Des ampoules
basse consommation que l’on éteint moins fréquemment. Des
voitures économes en carburant que l’on conduit davantage.
Un chauffage que l’on pousse plus après
avoir mieux isolé son logement. Les exemples de ce genre sont nombreux.
Et pourraient contrecarrer les tentatives de lutte contre le changement
climatique. C’est ce que l’on appelle l'effet
rebond, c’est-à-dire la réduction voire l’annulation
des économies d’énergie par des modifications du comportement
de la société, directes mais aussi indirectes - par exemple
en abaissant les coûts de l’énergie et donc en augmentant
la demande et la consommation. Ce phénomène, observé
depuis quelques années, est confirmé par de récentes
études sur le sujet.
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Ainsi, Steve Sorrell, expert en énergie à l’Université du Sussex, a passé au crible trois actions d’économie d’énergie: baisser son chauffage de 1°C, remplacer les courts trajets en voiture par de la marche ou du vélo et gaspiller un tiers de moins de nourriture. Selon le chercheur, si vous menez ces trois actions mais consacrez l’argent économisé à vos dépenses habituelles, l’effet de rebond sera de 34%, c’est-à-dire une annulation d’autant de la réduction des émissions de gaz à effet de serre réalisée. Pour le chauffage des logements, en particulier, de nombreuses raisons pourraient expliquer pourquoi la limitation de l’intensité énergétique ne débouche pas sur les économies attendues. "Souvent, les logements ne fonctionnent pas comme prévu, en partie parce que leurs occupants se comportent de manière plus complexe que ce à quoi s’attendaient les designers. Ils vont par exemple ouvrir les fenêtres, laisser les portes ouvertes, générer de la chaleur corporelle ou installer des écrans plasma", livre Kathryn Janda, auteur d’un récent rapport sur la consommation d’énergie pour le Centre de recherche sur l’énergie au Royaume-Uni. Que conclure de ces études? S’il faut bien évidemment poursuivre nos efforts pour améliorer l’efficience énergétique de nos infrastructures et réduire nos émissions carbonées, nous devons réaliser ces efforts dans une optique plus globale de réduction de notre consommation, motivée par les retombées environnementales aussi bien que les gains économiques, pour réellement lutter contre le changement climatique. Et vous, qu’en pensez-vous? Avez-vous conscience de cet effet rebond et que faites-vous pour le limiter? http://thebreakthrough.org/
(60 pages)
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