En s'appuyant sur des données
récoltées par des chercheurs en biologie marine, une étude
publiée dans la revue Nature Geoscience par des scientifiques
américains, danois, groenlandais et canadiens remet en cause la
responsabilité directe du réchauffement climatique sur le
recul des principaux glaciers groenlandais.
Le Jakobshavn est le glacier le plus actif de l'hémisphère nord. Chaque jour, il déverse entre 20 et 30m de glace dans l'océan arctique depuis la côte ouest du Groenland. Mais le Jakobshavn n'a pas toujours été aussi rapide. Sa vitesse d'écoulement a plus que doublé depuis 1997. Dans le même temps, son front, la ligne où le trop plein de glace se détache pour former des icebergs, a commencé à reculer de façon considérable après être resté stable pendant une cinquantaine d'années. La communauté internationale s'est émue de ce recul rapide craignant que les effets du réchauffement climatique ne soient plus précoces et spectaculaires que prévu. Le recul du Jakobshavn - animation 3D
Trop précoces même pour les scientifiques,
qui estiment que le réchauffement atmosphérique dans la région
du Jakobshavn n'était pas suffisamment marqué pour avoir
engendré de tels dégâts. Menée par le professeur
David Holland de l'Université de New York, une équipe internationale
à laquelle ont participé l'Institut Météorologique
Danois (DMI) et l'Institut Groenlandais des Ressources Naturelles (GINR)
s'est orientée vers la recherche d'une origine océanologique
du phénomène. Ils ont pour ce faire utilisé des mesures
de températures de l'océan arctique récoltées
par le GINR puis analysées et validées par DMI. Ces mesures
avaient à l'origine pour objectif la surveillance des populations
de crevettes nordiques.
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Et le coupable de cette arrivée subite
d'eau chaude ne semble pas, du moins directement, être le réchauffement
climatique d'origine humaine, mais un phénomène atmosphérique
nommé oscillation nord-atlantique (ONA) causé par la circulation
stable des courants marins dans cet océan. L'indice ONA correspond
à la différence de pression entre l'anticyclone des Açores
et les dépressions atmosphériques de la région islandaise
et influe fortement sur la météo de nombreuses régions.
Lorsqu'il est élevé, l'Europe est ainsi soumise à
des vents d'ouest plus violents et connaît des hivers humides et
doux.
Pendant l'hiver 1995-1996, l'indice ONA a connu
une courte phase négative après plusieurs années de
phase fortement positive. D'après les chercheurs, ceci aurait affaibli
le grand vortex de l'Atlantique Nord permettant à des eaux chaudes
subpolaires de remonter par les profondeurs jusqu'à la barrière
de glace groenlandaise.
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