Le réchauffement
climatique s'accélère et certains phénomènes
sont désormais irréversibles, selon le GIEC
Plusieurs études publiées depuis deux ans pointaient dans la direction d'une accélération du réchauffement climatique. Mais la prudence du Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (GIEC) l'avait incité à exclure ces éléments de son rapport quinquennal de 2007. Le rapport d'étape publié hier en plein sommet du G20 à Pittsburgh change radicalement la donne. «La rapidité et l'ampleur
des changements climatiques semblent en voie de dépasser les prévisions
les plus alarmantes du dernier rapport du GIEC», résumait
hier la déclaration publiée par le Programme des Nations
unies pour l'environnement (PNUE).
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Le rapport indique que l'accélération maintenant confirmée par le GIEC du réchauffement de la planète est déjà en train de faire franchir à plusieurs grands écosystèmes le «seuil d'irréversibilité» qui mène à leur disparition. Le GIEC nomme deux de ces seuils en train d'être franchis. Le premier et sans doute un des plus alarmants est la fonte accélérée des glaciers tropicaux et des régions tempérées, qui fournissent de l'eau potable, l'irrigation agricole et de l'électricité à pas moins de 20 à 25% des humains. De plus, les changements en cours dans les cycles hydrologiques sont déjà en train de chambarder, sinon de faire totalement disparaître les régions climatiques dont dépendent d'immenses écosystèmes et milieux de vie humains en asséchant davantage et de façon permanente plusieurs régions semi-arides de la planète en Asie, en Afrique, en Australie et en Amérique, dans le sud-ouest des États-Unis, déjà aux prises avec des sécheresses et des incendies pratiquement incontrôlables. Pour le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, qui signe l'avant-propos de ce rapport, «le monde doit réaliser une fois pour toutes qu'il faut agir maintenant et que nous devons travailler ensemble pour faire face à ce défi colossal, un défi moral qui est celui de notre génération». Pour le GIEC, il est «encore possible» d'éviter les pires impacts du réchauffement en cours à condition d'enclencher «une action immédiate, globale et décisive» qui passe par une protection des puits de GES, comme les grandes forêts, et l'adoption de modes de production et de consommation différents. Malgré tous les signaux des chercheurs, le rapport établit que les émissions de gaz à effet de serre (GES) d'origine humaine ont augmenté de 38% depuis 1990, la moyenne annuelle étant passée de 0,9% par année entre 1990 et 1999 à 3,5% par année en moyenne depuis l'an 2000. Le GIEC avait pour sa part basé ses dernières prévisions sur une augmentation d'environ 1% par année. C'est aussi ce qui explique que le GIEC est beaucoup plus affirmatif quand il prévoit un ralentissement, sinon un arrêt de la circulation thermohaline des océans et la possibilité que la libération dans l'atmosphère du CO2 et du méthane emprisonné dans le pergélisol puisse rendre le climat incontrôlable. Cette fois, le GIEC s'alarme pour de bon du problème de mieux en mieux documenté de l'acidification des océans, lesquels sont en train de se gorger de CO2, ce qui stérilise les coraux de régions entières, comme la côte californienne, et qui compromet la survie des cheptels aquatiques et des millions de personnes qui en dépendent pour se nourrir souvent dans les pays les plus pauvres. Vincent Gay, commission écologie
du NPA
Sources:
http://www.ledevoir.com/2009/09/25/268578.html http://www.unep.org/ |