| La France produit 850 millions
de tonnes de déchets par an et compte 128 incinérateurs qui
traitent 43% des ordures ménagères. Ce traitement entraine
la production d'un flux de dioxine qui, grâce à la modernisation
des installations a été réduit. Si, au total, les
émissions de dioxines, toutes sources confondues, ont été
divisées par 4 depuis dix ans, la consommation de produits «locaux»
est responsable, plus que la proximité géographique de la
survenue de cancers.
A proximité des incinérateurs, le lait ou les végétaux peuvent accumuler des dioxines... C'est l'objet du nouveau dossier thématique, consacré à l'impact sanitaire de l'incinération des déchets ménagers, présenté par l'Institut de veille sanitaire. En France, la production de déchets est en constante augmentation de 1 à 2% par an. Aujourd'hui un habitant produit en moyenne 360 kg de déchets par an soit 1 kg par jour. La bio-accumulation: Les «dioxines» englobent deux grandes catégories de composés, les polychlorodibenzodioxines (PCDD) et les polychlorodibenzofuranes (PCDF) qui appartiennent à la famille des hydrocarbures aromatiques polycycliques chlorés (HAPC). 17 molécules appartenant à la famille des «dioxines» sont les plus toxiques et sont habituellement étudiées en France et au niveau international. Ces molécules sont peu biodégradables, très solubles dans les graisses, et peu solubles dans l'eau. Elles présentent donc un potentiel important d'accumulation dans les sols et ont tendance à s'accumuler le long des chaînes alimentaires pour arriver finalement jusqu'à l'homme. On parle de bio-accumulation. Incidence des cancers à proximité des usines d'incinération d'ordures ménagères: Une étude «écologique» réalisée dans le cadre du Plan cancer 2003-2007, démontre un impact des rejets atmosphériques des incinérateurs d'ordures ménagères sur le risque de certains cancers entre 1990 et 1999 et confirme l'utilité des mesures de réduction des émissions de polluants. Une relation statistiquement significative est mise en évidence, chez les femmes, entre l'exposition aux incinérateurs d'ordures ménagères et le risque de cancer toutes localisations confondues, de cancers du sein et de lymphomes malins non hodgkiniens. |
On peut, étant donnée la diminution
des émissions de dioxines, prévoir une diminution du risque
de cancer chez les populations exposées néanmoins, aujourd'hui,
on ne peut exclure que les expositions passées
depuis les années 70 puissent encore aujourd'hui favoriser la survenue
de cancers.
Il n'y a pas que les dioxines: L'impact sanitaire mesuré par l'étude incidence des cancers à proximité des incinérateurs ne tient pas compte des autres polluants, furanes, PCB, CO, oxydes d'azote (NOx), sulfates (SOx), acide chlorhydrique (HCl), cadmium, plomb, chrome, mercure, arsenic, béryllium, hydrocarbures aromatiques (HAP) et poussières. Parmi ces polluants, certains sont également cancérigènes. Une plus forte incidence de la consommation de produits locaux que de la localisation géographique: Une seconde étude, «l'étude imprégnation» montre que la contribution des incinérateurs à l'imprégnation de la population est plus faible que d'autres facteurs dont les habitudes alimentaires et montre une contribution notable chez les consommateurs de produits locaux exposés aux incinérateurs. Quelle réponse des pouvoirs publics: En 2002, la Direction générale de la santé (DGS) a mandaté l'Institut de veille sanitaire (InVS) pour identifier et proposer des études visant à améliorer les connaissances sur l'impact des rejets atmosphériques des incinérateurs sur la santé publique. L'InVS de veille sanitaire a rendu trois rapports en 2003, dont un guide pour informer les acteurs locaux sur les enjeux de santé publique associés aux incinérateurs. Source: Institut de veille sanitaire, mise en ligne Maurice Chevrier, Santé log, le 16 février 2009 Télécharger la plaquette de l'InVS «Incidence
des cancers à proximité des usines d'incinération
d'ordures ménagères»: http://www.invs.sante.fr/
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