaire l'introduction d'une taxe carbone. Ce qui à ce jour est loin de faire consensus. "L'ennemi est connu. Il s'appelle carbone. Nous devons combattre cet ennemi en lui imposant un prix élevé", a-t-il expliqué.
     Ce n'est pas la seule suggestion qui risque de prendre à rebrousse-poil les pays industrialisés comme les pays en développement. L'OCDE défend ainsi la suppression des subventions aux énergies fossiles et se montre tout aussi prudente à l'égard des soutiens accordés aux agrocarburants, dont le bilan environnemental est aujourd'hui de plus en plus mis en cause.
     La fiscalité ne devrait plus être incitative – récompenser les bons comportements – mais punitive, en taxant les activités qui polluent ou exploitent sans modération les réserves planétaires.
     Pour l'OCDE, c'est à cette condition qu'il sera financièrement possible d'organiser le sauvetage de la planète, d'investir dans la recherche technologique et d'évoluer vers une économie "verte". Reste une question sans réponse, et sur laquelle achoppent les négociations internationales: qui paiera la facture?

    II/ Comment le développement économique et social influencera-t-il l'évolution de l'environnement à l'horizon 2030? Quelles politiques seront nécessaires afin de répondre aux principaux défis environnementaux? Comment les pays membres et les pays non membres de l'OCDE peuvent-ils unir leurs efforts pour relever ces défis?

http://media01.smartcom.no/Microsite/dss_01.aspx?eventid=2818

ISBN: 9789264040496

     Les Perspectives de l'environnement de l'OCDE à l'horizon 2030 présentent des analyses des tendances économiques et environnementales jusqu'en 2030, ainsi que des simulations de politiques visant à faire face aux principaux problèmes. Sans nouvelles politiques, nous risquons de causer des dommages irréversibles à l'environnement et à la base des ressources naturelles nécessaires pour soutenir la croissance économique et le bien-être de tous. L'inaction des pouvoirs publics a un coût élevé.
     Mais les Perspectives montrent que relever les principaux défis environnementaux d'aujourd'hui – y compris le changement climatique, l'appauvrissement de la biodiversité, le manque d'eau et les impacts de la pollution sur la santé – n'est pas impossible ni inabordable. Elles mettent en lumière un ensemble de politiques qui pourraient permettre de relever ces défis d'une manière économique. Le champ d'observation des Perspectives a été élargi par rapport à l'édition 2001, afin de tenir compte des évolutions concernant aussi bien les pays de l'OCDE que le Brésil, la Russie, l'Inde, l'Indonésie, la Chine et l'Afrique du Sud (BRIICS), et d'examiner comment ils pourraient mieux coopérer pour résoudre les problèmes d'environnement au niveau mondial et local.
     Ce livre comprend des StatLinks, des liens URLs qui permettent de télécharger les tableaux et les graphiques par Internet

Un résumé de 15 pages
http://www.oecd.org/dataoecd/29/12/40200611.pdf

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     Diriger en priorité les actions vers les principaux secteurs responsables de la dégradation de l'environnement : énergie, transports, agriculture et pêche. Les ministres de l'environnement ne peuvent y parvenir seuls. Les préoccupations d'environnement doivent être intégrées à tous les processus d'élaboration des politiques par les ministères concernés, notamment ceux des finances, de l'économie et du commerce, et prises en compte dans toutes les décisions de production et de consommation.
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     Au cours des dernières décennies, les pays de l'OCDE ont accompli d'importants progrès dans la lutte contre de nombreux problèmes d'environnement. La pollution d'origine industrielle a été réduite, le couvert forestier a augmenté, de même que le nombre et la taille des zones protégées (encore que la qualité des zones protégées ne soit pas toujours élevée, et que les aires marines protégées soient encore trop peu nombreuses), les substances appauvrissant la couche d'ozone ont été en grande partie éliminées et l'utilisation des ressources naturelles, de l'eau et de l'énergie a plus ou moins été découplée de la croissance économique (en d'autres termes, est devenue plus efficiente par unité de PIB). Les politiques qui ont permis d'obtenir ces résultats devraient être maintenues et transposées à plus grande échelle. Toutefois, dans la plupart des cas, l'accentuation des pressions exercées sur l'environnement par la croissance démographique et économique a annulé les bienfaits apportés par les gains d'efficience obtenus.
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     L'importance des économies émergentes dans le monde augmente à mesure que leur rôle dans les relations économiques et commerciales, la concurrence, l'utilisation des ressources et la pollution prend une ampleur comparable à celle des plus grands pays de l'OCDE. La consommation d'énergie primaire combinée du Brésil, de la Russie, de l'Inde et de la Chine devrait augmenter de 72% entre 2005 et 2030, tandis que celle des 30 pays de l'OCDE progressera de 29%. Faute d'une action publique ambitieuse, les émissions de gaz à effet de serre de ces quatre pays progresseront de 46% d'ici à 2030, dépassant les émissions combinées des 30 pays de l'OCDE. Déjà, 63% de la population du Brésil, de la Russie, de l'Inde et de la Chine vit dans des conditions de stress hydrique moyen à fort; cette part atteindra 80% en 2030 si de nouvelles mesures ne sont pas prises pour mieux gérer les ressources en eau.
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     La lutte contre un problème d'environnement spécifique peut dans certains cas procurer des avantages connexes en termes de réduction d'autres pressions environnementales, et les solutions à des problèmes d'ampleur mondiale peuvent aussi contribuer à résoudre des problèmes d'environnement locaux, et vice versa. Par exemple, les mesures visant à réduire les émissions des véhicules peuvent à la fois limiter les émissions de gaz à effet de serre et améliorer la qualité de l'air au niveau local, tandis qu'une meilleure isolation des logements et des bureaux peut alléger les factures d'énergie des ménages et réduire la pollution imputable à la production d'énergie. Ainsi, la simulation de politiques visant à stabiliser à 450 ppm les concentrations d'équivalent CO2 a également montré qu'outre la réduction des émissions de gaz à effet de serre, des politiques ambitieuses de lutte contre le changement climatique entraîneraient aussi une baisse de 20 à 30% des émissions d'oxydes de soufre et de 30 à 40% des émissions d'oxydes d'azote d'ici à 2030. De même, les réglementations visant à limiter la pollution de l'eau par les engrais azotés agricoles peuvent aussi avoir pour effet de réduire les émissions atmosphériques d'hémioxyde d'azote, un puissant gaz à effet de serre.
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     Si la mondialisation peut avoir divers types de répercussions — bonnes et mauvaises — sur l'environnement, l'état de l'environnement et des ressources naturelles exerce aussi une influence sur le développement économique et la mondialisation. La concurrence que suscitent les ressources naturelles rares, l'exploitation de certaines ressources renouvelables comme les stocks de poissons et les bois tropicaux, l'impact du changement climatique sur la production agricole, les prix de l'énergie, la recherche de sources d'énergie de remplacement et d'autres facteurs peuvent influer lourdement sur la structure des échanges et des investissements au cours des années à venir.
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     Les pays en développement ont la possibilité de tirer des enseignements de l'expérience des autres pays et de « sauter des étapes » pour s'engager directement sur des voies de développement plus économes en énergie et en ressources et plus respectueuses de l'environnement, grâce aux connaissances et aux technologies nouvelles disponibles. Les pays membres et les pays non membres de l'OCDE doivent oeuvrer de concert pour diffuser connaissances, pratiques exemplaires et technologies afin de tirer mutuellement profit de modes de production et de consommation plus durables à l'échelle mondiale.
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     La plupart des problèmes d'environnement ne peuvent être résolus que moyennant des actions cohérentes mobilisant l'ensemble du gouvernement, et menées en coopération avec les entreprises et la société civile. Les ministères concernés doivent unir leurs efforts pour élaborer des politiques mieux coordonnées de telle sorte que les préoccupations environnementales soient intégrées aux actions de ministères clés tels que ceux des finances, du commerce, de l'industrie, de l'énergie, des transports, de l'agriculture et de la santé. Ainsi, l'adaptation au changement climatique rendu inéluctable par les émissions du passé devra de plus en plus faire partie intégrante des politiques régissant les infrastructures énergétiques, des transports et de l'eau, l'aménagement du territoire et la coopération pour le développement. Par ailleurs, le développement des biocarburants doit tenir compte de leur impact global sur l'environnement et sur les prix alimentaires tout au long de leur cycle de vie. Pour être cohérentes, les évaluations d'impact des politiques doivent couvrir tous les domaines d'action pertinents des pouvoirs publics, notamment l'énergie, l'agriculture, l'environnement ainsi que la recherche et le développement technologique, afin d'éviter de voir les pouvoirs publics subventionner des formes d'énergie dont les effets bénéfiques sur l'environnement sont discutables et qui risquent d'entraîner une hausse des prix des produits agricoles de base.
suite:
Les autorités publiques auront de plus en plus besoin de collaborer, notamment aux différents niveaux d'administration (central, régional, des États, local), afin d'assurer l'élaboration et la mise en oeuvre de politiques environnementales cohérentes.
     Les Perspectives de l'environnement de l'OCDE mettent en lumière les actions prioritaires nécessaires dans les secteurs clés pour prévenir les dommages environnementaux attendus en 2030:
Énergie
     L'utilisation de combustibles fossiles est la première source d'émissions de dioxyde de carbone, le principal gaz à effet de serre responsable du changement climatique. D'après les projections des Perspectives, les émissions de dioxyde de carbone liées à l'énergie devraient augmenter de 52% d'ici à 2030 selon le scénario de référence ne prévoyant aucune mesure nouvelle. En revanche, les émissions mondiales de soufre et d'azote liées à l'énergie se stabiliseraient à un niveau proche ou inférieur aux niveaux récents. Dans la mesure où les investissements dans les infrastructures énergétiques « verrouilleront » les technologies, les besoins en matière de combustibles et les émissions connexes dans les années à venir, un cadre d'action approprié est désormais nécessaire afin de promouvoir les sources d'énergie renouvelables et l'utilisation de procédés et de sources d'énergie émettant peu de carbone, y compris des technologies de captation et de stockage du carbone. Il est essentiel de fixer les prix de l'énergie en tenant compte du coût intégral du carbone, mais la réglementation et l'aide à la recherche-développement technologique sont aussi nécessaires. Les pouvoirs publics devraient éviter de mettre en place des politiques qui imposent certains choix de technologies ou de sources d'énergie, et en particulier de définir des objectifs liés à des technologies particulières (biocarburants, par exemple), de manière à n'éliminer aucune solution technologique et à favoriser la poursuite de l'innovation. Il est urgent de promouvoir des mesures d'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments, des transports et de la production d'électricité qui soient d'un bon rapport coût-efficacité, en particulier dans les économies en croissance rapide, où les infrastructures actuellement mises en place dureront plusieurs décennies.

Transports

     La pollution atmosphérique et les émissions de gaz à effet de serre imputables aux transports, et notamment à la circulation automobile, à l'aviation et aux transports maritimes, sont en augmentation rapide, contribuant au changement climatique à l'échelle mondiale et suscitant des problèmes de santé dans de nombreuses zones urbaines. Selon les projections établies pour les Perspectives, les émissions de dioxyde de carbone liées aux transports devraient augmenter de 58% d'ici à 2030, tandis que les émissions de soufre et d'azote diminueront d'un quart à un tiers par rapport aux niveaux actuels. Le prix des transports reflète rarement l'intégralité de leurs coûts sociaux et environnementaux, ce qui se traduit par une utilisation excessive et par des choix peu judicieux quant au mode de transport à utiliser. La tarification des transports devrait tenir pleinement compte du coût des atteintes à l'environnement et à la santé, par exemple par le biais de la fiscalité des carburants (y compris la suppression des exonérations fiscales) et de la tarification routière. Les travaux de recherche-développement portant sur les nouvelles technologies de transport, dont les véhicules plus économes en carburant, les véhicules hybrides, etc., devraient être favorisés, notamment pour compenser l'augmentation rapide du taux de motorisation prévue dans les pays non membres de l'OCDE. L'offre, la fréquence et la sécurité des transports publics devraient être renforcés, afin de fournir une solution de remplacement viable aux voitures. C'est la mobilité et l'accès qui doivent être assurés, non le « transport » proprement dit.
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     La sous-évaluation du coût représenté par l'utilisation des ressources naturelles et la pollution. Trouver le « juste prix » est souvent un moyen très efficient de limiter le coût des politiques de l'environnement et « d'écologiser » l'économie. Dans la pratique, il est toutefois difficile d'évaluer avec précision l'ensemble des coûts liés aux dommages causés par les activités économiques sur les plans de l'environnement, de la santé et de la productivité. Si ces coûts sont pleinement intégrés dans leurs prix, les activités polluantes seront plus coûteuses et les prix offriront une incitation claire à améliorer l'efficacité d'utilisation des ressources et de l'énergie. Toutefois, dans la plupart des pays, l'utilisation des ressources naturelles rares est encore facturée à un prix insuffisant, quand elle n'est pas subventionnée, et il est rare que le Principe pollueur-payeur soit pleinement mis en oeuvre. Les subventions contraires au principe de durabilité sont omniprésentes dans les secteurs de l'industrie, de l'agriculture, des transports et de l'énergie de la plupart des pays de l'OCDE. Elles coûtent cher aux pouvoirs publics et aux contribuables, et peuvent avoir des effets sociaux et environnementaux préjudiciables.
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     Les Perspectives de l'environnement de l'OCDE démontrent que les solutions aux problèmes d'environnement sont à la fois économiquement rationnelles et technologiquement réalisables. À longue échéance, les coûts d'une action précoce sont bien inférieurs à ceux d'un report de l'action ; plus nous agirons tôt, plus la tâche sera aisée et moins elle sera coûteuse. Les responsables de l'élaboration des politiques, les entreprises et les consommateurs doivent tous jouer leur rôle dans la mise en oeuvre des réformes ambitieuses qui permettront d'obtenir les améliorations de l'environnement les plus efficaces par rapport aux coûts. De cette façon, les générations futures auront la possibilité de choisir elles-mêmes les moyens d'améliorer leur bien-être.

Table des matières

    Préface par Angel Gurría, Secrétaire général de l'OCDE
    Résumé des conclusions
    Introduction: Contexte et méthodologie
    LE MONDE À L'HORIZON 2030 – LES CONSÉQUENCES DE L'INACTION DES POUVOIRS PUBLICS
    I. Facteurs de modification de l'environnement
    Chapitre 1. Consommation, production et technologie
    Chapitre 2. Dynamique des populations et démographie
    Chapitre 3. Dévelopment économique
    Chapitre 4. Mondialisation
    Chapitre 5. Urbanisation
    Chapitre 6. Variantes clés du scénario standard à l'horizon 2030
    II. Défis environnementaux
    Chapitre 7. Changement climatique
    Chapitre 8. Pollution de l'air
    Chapitre 9. Biodiversité
    Chapitre 10. Eau douce
    Chapitre 11. Flux de déchets et de matières
    Chapitre 12. Santé et environnement
    Chapitre 13. Coût de l'inaction des pouvoirs publics
    RÉPONSES DES POUVOIRS PUBLICS
    III. Évolutions et politiques sectorielles
    Chapitre 14. Agriculture
    Chapitre 15. Pêche et aquaculture
    Chapitre 16. Transports
    Chapitre 17. Énergie
    Chapitre 18. Produits chimiques
    Chapitre 19. Exemples sectoriels : Sidérurgie et industrie du ciment, Pâtes et papiers, Tourisme et Extraction minière
    IV. Assembler les politiques
    Chapitre 20. Panoplies de mesures environnementales
    Chapitre 21. Mise en œuvre des politiques : cadres institutionnels et modes opératoires
    Chapitre 22. Coopération mondiale en matière d'environnement
    Annexe A.  Conséquences environnementales par région
    Annexe B.  Cadre de modélisation 
    III/Sauver la planète ne coûterait pas cher:
http://www.futura-sciences.com
     Dans son dernier rapport, l'Organisation des pays développés (OCDE) détaille les évolutions prévisibles pour 2030. Au menu: réchauffement, biodiversité en baisse, ressources en eau raréfiées et dégâts sur la santé causés par la pollution. Egratigner le PIB de 1% pourrait résoudre nos problèmes, affirment ces experts.
     L'Organisation de coopération et de développement économique (alias OCDE), qui regroupe les pays les plus riches de la planète, vient de produire un épais rapport, de quelque 500 pages, Perspectives de l'environnement à l'horizon 2030. Sur le site de l'OCDE, une synthèse en français est téléchargeable gratuitement (voir ci-dessus). Le sujet: le monde en 2030. La vision qu'elle décrit n'est pas spécialement riante mais le rapport ne verse pas non plus dans le catastrophisme puisque des corrections sont possibles.
     L'OCDE fait les comptes de la démographie et annonce 8,9 milliards d'hommes sur la Terre (contre 6,5 milliards aujourd'hui). Le rapport se penche sur l'évolution des économies mondiales. Par rapport au précédent travail publié en 2001, il isole un groupe particulier de pays, le Brésil, la Russie, l'Indonésie, la Chine et l'Afrique du Sud, réunis sous le vocable BRIC ou BRIIC. Ces nations croissent très vite, en démographie comme en puissance économique, et méritent d'être traitées à part des autres, pour lesquelles le rapport distingue les membres de l'OCDE du « reste du monde ». Selon l'étude, l'économie mondiale aura pratiquement doublé de volume en 2030 par rapport à aujourd'hui (+ 99%).

Figure 1. Nombre de personnes vivant dans des zones en situation de stress hydrique en 2005 (barre supérieure) et en 2030 (barre inférieure) pour les pays de l'OCDE, pour ceux du groupe BRIC (voir le texte) et pour le reste du monde (RdM). La couleur indique l'intensité du manque d'eau, de fort (vert) à aucun (jaune). © OCDE

L'eau risque de manquer à un milliard de personnes
     En croisant ces paramètres, l'étude établit des prévisions dans quatre domaines: le réchauffement climatique, la raréfaction des ressources en eau mais aussi la diminution de la biodiversité et les effets nocifs de la pollution. Si aucune action n'est entreprise, le rapport table, pour l'horizon 2050 (et non 2030) sur une augmentation de 37 à 52% des gaz à effet de serre, aboutissant à un réchauffement de 1,7 à 2,4°C.
     Concernant les ressources en eau, le rapport estime la situation vraiment alarmante (voir la figure 1). Sans mesure importante à prendre dans les prochaines années, plus d'un milliard de personnes de plus souffriront du manque d'eau en 2030, soit 3,9 milliards de Terriens, c'est-à-dire presque la moitié de l'Humanité.


Figure 2 (cliquez pour agrandir). Nombre de décès prématurés  imputables à l'ozone dans les zones urbaines en 2000 (barres jaunes) et en 2030 (barres orange), pour les pays de l'OCDE (groupe du haut), du BRIC (milieu), du reste du monde (avant-dernière double barre) et pour le monde entier (dernière double barre). © OCDE

     La biodiversité, sujet moins médiatique que le réchauffement, devrait poursuivre sa régression. Dans tous les pays du monde, l'essentiel de la diminution proviendrait de l'extension des surfaces agricoles, de 10% selon le rapport, indispensable pour nourrir les bouches supplémentaires mais aussi pour produire des agrocarburants.
     La pollution de l'air et de l'eau n'est pas oubliée dans le rapport (alors qu'elle est bien souvent occultée par le réchauffement). «Le nombre de décès prématurés liés à l’ozone troposphérique quadruplera [voir la figure 3] et celui des décès prématurés liés aux particules fera plus que doubler» lit-on dans le rapport.


Figure 3 (cliquez pour agrandir). Abondance moyenne des espèces vivantes et causes de leur disparition. Le graphe indique les valeurs de 2000 et estimées pour 2030 pour, de gauche à droite, les pays de l'OCDE, ceux du BRIC, ceux du reste du monde et pour le monde entier. Les couleurs représentent (de bas en haut), la biodiversté restante (en marron) et, pour le reste, les pertes liées à l'azote, aux infrastructures, au morcellement des terres, à l'exploitation forestière, au climat et à l'agriculture (part la plus importante). © OCDE

Pour quelques dollars de moins...
     Tout cela fait un peu froid dans le dos mais a au moins le mérite de poser les problèmes clairement et sans détour. De plus, l'étude se penche sur l'ampleur des moyens à mettre en œuvre pour enrayer ces évolutions et la conclusion est plutôt optimiste. Il suffirait d'une réduction très faible du PIB (produit intérieur brut) pour obtenir un effet suffisant. D'après les experts de l'OCDE, les mesures à prendre coûteraient 1% du PIB mondial en 2030, ce qui correspond à une baisse annuelle de 0,03% à partir de 2008. Au lieu de gonfler de 99%, l'économie mondiale n'augmenterait alors que de... 97%.
     Plus concrètement, l'OCDE milite pour une suppression de toute subvention à l'utilisation de produits d'origine pétrolière (y compris les plastiques, donc), pour une grande prudence vis-à-vis des agrocarburants et, surtout, pour une taxe carbone élevée, incitant au développement de technologies et de comportements alternatifs.