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DEVELOPPEMENT
Climat: l'UE, divisée, refuse de chiffrer son aide aux pays pauvres
ADIT, mars 2009

BRUXELLES (AFP) 

     Les pays européens se refusent pour l'heure à chiffrer l'aide financière promise aux pays en développement afin de les aider à lutter contre le réchauffement climatique, préférant attendre des engagements précis des Etats-Unis sur les émissions de CO2.
     Cette aide est l'un des grands enjeux des négociations se tiendront en décembre à Copenhague pour tenter de trouver un accord global au-delà de 2012 sur les réductions des émissions de gaz à effet de serre.
     Elle a déjà été évaluée par la Commission, qui a préconisé une enveloppe de 30 milliards €.
     Mais les pays de l'UE divergent sur la façon de se partager l'effort, a reconnu le Premier ministre polonais Donald Tusk lors d'un sommet européen qui s'est achevé vendredi à Bruxelles.
     "On parle d'une fourchette de 20 à 40 milliards € comme participation de l'UE", a précisé M. Tusk. "Mais nous jugeons inacceptable le mécanisme simpliste du +qui pollue plus, paie plus+", a-t-il affirmé. Son pays est l'un des plus pollueurs de l'UE.
     "Nous n'essayons pas de convaincre quiconque d'adopter dès aujourd'hui un mécanisme concret, pour ne pas le décourager, a-t-il souligné. Mais nous voulons que la décision soit prise avant Copenhague, au niveau du Conseil européen, donc à l'unanimité, ce qui nous donne une position forte".
     Les dirigeants ont finalement convenu de livrer cette bataille lors de leur prochain sommet en juin.

    Mais pour l'instant, aucun engagement chiffré n'a été pris. "Avant de prendre des décisions, nous demandons aux pays développés de se joindre à nous. Nous ne sommes pas encore arrivés au stade des engagements", a expliqué le président de la Commission européenne José Manuel Barroso.
     "Mais nous prendrons des décisions concrètes avant la conférence de Copenhague", a-t-il assuré.
     "La réunion (sommet) du G8 organisée (en juillet) par l'Italie sur l'île de La Maddalena, sera un moment clef pour tenter de parvenir à un accord avec de grands pays comme les Etats-Unis, la Chine et l'Inde", a pour sa part déclaré le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi.
     Pour la petite histoire, la Commission européenne vient de lancer une procédure contre l'Italie, car les travaux engagés pour la réunion du G8 violent toutes les règles communautaires en matière d'environnement.
      Les atermoiements de l'Union européenne exaspèrent les organisations environnementales.
     "L'Union européenne a accepté de payer sa dette, mais les pays en voie de développement vont y regarder à deux fois avant de souscrire à un accord sans engagements des pays développés", a déploré Greenpeace.
     "La politique des mains vides de l'UE risque de miner les chances de parvenir à un accord", a pour sa part commenté Oxfam. "Attendre les Etats-Unis n'est pas faire preuve de leadership", a ajouté l'organisation.