CONTROVERSES ENERG...ETHIQUES !
Energies renouvelables, environnement-écologie, développement...
La trop coûteuse veille des appareils électriques
ADIT, http://www.lefigaro.fr/, décembre 2008

    Bruxelles va obliger les fabricants à réduire drastiquement la consommation d'électricité des ordinateurs et autres téléviseurs lorsqu'ils sont en veille.
     Téléviseurs, lecteurs de DVD, radios-réveils, machines à café, relais Wi-Fi... Autant d'appareils qui veillent et, discrètement, consomment beaucoup d'énergie. Tous ces équipements qui affichent l'heure ou n'attendent qu'un clic pour se mettre en marche dans les appartements «représentent une consommation d'au moins 300 kWh/an. Plus qu'un Frigidaire de nouvelle génération», assure Alain Anglade, l'un des responsables du dossier efficacité énergétique à l'Ademe.
     Il y a quelques années, l'Europe a donc décidé de se pencher sur la question pour aboutir la semaine dernière à la publication d'un règlement devant réduire de près de 75% la consommation d'électricité en mode veille d'ici à 2020 dans l'Union. Aujourd'hui, cette consommation est d'environ 50 TWh par an. «Ces économies sont comparables à la consommation électrique annuelle du Danemark», précise la Commission européenne, ou encore «à 10% de la consommation française», ajoute Alain Anglade.
     Cela faisait plus de deux ans que ces nouvelles normes étaient en préparation . Du coup, le règlement qui entrera en vigueur l'an prochain est déjà respecté par de nombreux fabricants. Il prévoit que la consommation d'électricité des appareils en veille devra être inférieure à 1 watt ou 2 watts à partir de 2010 et entre 0,5 watt et 1 watt en 2013.
«On étudie le zéro watt»
    «Certains produits sont déjà en dessous des normes», confirme Éric Jourde, délégué général de la Fieec (Fédération des industries électriques électroniques et de communication) . C'est le cas par exemple des téléviseurs: il suffit de regarder n'importe quel catalogue, la consommation liée à la veille est inférieure à 1 watt et l'autre moitié à 0,5 watt. Mais la diminution ­réelle va se faire au fur et à mesure que les consommateurs européens renouvelleront leur matériel.
     Quelle sera l'étape suivante? «On étudie le zéro watt», explique Alain Anglade. Les études montrent d'ailleurs qu'il y a toujours une majorité de consommateurs qui se déclare perdue lorsqu'il n'y a plus d'interrupteurs sur les appareils. Et aujourd'hui on estime à 25% le nombre de personnes suffisamment vertueuses pour brancher leurs appareils sur une barrette multiprise que l'on peut éteindre. Mais pour préserver des programmes, certains appareils doivent également rester en veille. «On travaille à des prises qui permettent de conserver les programmations sans courant et qui les réactivent le moment venu», précise encore Alain Anglade.
     En matière d'efficacité énergétique, la Commission prépare d'autres règlements. Le prochain va concerner l'obligation de retirer les quelque 4,2 milliards d'ampoules à incandescence actuellement sur le marché pour les remplacer par des ampoules basse consommation. Là encore, c'est une économie de près de 40 TWh qui est attendue.
     Autant de mesures indispensables si l'Europe veut respecter l'un de ses engagements souscrits dans le paquet climat énergie, soit une amélioration de 20% de son efficacité énergétique d'ici à 2020.