WASHINGTON (AFP)
Le réchauffement du climat
risque de précipiter la moitié de la population mondiale
dans une crise alimentaire d'ici la fin de ce siècle, anticipent
des scientifiques américains qui préconisent des mesures
d'adaptation pour en minimiser la sévérité.
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Dans les zones tropicales, les températures
plus chaudes devraient réduire le rendement des principales récoltes
alimentaires comme le maïs et le riz de 20 à 40%, selon ces
chercheurs. L'humidité moindre des sols devrait entraîner
une réduction encore plus grande de ces cultures, souligne-t-ils.
Actuellement, la moitié des habitants de la Terre, soit trois milliards, vivent dans les régions tropicales et subtropicales et leur nombre devrait doubler d'ici la fin du siècle. Ces régions vont du sud des Etats-Unis au sud du Brésil et recouvrent une partie de la Chine, de l'Australie, le nord de l'Argentine et de l'Inde ainsi que la totalité du continent africain. Un grand nombre des personnes concernées vivent dans des pays en développement avec moins de deux dollars par jour et dépendent largement de l'agriculture pour leur subsistance, relèvent les chercheurs. La population de cette ceinture équatoriale qui s'étend de 35 degrés de latitude nord à 35 degrés de latitude sud compte parmi la plus pauvre de la planète et s'accroît plus rapidement que partout ailleurs. "Quand tous les signes pointent dans la même direction --et dans ce cas c'est une mauvaise direction--, on peut parfaitement imaginer ce qui va arriver", met en garde David Battisti. "Nous parlons de centaines de millions de personnes en plus qui seront à la recherche de nourriture car elles ne seront pas en mesure de la trouver où elle se trouve encore aujourd'hui", prévient-il. Ces projections et signes "sont assez convaincants pour que nous investissions afin de nous adapter à un monde plus chaud", insiste Rosamond Naylor, tout en soulignant qu'il faudra des décennies pour développer de nouvelles variétés de cultures mieux adaptées. "Ce qui frappe, poursuit-elle, c'est que dans l'histoire on finissait toujours par avoir une solution à une crise alimentaire dans une année donnée, les gens pouvant toujours aller chercher ailleurs de la nourriture", dit-elle. "Mais à l'avenir, il n'y aura pas d'autres endroits si nous ne repensons pas nos sources alimentaires", ajoute la scientifique. |