CONTROVERSES ENERG...ETHIQUES !
France: les énergies renouvelables, parent pauvre de la recherche
ADIT, http://www.lefigaro.fr/, mars 2009

     En France, seuls 6,5% de l'effort de recherche publique en matière d'énergie leur est consacré. Dans un rapport rendu au début du mois, les députés Christian Bataille et Claude Birraux déplorent que les intentions du Grenelle restent encore souvent lettre morte.
     En 2006, les énergies renouvelables (solaire, éolien, biomasse...) ne représentaient que 6,5% de la part de l'effort public de recherche français sur l'énergie. Soit 52 millions € sur un total de près de 800 millions. Dans leur rapport sur l'Évaluation de la stratégie nationale de recherche en matière d'énergie, remis au début du mois, les députés Christian Bataille (Nord, PS) et Claude Birraux (Haute-Savoie, UMP) «appellent à un rééquilibrage» en faveur de ces énergies, qui doivent représenter 20% de la consommation européenne en 2020. «Si, avec le temps, un tri nécessaire va s'opérer parmi ces technologies, il est toutefois difficile de prévoir à l'avance lesquelles vont déboucher sur des réalisations industrielles», notent les deux rapporteurs.
     Avec 477 millions €, la recherche sur le nucléaire (transmutation, stockage souterrain des déchets radioactifs notamment) se taille la part du lion, loin devant les hydrocarbures fossiles (pétrole gaz, charbon), qui ont bénéficié de 106 millions € de financement public.
     Avec 26 millions €, les recherches sur le captage et le stockage du CO2 «suscitent beaucoup d'enthousiasme chez les pétroliers, mais il ne faudrait pas que ce soit un prétexte pour relancer les énergies fossiles», avertit Christian Bataille.
     Globalement, les deux députés regrettent que les belles intentions du Grenelle de l'environnement ne se soient toujours pas traduites en actes. «Nous sommes toujours entre deux eaux. Il faut sortir du domaine de l'incantation en soutenant plus efficacement les équipes de recherche que nous avons rencontrées», expliquent-ils en appelant «à plus de lisibilité» de la part des pouvoirs publics dont les efforts sont, selon eux, insuffisamment structurés.