Des chercheurs
du Rensselaer Polytechnic Institute ont fait une découverte surprenante:
une couche de nanobarreaux de cuivre recouvrant le fond d'un récipient
en métal réduit sensiblement la dépense d'énergie
pour faire bouillir de l'eau... On pense bien sûr à des applications
industrielles mais la trouvaille pourrait aussi améliorer le refroidissement
des puces d'ordinateurs.
Le processus de formation
des bulles est plus complexe qu'il y paraît. Une branche entière
de la thermodynamique statistique est consacrée à ce difficile
problème de changement de phase. On a fini par comprendre que des
irrégularités de la surface du métal au fond d'une
casserole pouvaient jouer un rôle dans la formation des bulles. Plus
précisément, le processus de nucléation des bulles
est influencé par la présence de cavités d'échelle
micrométrique.
Comme l'a découvert
Nikhil A. Koratkar, en recouvrant le fond d'un récipient en cuivre
de nanobarreaux de ce même métal, il apparaît une synergie
entre le processus de nucléation des bulles dans les cavités
micrométriques et la présence de cavités encore plus
petites dans les nanobarreaux, où des bulles d'air se trouvent piégées.
Un flux régulier de micro-bulles de vapeur se forme alors et celui-ci
nécessite beaucoup moins d'énergie pour être produit.
Les mesures à ce sujet sont stupéfiantes: il faut environ
30 fois moins de chaleur pour faire bouillir de l'eau! |
Beaucoup de processus
industriels nécessitent la formation de vapeur d'eau, comme dans
les centrales nucléaires ou le vapocraquage du pétrole. On
imagine aisément le gain que l'on pourrait atteindre avec cette
technique. Mais il y a plus.
Une solution de plus pour refroidir les puces
La formation de bulle
conduit à un transfert efficace de chaleur par convection mais la
convection opère aussi bien dans un liquide que dans un gaz. Ainsi,
en recouvrant de nanobarreaux de cuivre certains composants électroniques,
comme des puces d'ordinateur, on devrait en faciliter le refroidissement,
une fonction pour laquelle de nombreux laboratoires dans le monde cherchent
des solutions techniques plus efficaces. Ce serait là un moyen de
plus pour assurer la pérénité de la loi de Moore et
une application de plus pour les nanobarreaux dont on avait déjà
imaginé le rôle pour des nanomachines.
Une image prise au microspoce électronique
des nanobarreaux en cuivre. Crédit: Rensselaer Inst./Koratkar
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