CONTROVERSES ENERG...ETHIQUES !
Energies renouvelables, environnement-écologie, développement...
L'éclairage public s'apprête à faire sa révolution verte
ADIT, mars 2009
Eclairage: la révolution LED est à nos portes
http://www.futura-sciences.com/

     Après s'être discrètement introduites dans la signalisation et les feux de nos véhicules, les LED se préparent à s'imposer en ville et dans nos foyers. Et elles ont tout pour plaire...

Les signes ne trompent pas
     En Allemagne, la ville de Darmstadt a déjà remplacé de nombreux lampadaires d'un quartier résidentiel par des luminaires équipés chacun de 86 LED (Light Emitting Diode) à haute puissance, avec lentilles et réflecteurs. A Los Angeles, le maire Antonio Villaraigosa a annoncé le remplacement de 140.000 ampoules de la mégalopole de 4 millions d'habitants par des diodes électroluminescentes (voir ci-contre). «Ce programme de rénovation est le plus ambitieux au monde jamais entrepris par une municipalité. Il devrait réduire nos émissions de gaz carbonique d'environ 40.500 tonnes par an, ce qui équivaut à retirer 6.000 voitures de la circulation», a déclaré le maire lors d'une conférence de presse donnée le 16 février en présence de l'ancien président Bill Clinton, aujourd'hui à la tête de la Clinton Climate Initiative, une branche de sa fondation créée en 2006.

Et la France?
     Elle se tâte... La communauté d'agglomération du Val de Fensch (Moselle) a décidé, fin de l'année dernière, d'installer trois lampadaires LED dans son parc d'activités de Sainte-Agathe. Les économies d'énergie semblent plus courtisées dans le privé, puisque l'assureur Generali éclaire désormais exclusivement en LED les 18.000 m2 de ses bureaux sur les Champs-Elysées.

Des économies loin d'être négligeables
     Car les économies sont au rendez-vous. Avec une durée de vie moyenne de 50.000 heures, les LED sont cinq fois plus durables que les ampoules basse consommation traditionnelles, dont elles ne consomment que 20% de l'énergie. Le coût de revient horaire face aux ampoules à incandescence en devient presque négligeable avec 0,04%, d'autant que les dispositifs à LED équivaut à présent aux meilleures lampes fluocompactes et que la recherche est loin d'avoir dit son dernier mot dans le domaine.
     La LED à haute puissance trouve son origine dans l'invention de la LED bleue par le Japonais Shuji Nakamura en 1992. Cette technologie devait rapidement, en association avec les LED rouge et verte, permettre de réaliser une lumière blanche. Par la suite, une loi de Moore similaire à celle qui dope l'informatique a permis le doublement de leur puissance tous les deux ans, et l'évolution est loin d'être terminée. Parallèlement, les ingénieurs s'activent à ranger parmi les mauvais souvenirs la «froideur» des premières LED en leur donnant un spectre d'émission similaire à l'éclairage à incandescence, ou mieux, à la lumière naturelle.
     Une nouvelle révolution se profile déjà à l'horizon avec les Oled (Organic light-emitting diode), composées de trois couches d'un semi-conducteur organique entourées par une cathode métallique et d'une anode transparente. Celles-ci ont l'avantage d'être produites en film de moins de 1 mm d'épaisseur pouvant recouvrir un mur entier, ou même un plafond, en produisant une lumière de couleur changeante. Reste à en augmenter la durée de vie (12.000 heures actuellement) et réduire le coût de production, encore élevé. Mais le progrès est en marche...
     Fin 2009 verra le retrait définitif de la vente des ampoules à incandescence, du moins dans les plus fortes puissances, en vue d'une interdiction totale en 2012. L'ampoule traditionnelle appartiendra alors à la préhistoire, gageons qu'on ne la regrettera pas.


Ampoule LED de 28 watts. Source : Joliet Technology

suite:
Los Angeles
http://www.lemonde.fr/
LE MONDE | 02.03.09

     Le maire de Los Angeles, Antonio Villaraigosa, et l'ancien président Bill Clinton ont annoncé, lundi 16 février, le lancement d'un programme de modernisation de l'éclairage de la ville - le premier du genre aux Etats-Unis -, avec le remplacement de 140.000 ampoules des lampadaires et feux de signalisation par des diodes électroluminescentes. "Ce programme de rénovation est le plus ambitieux au monde jamais entrepris par une municipalité, a affirmé le maire. Il devrait réduire nos émissions de gaz carboniques d'environ 40.500 tonnes par an, ce qui équivaut à retirer 6.000 voitures de la circulation", ont-ils assuré.
     Antonio Villaraigosa, qui veut faire de la mégalopole de 4 millions d'habitants "la ville la plus propre et la plus verte des Etats-Unis", a fixé comme objectif à Los Angeles d'atteindre une part de 20% d'énergies renouvelables dans sa consommation d'ici à 2010, et de 35% en 2020.
     "C'est l'endroit idéal aux Etats-Unis pour lancer un tel programme novateur", a renchéri Bill Clinton. La Clinton Climate Initiative - une branche très active de sa fondation créée en 2006 pour lutter contre le réchauffement climatique - apporte son expertise financière et technologique au projet. Parmi les mesures qu'elle préconise, le Outdoor Lighting Program (programme pour l'éclairage extérieur) vise à réduire la consommation en énergie et l'empreinte carbone des zones urbaines.

FIN DE VIE PROGRESSIVE
     Dès le mois de juin, les services municipaux de Los Angeles vont donc entreprendre le remplacement des 140.000 ampoules traditionnelles, grosses consommatrices d'énergie, par des diodes électroluminescentes (LED pour Light Emitting Diodes), beaucoup plus économes. Au rythme de 20.000 ampoules changées la première année, puis 30.0000 les années suivantes, tous les lampadaires et feux de signalisation devraient être équipés dans les cinq ans. Avec son tissu urbain particulièrement distendu et ses kilomètres de rues à éclairer, le célèbre damier illuminé de la mégalopole sera alors sans doute le plus "vert" des Etats-Unis, voire de la planète.
     Parmi les principaux avantages des ampoules LED: une consommation électrique neuf fois inférieure aux ampoules à incandescence, et une durée de vie de 20 à 40 fois plus longue, selon les chiffres de l'Association française de l'éclairage. De plus, en fin de vie, au lieu de s'éteindre brutalement comme les ampoules traditionnelles, les diodes électroluminescentes baissent progressivement de rendement, permettant aux services municipaux de planifier leur remplacement.
RABAIS CONSENTI
    Avec une consommation énergétique réduite de 65 millions de kWh, ce passage à des ampoules moins voraces devrait faire baisser la facture de l'éclairage public de la ville d'au moins 40%. Sur les sept premières années, la municipalité de Los Angeles attend une économie totale de 48 millions de dollars (38 millions €).
     Une fois le prêt de départ remboursé (l'investissement initial est estimé à 57 millions de dollars) et toutes les vieilles ampoules remplacées, l'économie devrait être à 10 millions de dollars par an (8 millions €). Le programme de remplacement sera également financé par un rabais consenti par la compagnie municipale d'eau et d'électricité, le Department of Water and Power.
      "Si chaque ville américaine en faisait autant, nous pourrions éliminer deux centrales à charbon et demie, a insisté Bill Clinton. Vous voyez à quel point la question de l'éclairage public de nos villes est importante !"
     Pour M. Villaraigosa, qui remet son mandat de maire en jeu, mardi 3 mars, l'annonce de cette mesure, faite au côté d'un homme politique aussi populaire que Bill Clinton, est intervenue à point. Et ce, même si sa réélection semble assurée.

Claudine Mulard
Un coût imbattable
Efficacité. Les LED atteignent une efficacité énergétique d'environ 70 lumens par watt (lm/W), contre moins de 20 pour les ampoules à incandescence et 85 pour les fluocompactes. Les spécialistes prédisent la mise sur le marché de LED à 150 lm/W d'ici dix ans.
Coût. Pour 30.000 heures de lumière, le coût total (achat du matériel et facture) se monte à 228 € pour une ampoule à incandescence, 64 € pour une fluocompacte et 38 € pour une LED, selon les chiffres de l'Agence française de l'éclairage.
Marché. En France, 250 millions d'ampoules ont été vendues en 2008: 0,4% étaient des LED contre 80% à incandescence.