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Environnement écologie

Le réchauffement climatique s'accélère et certains phénomènes sont désormais irréversibles, selon le GIEC
ADIT, octobre 2009
http://www.jennar.fr/
     Le réchauffement climatique s'accélère et certains phénomènes sont désormais irréversibles, selon le GIEC
     Plusieurs études publiées depuis deux ans pointaient dans la direction d'une accélération du réchauffement climatique. Mais la prudence du Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (GIEC) l'avait incité à exclure ces éléments de son rapport quinquennal de 2007. Le rapport d'étape publié hier en plein sommet du G20 à Pittsburgh change radicalement la donne.

     «La rapidité et l'ampleur des changements climatiques semblent en voie de dépasser les prévisions les plus alarmantes du dernier rapport du GIEC», résumait hier la déclaration publiée par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).
     Telles sont en effet les conclusions auxquelles en arrivent 400 des principaux météorologistes et chercheurs de haut niveau mobilisés par le GIEC pour produire ce nouveau rapport d'étape à un peu plus de deux mois de la conférence de Copenhague, dont l'issue semble déjà problématique. (On peut le télécharger sur le site Internet du Devoir.) Le dernier rapport quinquennal a été publié en 2007 après avoir été contre-expertisé par plus de 1200 chercheurs de partout dans le monde.
     Non seulement plusieurs scénarios parmi les plus pessimistes sont déjà en train de se matérialiser, mais aussi plusieurs des scénarios de long terme sont à nos portes, sinon déjà en marche, précise le rapport.
     Ainsi, la hausse du niveau des océans, qui devait se situer entre 18 et 59 cm d'ici 2100 (par rapport à 1990), devrait maintenant atteindre entre 0,8 et 2 mètres, ce que refusaient d'envisager en 2007 plusieurs chercheurs plus conservateurs du GIEC. Le rapport précise que des indices importants incitent à penser que les niveaux des océans pourraient s'élever «de cinq à dix fois plus dans les siècles suivants» si les glaciers qui couvrent le Groenland, l'Antarctique et l'Himalaya fondent plus vite que prévu.
     Or les derniers relevés faits au Groenland indiquent qu'à l'été 2007, la fonte des glaciers a été 60% plus abondante qu'en 1998. Des taux de fonte similaires ont aussi été mesurés dans l'Antarctique.
     Quant aux trente glaciers témoins des neuf grandes chaînes de montagnes qui servent au suivi du réchauffement planétaire, la vitesse de leur fonte depuis l'an 2000 a doublé par rapport aux deux dernières décennies. À ce rythme, les chercheurs prédisent la disparition des glaciers des Pyrénées d'ici 2050 et d'Afrique tropicale d'ici 20 ans, provoquant d'importantes pénuries d'eau pour les humains et les autres espèces vivantes.

suite:
     Le rapport indique que l'accélération maintenant confirmée par le GIEC du réchauffement de la planète est déjà en train de faire franchir à plusieurs grands écosystèmes le «seuil d'irréversibilité» qui mène à leur disparition.
     Le GIEC nomme deux de ces seuils en train d'être franchis. Le premier et sans doute un des plus alarmants est la fonte accélérée des glaciers tropicaux et des régions tempérées, qui fournissent de l'eau potable, l'irrigation agricole et de l'électricité à pas moins de 20 à 25% des humains. De plus, les changements en cours dans les cycles hydrologiques sont déjà en train de chambarder, sinon de faire totalement disparaître les régions climatiques dont dépendent d'immenses écosystèmes et milieux de vie humains en asséchant davantage et de façon permanente plusieurs régions semi-arides de la planète en Asie, en Afrique, en Australie et en Amérique, dans le sud-ouest des États-Unis, déjà aux prises avec des sécheresses et des incendies pratiquement incontrôlables.
     Pour le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, qui signe l'avant-propos de ce rapport, «le monde doit réaliser une fois pour toutes qu'il faut agir maintenant et que nous devons travailler ensemble pour faire face à ce défi colossal, un défi moral qui est celui de notre génération».
     Pour le GIEC, il est «encore possible» d'éviter les pires impacts du réchauffement en cours à condition d'enclencher «une action immédiate, globale et décisive» qui passe par une protection des puits de GES, comme les grandes forêts, et l'adoption de modes de production et de consommation différents.
     Malgré tous les signaux des chercheurs, le rapport établit que les émissions de gaz à effet de serre (GES) d'origine humaine ont augmenté de 38% depuis 1990, la moyenne annuelle étant passée de 0,9% par année entre 1990 et 1999 à 3,5% par année en moyenne depuis l'an 2000. Le GIEC avait pour sa part basé ses dernières prévisions sur une augmentation d'environ 1% par année.
     C'est aussi ce qui explique que le GIEC est beaucoup plus affirmatif quand il prévoit un ralentissement, sinon un arrêt de la circulation thermohaline des océans et la possibilité que la libération dans l'atmosphère du CO2 et du méthane emprisonné dans le pergélisol puisse rendre le climat incontrôlable.
     Cette fois, le GIEC s'alarme pour de bon du problème de mieux en mieux documenté de l'acidification des océans, lesquels sont en train de se gorger de CO2, ce qui stérilise les coraux de régions entières, comme la côte californienne, et qui compromet la survie des cheptels aquatiques et des millions de personnes qui en dépendent pour se nourrir souvent dans les pays les plus pauvres.
 
Vincent Gay, commission écologie du NPA
Sources:
http://www.ledevoir.com/2009/09/25/268578.html
http://www.unep.org/