Coup de froid sur l'industrie automobile
The Economist
Très dépendante du crédit
et de la confiance des consommateurs, l'industrie automobile a été
frappée de plein fouet par la crise économique. Les ventes
de voitures dans le monde se sont en effet littéralement effondrées
à partir du quatrième trimestre 2008. Le marché américain
est le plus affecté par la récession et les trois grands
constructeurs de Detroit, les "Big Three" sont au bord du gouffre. Chrysler
et General Motors ont été contraints à la faillite.
Même le numéro un mondial, longtemps un des plus rentables
de la planète, le japonais Toyota, est sérieusement touché
par la crise, puisqu'il a enregistré des pertes historiques sur
l'exercice 2008-2009, les premières depuis soixante-douze ans. Pour
les constructeurs français, PSA Peugeot Citroën et Renault,
2008 restera aussi une annus horribilis. PSA se retrouve dans le rouge
pour la première fois depuis dix ans et la firme au losange a vu,
quant à elle, son résultat net très fortement baisser.
Automobile: la fin du rêve!
Alternatives économiques
Marc Chevallier
L'automobile est sans aucun doute l'objet
qui aura le mieux symbolisé la société de consommation,
dans toutes ses dimensions aussi bien positives que négatives. Ce
bien si particulier qui permet à chacun de se distinguer des autres
et d'afficher son statut social et dont la charge symbolique a fortement
travaillé l'imaginaire collectif au cours du XXe siècle,
a également eu, en se démocratisant, un impact considérable
sur les modes de vie et l'organisation des territoires. Pourtant, aujourd'hui,
la civilisation de l'automobile semble de moins en moins faire rêver.
Les signes d'un moindre usage de la voiture sont de plus en plus évidents.
L'envolée des prix des carburants, la prise de conscience croissante
du réchauffement climatique et de la responsabilité particulière
des transports routiers dans les émissions polluantes n'ont cessé
ces dernières années de ternir, dans les sociétés
des pays développés, l'image de la voiture.
Mérites et limites du Pacte automobile
Lettre de l'OFCE
OFCE - DRIC
Face aux graves difficultés rencontrées
par les constructeurs automobiles français, le gouvernement a récemment
mobilisé 9 milliards e d'aide. Ce "Pacte automobile" vise plusieurs
objectifs: soutenir à court terme la demande et l'emploi, assurer
l'avenir d'une industrie stratégique au regard des technologies
mobilisées et de son poids dans la recherche et développement
(R&D) et contribuer au développement de véhicules propres.
Dans l'immédiat, le Pacte permet aux constructeurs de dégager
des marges de manœuvre pour leur trésorerie. Mais si la crise économique
a aggravé la chute de la demande, celle-ci a également une
dimension structurelle liée notamment à des surcapacités
de production durables. Dans ces conditions, il n'est pas évident
que le Pacte parvienne réellement à relancer la demande.
|
suite:
Quoi qu'il en soit, des moyens importants doivent être mis en
œuvre pour favoriser le développement des nouvelles technologies
et engager des restructurations inévitables dans ce secteur. De
même, le Pacte a provoqué un débat sur la définition
d'une politique industrielle européenne, ce qui n'est pas le moindre
de ses mérites.
Quelles stratégies pour les équipementiers automobiles?
La Lettre du GERPISA
Vincent Frigant
Les méga-fusions qui ont eu lieu récemment
dans le secteur des grands équipementiers automobiles mondiaux sont
symptomatiques du profond malaise qui affecte ce secteur. La rentabilité
moyenne de l'industrie équipementière s'érode en effet
depuis plusieurs années. Au-delà de difficultés conjoncturelles,
comme la hausse du cours des matières premières ou la baisse
du dollar, le secteur fait face à un problème structurel.
L'évolution, depuis trois décennies, des relations entre
les équipementiers automobiles et les constructeurs constituent
en effet pour les premiers un véritable défi. Aujourd'hui,
c'est la capacité même des équipementiers à
bâtir un modèle productif pérenne qui est en jeu.
Le secteur de l'automobile face au défi énergie-climat
Les Cahiers de Global Chance et Liaison Energie Francophone
Entretien de François Jaumain avec Pierre Cornut
Les mutations actuelles de l'industrie l'automobile,
ainsi que son avenir sont étroitement liés à deux
facteurs : l'énergie et l'environnement. Les prix du pétrole
sont, en effet, structurellement orientés à la hausse sur
le long terme, ce qui accroît progressivement le coût d'usage
de l'automobile, tandis que la prise de conscience écologique concernant
l'impact de l'automobile sur le réchauffement climatique se traduit
par une augmentation de la contrainte réglementaire en matière
d'émissions de particules et de CO2 (dioxyde de carbone)
des véhicules neufs. Les constructeurs doivent désormais
faire face à ce double défi. Certains, comme Toyota, ont
su anticiper ces évolutions et ont pris une longueur d'avance mais
d'autres, comme General Motors, sont restés quelque peu à
la traîne et voient aujourd'hui leur existence menacée...
Automobile: la révolution reste à venir
Futuribles
Michel Drancourt
A toute crise ses vertus, celle que le monde
traverse aujourd'hui pourrait ainsi provoquer des restructurations jusque-là
repoussées mais qui étaient depuis longtemps devenues incontournables.
Parmi les secteurs potentiellement concernés, l'automobile figure
sans doute en tête de la liste. En raison des évolutions techniques,
commerciales et écologiques que vont connaître les marchés
de l'automobile, une profonde reconversion de cette industrie centenaire
devrait s'opérer dans les années à venir. Les constructeurs
sont donc à l'aube d'une véritable révolution, à
laquelle tous cependant ne survivront pas! |