27/08/2008
La première revue
exhaustive en cinq ans des 634 espèces mondiales de primates a montré
que près de 50% d'entre elles sont en danger d'extinction, selon
les critères de la Liste rouge des espèces menacées
de l'UICN.
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Selon Richard Wrangham, président de l'IPS "parmi les espèces africaines, ce sont les grands singes comme les gorilles et les bonobos qui ont généralement canalisé l'attention. Même si ces espèces sont très menacées, ce sont les plus petits primates comme les colobes bais qui pourraient disparaître en premier". En tant qu'espèces qui nous sont les plus proches, les primates non-humains sont importants pour la santé de leurs écosystèmes. A travers la dispersion des graines et d'autres interactions avec leur environnement, les primates contribuent au maintien de la vie de nombreuses espèces végétales et animales des forêts tropicales du monde. Des forêts en bonne santé fournissent des ressources essentielles aux populations humaines locales tout en absorbant et en stockant du dioxyde de carbone à la source des changements climatiques. Entretemps, les chercheurs continuent à améliorer leurs connaissances des primates du monde et de leur rôle. Depuis 2000, 53 espèces de primates jusque là inconnus pour la science ont été décrits - 40 de Madagascar, deux primates d'Afrique, trois d'Asie et huit d'Amérique du Centre et du Sud. En 2007, des chercheurs ont trouvé une population, qui avait fait longtemps l'objet de nombreuses rumeurs, de grands hapalémurs (Prolemur simus), une espèce en danger critique d'extinction, dans une zone humide située à 400 kilomètres du seul territoire connu de l'espèce. Cette espèce compte au total environ 140 individus à l'état sauvage. La Liste rouge de l'UICN détermine un ensemble de critères permettant de classer une espèce comme menacée. En l'absence des informations nécessaires, l'espèce peut être classée dans la catégorie "données insuffisantes", dans laquelle près de 15% des primates se trouvent selon cette nouvelle étude. Plusieurs de ces espèces, et en particulier celles qui viennent d'être découvertes, devraient finir dans la catégorie des espèces menacées. Malgré ce sombre état des lieux, les responsables de la conservation attirent l'attention sur un succès notable suite aux efforts de réhabilitation des espèces. Au Brésil, le tamarin-lion noir (Leontopithecus chrysopygus) et le tamarin-lion doré (Leontopithecus rosalia) sont passés de la catégorie "en danger critique d'extinction" à "en danger" en 2003, grâce à des efforts de conservation impliquant de nombreuses institutions pendant trois décennies. Les populations de ces deux espèces sont aujourd'hui bien protégées mais restent très petites, nécessitant un reboisement urgent pour leur fournir un nouvel habitat nécessaire à leur survie à long terme. "Si vous avez des forêts, vous pouvez sauver les primates," affirme Anthony Rylands, chercheur à CI et vice-président du Groupe de spécialistes des primates de l'UICN. "Le travail entrepris avec les tamarins-lions montre que la conservation des fragments forestiers et le reboisement pour créer des corridors entre ces fragments ne sont pas seulement essentiels pour les primates mais contribuent fortement au maintien d'écosystèmes en bonne santé et des ressources en eau, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre à l'origine des changements climatiques." Les chercheurs envisagent également de faire passer le gorille de montagne (Gorilla beringei beringei) de la catégorie "en danger critique d'extinction" à "en danger" au vu de l'augmentation de ses populations dans son unique habitat – les jungles de montagne protégées du Rwanda, de l'Ouganda et de la République démocratique du Congo. Cependant, le massacre de huit gorilles de montagne en 2007 et les troubles politiques qui perdurent dans la région ont retardé cette reclassification prévue. |