CONTROVERSES ENERG...ETHIQUES !
Energies renouvelables, environnement-écologie, développement...
L'effet rebond pénalise les économies d'énergie et le climat
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     Des ampoules basse consommation que l’on éteint moins fréquemment. Des voitures économes en carburant que l’on conduit davantage.

     Un chauffage que l’on pousse plus après avoir mieux isolé son logement. Les exemples de ce genre sont nombreux. Et pourraient contrecarrer les tentatives de lutte contre le changement climatique. C’est ce que l’on appelle l'effet rebond, c’est-à-dire la réduction voire l’annulation des économies d’énergie par des modifications du comportement de la société, directes mais aussi indirectes - par exemple en abaissant les coûts de l’énergie et donc en augmentant la demande et la consommation. Ce phénomène, observé depuis quelques années, est confirmé par de récentes études sur le sujet.
     Dans une large enquête, le think tank américain Breakthrough Institute avait conclu que l’effet rebond pouvait avoir un impact sérieux sur la réduction des émissions de carbone. "A chaque fois que nous progressons de deux pas du point de vue de l’efficience énergétique et donc la réduction des coûts, l’effet rebond signifie un recul en arrière d’un pas ou plus, allant parfois jusqu’à ruiner les gains réalisés au départ", assure l’auteur principal du rapport, Jesse Jenkins, cité par le Guardian. Ainsi, à une échelle micro-économique, entre 10 et 30% des économies d’énergie réalisées grâce à des voitures ou des logements performants seraient perdues.
     Les causes d’un tel contre-effet ne sont pas parfaitement claires. Les raisons sont peut-être à chercher du côté du principe de la consommation, qui nous fait utiliser davantage un produit ou un service qui coûte moins cher. Ou du côté de la conscience, qui tolèrerait une action néfaste pour l’environnement sous prétexte que l’on a réalisé des efforts par ailleurs.

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Ainsi, Steve Sorrell, expert en énergie à l’Université du Sussex, a passé au crible trois actions d’économie d’énergie: baisser son chauffage de 1°C, remplacer les courts trajets en voiture par de la marche ou du vélo et gaspiller un tiers de moins de nourriture. Selon le chercheur, si vous menez ces trois actions mais consacrez l’argent économisé à vos dépenses habituelles, l’effet de rebond sera de 34%, c’est-à-dire une annulation d’autant de la réduction des émissions de gaz à effet de serre réalisée.
     Pour le chauffage des logements, en particulier, de nombreuses raisons pourraient expliquer pourquoi la limitation de l’intensité énergétique ne débouche pas sur les économies attendues. "Souvent, les logements ne fonctionnent pas comme prévu, en partie parce que leurs occupants se comportent de manière plus complexe que ce à quoi s’attendaient les designers. Ils vont par exemple ouvrir les fenêtres, laisser les portes ouvertes, générer de la chaleur corporelle ou installer des écrans plasma", livre Kathryn Janda, auteur d’un récent rapport sur la consommation d’énergie pour le Centre de recherche sur l’énergie au Royaume-Uni.
     Que conclure de ces études? S’il faut bien évidemment poursuivre nos efforts pour améliorer l’efficience énergétique de nos infrastructures et réduire nos émissions carbonées, nous devons réaliser ces efforts dans une optique plus globale de réduction de notre consommation, motivée par les retombées environnementales aussi bien que les gains économiques, pour réellement lutter contre le changement climatique.
     Et vous, qu’en pensez-vous? Avez-vous conscience de cet effet rebond et que faites-vous pour le limiter?

http://thebreakthrough.org/ (60 pages)
http://www.guardian.co.uk/


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