La voiture à air comprimé
débarque en Inde
http://www.futura-sciences.com/fr
Le concept est français, mais c'est
en Inde que la voiture à air comprimé fera bientôt
son apparition grâce à l'accord signé il y a quelques
mois entre le holding MDI et le constructeur indien Tata.
A l'étude depuis plus de quinze ans
dans le groupe MDI, une petite société située à
Carros près de Nice (France), les moteurs baptisés CATs se
caractérisent par leur simplicité et une pollution nulle,
deux avantages qui n'ont pas manqué de séduire Tata Motors,
le plus grand constructeur automobile indien au chiffre d'affaires annuel
de 5,5 milliards de dollars. Il faut dire que le concept paraît presque
trop beau pour être vrai, puisqu'il permet de rouler presque gratuitement
en n'émettant pas la moindre particule polluante.
La recette du miracle
Guy Nègre, directeur et fondateur de
MDI, a produit sa première CityCats en 1998, dont quelques exemplaires
ont parcouru les rues de Brignolles, dans le Var (France). Celle-ci est
équipée d'un moteur bi-cylindres qui l'apparentent à
un moteur traditionnel. Mais la comparaison s'arrête là. L'explosion
du mélange air-carburant est remplacée par la détente
d'un flux d'air sous haute pression contenu dans des bonbonnes placées
sous le châssis. Au passage, rappelons que le procédé
a longtemps été utilisé comme démarreur sur
des moteurs d'avions à pistons.
Le moteur CATs type 41. Crédit MDI
Dans un premier temps, l'air est fourni par
un compresseur embarqué, qui fonctionne sur une simple prise de
courant. Il faut une nuit entière pour gonfler complètement
le réservoir. On obtient alors une autonomie de 80 kilomètres
cela pour environ 1,50 € d'électricité (au tarif français).
La puissance délivrée n'est pas mirifique (25 chevaux), mais
suffit pour faire circuler cette petite citadine de 870 kg en ville.
Combinaison possible avec un moteur traditionnel
Cette voiture servira de modèle à
Tata, qui espère bientôt produire massivement ce véhicule
d'un nouveau genre à destination de sa clientèle… et peut-être
à l'exporter?
Côté MDI, on étudie actuellement
le concept d'un véhicule bi-énergie basé sur le même
concept, mais dont le fonctionnement sur long trajet serait assisté
par un moteur thermique utilisant un carburant fossile (essence, gazole)
ou biologique (huiles végétales, alcools…). Cette association
permettrait, sur route, une consommation inférieure à 2 litres
aux 100 km et une émission de CO2 réduite des
deux tiers par rapport à un moteur thermique traditionnel.
Enfin, MDI prépare aussi sa propre
chaîne de production dont la première voiture, aussi dérivée
de la CityCats, devrait sortir fin de cette année. Des moteurs de
plus forte puissance (jusqu'à 200 chevaux) destinés aux camions
et transports en commun sont aussi en développement.
La voiture à air comprimé prendra la route dans un an
(src: BBC,http://www.enerzine.com/)
La première voiture à air comprimée
pourrait être mise sur le marché d'ici un an.
Si les prévisions de l'ingénieur
qui a révélé cette information se vérifient,
la OneCAT sera, dans un an, la première voiture à air comprimé
sur le marché.
Pour un peu moins de 3.400 €, cette voiture
de 5 places devrait remporter un franc succès. Le fabricant indien
Tata, qui a acheté les droits à l'ingénieur français
Guy Nègre, espère, à terme, s'emparer d'1% du marché
mondial.
Entièrement conçue en fibres
de verre, la OneCAT ne pèserait que 350 kg. L'air comprimé,
qui lui sert de carburant, est stocké dans un réservoir en
fibre de carbone, intégré dans le chassis.
Il peut être rempli en à peine
3 minutes dans une station service spécialisée, ou s'alimenter
lui-même en branchant le compresseur d'air, embarqué dans
le véhicule, sur le secteur. Cette opération nécessite
4 heures.
Pour les longs trajets, un brûleur à
mazout permet d'augmenter la pression en chauffant l'air. Il peut être
alimenté par n'importe quel combustible liquide. Les concepteurs
estiment que sur ces longs trajets, la consommation du véhicule
ne dépassera par les 2 litres aux 100 km*, et encore moins en ville.
Pour éviter que le processus de fabrication
du véhicule n'émette plus de CO2 que celui-ci ne permet d'en
économiser, Tata s'est engagé à produire 80% des modèles
à proximité de leur lieux de vente.
* une question technique à se poser: quelle serait la consommation
d'un moteur "classique" de 600cm3 sur une voiture de 350kg?............................................ |
Tata présente la voiture la moins chère
du monde
Le constructeur indien veut commercialiser
la Nano à 1.700 € dès septembre 2008
LE
MONDE | 11.01.08
NEW DELHI CORRESPONDANCE
La Nano, voiture la moins chère du monde mesure 3 mètres
de long et possède un moteur de 624 centimètres cubes. |
Reuters
La révolution de l'automobile, promise
il y a quatre ans par le groupe Tata, aura bien lieu. La voiture la moins
chère du monde a été présentée hier
devant plus de 1.200 journalistes du monde entier. La version de base de
la Tata Nano sera vendue en Inde aux alentours de 1.700 €, à
partir de septembre 2008.
"J'ai vu des familles rouler en moto, le
père conduisant avec, assis devant lui, son enfant, et derrière
lui, sa femme portant un bébé dans ses bras. Je me suis alors
demandé s'il n'était pas possible de concevoir un moyen de
transport sûr et bon marché", a expliqué Ratan
Tata, peu avant que le rideau soit levé sur la Nano. La voiture
ne mesure que 3 mètres de long et possède un moteur de 624
centimètres cubes, l'équivalent, en puissance, de celui d'une
moto. Son design arrondi et minimaliste ne laisse la place qu'à
un petit tableau de bord central et à un coffre à l'avant
qui ne peut contenir guère plus qu'une petite valise. "Mais qu'importe,
puisqu'une voiture sert d'abord à rouler. Ce principe, tellement
évident, avait été oublié des constructeurs
automobiles", remarque un analyste du secteur.
La conception de la Tata Nano est fidèle
aux principes du Mahatma Gandhi : de l'obstination, et une certaine irrévérence
vis-à-vis des standards qui dominent l'industrie. Plus de 500 ingénieurs
ont été invités à repenser chaque pièce
d'un véhicule, en fonction de son coût et de son utilité.
Le compteur kilométrique analogique
a été préféré au numérique, plus
précis, mais jugé superflu. Et la boîte de vitesses
a été imaginée à partir d'un système
inventé par Léonard de Vinci à la fin du XVe siècle.
Le modèle d'approvisionnement a lui aussi été repensé.
Tata achète entre 40% et 50% de ses composants, par appel d'offres
sur Internet, tandis que les autres constructeurs ne mettent en concurrence
leurs équipementiers sur le réseau qu'à hauteur de
10% à 15% de leur approvisionnement. Trois à quatre usines
devraient fabriquer en Inde la Nano. Enfin Ratan Tata, le président
du groupe Tata, a déclaré au cours d'une conférence
de presse, organisée hier au Salon de l'automobile de New Delhi,
que "la stratégie de distribution, en voie d'être finalisée,
ne serait pas conventionnelle".
Tata a réussi un premier pari, celui
de devenir le pionnier des voitures à bas coût. Les constructeurs
du monde entier n'ont guère d'autre choix que de suivre le chemin
tracé par lui. Le constructeur français Renault et l'indien
Bajaj, spécialiste des deux-roues et trois-roues en Inde, envisagent
de construire ensemble un véhicule à 3.000 dollars.
"Il est plus facile de passer du trois-roues
à la voiture à bas coût, que de la voiture classique
à la voiture à bas coût", avait déclaré
Carlos Ghosn, le président du groupe Renault-Nissan, au début
de l'année 2007, pour justifier une alliance éventuelle avec
le groupe indien. "Un partenariat avec Bajaj nous permettrait de riposter
en Inde et dans les autres pays émergents comme le Brésil
ou la Russie, qui risquent de voir arriver bientôt la Tata Nano",
ajoute Sylvain Bilaine, directeur général de Renault. Le
groupe français et Bajaj doivent décider à la mi-janvier
de former, ou non, une coentreprise.
Le pari commercial de la Tata Nano reste incertain.
Le constructeur indien table sur 250.000 ventes les premières années
pour atteindre ensuite l'objectif d'un million de véhicules vendus
par an. Cet objectif audacieux comporte des risques pour l'environnement.
Rajendra Pachauri, président du Groupe intergouvernemental d'experts
sur le climat, a déclaré que la Tata Nano allait devenir
un cauchemar pour l'environnement. D'après le Centre indien pour
la science et l'environnement, basé à New Delhi, la vitesse
moyenne d'un véhicule dans la capitale de l'Inde - où sont
enregistrés environ 4 millions de véhicules - est passée
de 27 km/h en 1997 à 15 km/h en 2002, ce qui accroît l'émission
de CO2.
"La voiture, qui consomme cinq litres aux
cent kilomètres, utilisera moins de carburant qu'une moto" a
rétorqué Ratan Tata. Le succès de la Tata Nano, dans
des villes indiennes déjà saturées par le trafic automobile,
pourrait lui être fatal. Comme le murmurait hier un visiteur perplexe
devant la dernière invention de Tata: "Si la voiture se vend
bien, alors autant garder ma moto pour ne pas rester bloqué dans
les embouteillages."
Julien Bouissou
LES CONCURRENTES
Les voitures peu chères se multiplient,
mais sont souvent destinées aux marchés locaux car la plupart
d'entre elles ne répondent pas aux normes occidentales, en terme
de sécurité et d'environnement, mise à part la Logan
de Renault (prix d'appel de 5.000 €).
CHINE.
Le chinois Chery vend environ 3.300 €
sa QQ3. Son compatriote Geely dispose de deux modèles: la SR-V (3.900
€) et la Merry Star (3.719 €). Le français Citroën
commercialise depuis 1996 la Fukang, une ZX des années 1980, vendue
aux environ de 6.224 €.
INDE.
L'indien Maruti associé au japonais
Suzuki commercialise la M 800 pour près de 3.500 €. Son compatriote
Bajaj, en coopération avec Renault-Nissan, vient d'annoncer le lancement
d'ici deux à quatre ans d'une petite voiture à 2.000 €. |