Le développement des énergies
renouvelables dans l'UE nécessitera en moyenne 52 milliards €
d'investissements par an jusqu'en 2050 et deux pays, la France et l'Espagne,
seront prépondérants dans cette action, soutient un rapport
présenté mardi à Bruxelles.
Le solaire et l'éolien sont les deux principales sources d'énergies renouvelables appelées à remplacer le pétrole, le gaz et le charbon d'ici à 2050, affirme ce rapport de l'institut indépendant European Climate Foundation. Il doit être remis aux commissaires européens au Climat Connie Hedegaard et à l'Energie Gunther Oettinger, ainsi qu'au ministre espagnol de l'Industrie Miguel Sebastian, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l'UE. L'Espagne doit devenir le principal producteur d'énergie solaire de l'UE, indique ce rapport. Son réseau acheminera en outre l'essentiel de la production solaire d'Afrique du nord via le détroit de Gibraltar. La France, pour sa part, tient un double rôle. Elle devrait produire une partie substantielle de l'énergie éolienne de l'UE et, compte tenu de sa situation centrale, elle est la plaque tournante du transit de l'électricité produite en Espagne et au Royaume-Uni vers le nord et l'est de l'UE. Le réseau existant entre l'Espagne et la France a actuellement une capacité de 1 GW. Elle devra être portée à 47 GW en 2050. Celui entre la France et l'Allemagne devra passer de 6 à 20 GW, celui entre la France et le Royaume-Uni de 2 à 12 GW et celui entre la France et l'Europe centrale de 3 à 15 GW, précise l'étude. |
"La France et l'Espagne ont un rôle
fondamental" dans le développement de ces interconnexions, a
expliqué Tom Brookes, de L'European Climate Foundation, lors de
la présentation de ce rapport à la presse. "Il va falloir
construire ces infrastructures, et il faut commencer maintenant", a-t-il
insisté.
"L'Espagne est très en faveur, mais la France ne semble pas aussi convaincue", a-t-il toutefois souligné. Aucun des grands acteurs du secteur --EDF, GDF, Alstom-- ne s'est impliqué dans la réalisation de ce rapport, même si le groupe français RTE (Réseau de Transport et d'Electricité) "est enthousiaste", a-t-il précisé. Les objectifs français pour l'énergie éolienne sont en outre remis en question dans un rapport d'information parlementaire rédigé par un élu de la majorité présidentielle. Les investissements s'élèveront à 52 milliards € en moyenne par an, soit 2,5% du montant total des dépenses annuelles de l'UE, précise le rapport. A titre de comparaison, l'UE investit 58 milliards par an pour ses infrastructures routières. L'UE s'est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 80% pour 2050 et s'est fixé une triple contrainte dès 2020: réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20% par rapport à leurs niveaux de 1990, porter à 20% la part des renouvelables dans sa consommation d'énergie et réaliser 20% d'économies. |