Eric MEUNIER, avril 2009 Une étude de Doug Gurian-Sherman, chercheur
pour l'Union des Scientifiques Concernés (Union
of Concerned Scientist – UCS), rendue publique en mars 2009 conclut
qu'après treize années de mise en culture commerciale de
PGM, aucune augmentation de rendement n'a pu leur être directement
attribuée.
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L'auteur souligne finalement que les méthodes biologiques ou utilisant peu d'intrants ont des rendements généralement proches de ceux des méthodes conventionnelles, sous-entendant qu'un travail de recherche accentué sur ces méthodes pourraient s'avérer tout aussi pertinent, voire plus que celui sur la transgénèse au regard des coûts sociétaux des PGM. Enfin, les expériences de cultures génétiquement modifiées pour améliorer directement les rendements (résistance aux maladies ou aux stress abiotiques) n'ont pas abouti, malgré 3.022 autorisations d'essais en champs accordées depuis 1987 pour de telles PGM. A partir de ces données, Doug Gurian-Sherman explique donc que pour ce qui est de l'amélioration de la production alimentaire mondiale, après vingt années de recherche et plusieurs milliers d'essais en champs, seul le transgène Bt s'est avéré efficace pour augmenter les rendements de culture, à raison de seulement 0,25% par an et uniquement pour le maïs. L'UCS conclut cette étude en recommandant de réorienter les financements de la recherche agricole vers des approches qui ont démontré leur efficacité, comme les méthodes traditionnelles d'amélioration végétale, l'agriculture bio et les méthodes utilisant moins d'intrants ; de travailler à augmenter localement la production alimentaire dans les pays en développement; de mettre en place des techniques efficaces d'identification et d'évaluation des impacts négatifs potentiels des cultures GM. Brad Mitchell, Directeur des relations publiques de Monsanto, a réagi en expliquant que l'entreprise considérait l'étude comme trompeuse, l'auteur ayant «choisi les données lui permettant d'arriver à sa conclusion». Détaillant sa réponse, il explique que «les principaux travaux sur les cultures transgéniques sont pour les rendre résistantes aux insectes et tolérantes aux herbicides. Ils n'augmentent pas intrinsèquement les rendements. Ils protègent les rendements». Cette précision confirme donc les conclusions de Doug Sheridan. Cette étude n'est pas la première remise en cause de la promesse de meilleurs rendements. Il y a deux mois, une étude australienne montrait qu'au cours de la première année de culture, le colza GM n'affichait pas de meilleurs rendements de culture que le colza non GM. En 2002, une étude de la Soil Association donnait déjà les grandes lignes de ce qui figure dans l'étude de l'UCS, allant même jusqu'à constater une baisse des rendements pour le soja (et le colza) tolérant le RoundUp, mais aussi, comme l'UCS, une petite hausse de rendement pour le maïs Bt. |