(AFP)
- Conférence de Poznan sur le climat: catastrophes
à l'horizon faute d'accord dans un an
La communauté
internationale a été prévenue lundi, à l'ouverture
de la conférence de l'ONU sur le changement climatique à
Poznan (ouest de la Pologne), qu'elle avait un an pour se rassembler afin
de sauver la planète d'un réchauffement fatal.
Le crucial sommet de Poznan s'annonce difficile Les avertissements pleuvent
sur le sommet de Poznan sur le réchauffement climatique et les moyens
d'en réduire les effets, démontrant la prise de conscience
des Etats impliqués… et stigmatisant la mauvaise volonté
de certains. Les enjeux sont cruciaux avant la date butoir de décembre
2009, qui marquera le début de « l'après-Kyoto ».
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C'est véritablement le début d'un
compte à rebours au terme duquel les 192 du pays signataires de
la Convention de l'ONU sur les changements climatiques (CNUCCC) devront
obligatoirement aboutir à Copenhague en décembre 2009.
La prise de résolutions est urgente et la partie loin d'être gagnée. Car depuis la création en 1988 du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec), les émissions mondiales de gaz à effet de serre n'ont jamais été aussi importantes tandis que de nouveaux acteurs entraient en lice. Le premier d'entre eux est sans conteste la Chine. Après avoir ratifié le protocole de Kyoto mais obtenu des exemptions, ce pays s'est hissé en haut du podium, devenant le premier pollueur mondial. Si les émissions de gaz à effet de serre se sont légèrement améliorées du côté des pays industrialisés entre 1990 (année de référence dans les négociations) et 2006, avec une réduction de 4,7%, le bilan est nettement moins reluisant si l'on ne considère que la période 2000 - 2006, marquée par une augmentation de 2,3% dans la foulée des anciens pays de l'Est (+7,4%). Tout au fond de la classe, là où se tiennent par tradition les plus mauvais élèves, on aperçoit les pays d'Amérique du Nord avec (par référence à 1990) une augmentation de 21,7% pour le Canada, 14,4% pour les Etats-Unis, ainsi que l'Australie (28,8%). L'Europe du Sud fait figure de cancre avec une hausse des émissions espagnoles de 50,6% et portugaises de 40%. Dans son premier rapport, le Giec prévoyait une augmentation probable des températures au niveau mondial de 1,8°C à 4°C d'ici l'an 2100 relativement à 1990, alors que la température s'est accrue de moins de 1°C au cours du dernier siècle. Le protocole de Kyoto, entré en vigueur en 2005 et qui s'applique pour la période 2008 - 2012, a bien été signé par 183 états mais il n'est cependant contraignant que pour les 37 pays industrialisé qui se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 5,2% à l'horizon 2012. Les experts scientifiques estiment que limiter la hausse des températures à 2°C implique de commencer à faire décroître les émissions de gaz à effet de serre à partir de 2015 au plus tard, puis de véritablement renverser la tendance d'ici à 2050. Les enjeux du sommet de Poznan
Une nouvelle représentation
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La conférence qui doit
aboutir à un accord mondial sur le climat, devrait dans un premier
temps dégager plus de 13.000 tonnes d'équivalent CO2,
en raison notamment des déplacements en avion de ses 10.657 participants.
La conférence des Nations unies sur le climat, qui s'est ouverte lundi à Poznan, devrait dégager 13.000 tonnes d'équivalent CO2 pendant ses douze jours de travaux, selon les estimations de l'ONU. Cette estimation initiale se fondait sur la participation de 8.000 délégués de 185 pays mais le nombre d'inscrits avait atteint dimanche soir 10.657, laissant augurer des émissions de dioxyde de carbone (CO2) plus élevées en raison notamment des déplacements en avion, l'un des modes de transport les plus polluants. Le pays hôte de la conférence, la Pologne, a «proposé de compenser la totalité des émissions à la fin des travaux, une fois faits les calculs définitifs», a souligné le secrétariat de la convention des Nations unies sur les changements climatiques (CNUCC). |
Il peut s'agir d'investissements dans des
projets «verts» en faveur de la forêt ou dans les énergies
propres en faveur des pays en développement.
Rien que l'UNFCCC, basé à Bonn (Allemagne) a dépêché 200 personnes à Poznan, «qui ont voyagé de la façon la plus écologique possible», en train ou en bus, souligne le secrétariat. Les ONG de défense du climat avaient enregistré 5.500 représentants dimanche soir et plusieurs centaines de journalistes sont également attendus. La conférence de Poznan doit permettre de lancer la négociation d'un futur accord mondial sur le climat, fin 2009, portant notamment sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour juguler l'envolée du thermomètre mondial d'ici la fin de siècle. |