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2010
L'EPFL lance la plus grande centrale solaire de Suisse

ADIT, août
     Dépassant le Lignon et le Stade de Suisse, le campus accueillera le plus grand parc photovoltaïque du pays. - Ce projet, qui verra le jour cette année encore, sera un laboratoire géant à ciel ouvert de cette énergie renouvelable. - Les panneaux solaires recouvriront 20.000 mètres carrés de toit et produiront 2 millions de kilowattheures.

© Keystone |

ANNE GAUDARD | 16.01.2009 | 00:00

     «Ces toits plats commençaient à nous causer des soucis; nous pouvons enfin en tirer parti.» Au diable les problèmes d'étanchéité!
     Dorénavant, les toits de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) produiront de l'électricité. «Mieux, comme l'a précisé Francis-Luc Perret, vice-président en charge de la logistique et de la planification de l'institut, «ce seront des lieux de réflexion permanente, des laboratoires à ciel ouvert». Car, si en 2011, les toitures accueilleront 20.000 m2 de panneaux solaires et produiront quelque 2 millions de kWh, ils retraceront aussi un pan de l'histoire de l'énergie solaire. Et c'est bien cela qu'ont voulu les concepteurs de ce projet de parc photovoltaïque, le plus grand de Suisse à l'heure actuelle: faire évoluer cette technologie afin de la rendre plus rentable, plus durable.
     Puisqu'elle a un rôle à jouer dans l'approvisionnement de la Suisse en électricité.

20 millions investis
     «Nous espérons que chaque mois qui passe apportera des solutions pour faire baisser les prix», a résumé Pierre-Alain Urech, directeur général de Romande Energie. Et de parler de partenariat fort entre son entreprise, l'EPFL et bien sûr l'industrie, notamment celle présente dans la région lémanique. Si l'électricien finance le parc pour 20 millions de francs, l'Ecole polytechnique fournit le site, où pourront s'égayer ses chercheurs, et s'engage à acheter à prix coûtant 25 à 30% des kWh produits. Soit une petite part des 60 millions de kWh que l'EPFL consomme par an, elle qui se doit aussi de surveiller son budget. Ainsi, confie Francis-Luc Perret, elle n'a pas voulu changer de fournisseur d'électricité, comme l'ouverture du marché le lui aurait permis, car une telle démarche lui aurait coûté quelque 3 millions de plus par an.

suite:
     A prix coûtant? «Selon les étapes, nous estimons le prix du kWh entre 60 et 90 centimes», explique Pierre-Alain Urech. Soit quatre fois, environ, le prix de l'éolien, une source énergétique beaucoup plus proche des prix du marché. Impossible, pour lui, d'être plus précis, puisque tout dépend de l'évolution technologique. Cela dit, «nous voulons réduire le prix de manière importante sur la première étape déjà».
     Programmée pour cette année, elle concernera 6000 m2 de panneaux traditionnels et 2000 m2 dédiés à la recherche. Puis, en 2010 et en 2011, deux fois 6000 m2 seront à nouveau mis en production. Permettant à plusieurs types de cellules photovoltaïques d'évoluer côte à côte.
     «C'est une chance de pouvoir tester des nouvelles technologies en phase de précommercialisation en conditions réelles, aux côtés des technologies matures», souligne Hans-Björn Püttgen, responsable du transdisciplinaire Energy Center de l'EPFL. Et d'insister sur le fait que les recherches se répartiront tout au long de la chaîne de production du solaire. Voire au-delà. Il s'agira aussi de pousser les études, permettant
l'intégration toujours plus poussée des panneaux dans l'espace construit. Ainsi, à terme, ce ne sont pas moins de 60.000 m2 qui pourraient être recouverts de panneaux photovoltaïques sur le site de l'EPFL. Façades, parkings et routes compris. Une condition à l'extension du parc, souligne Romande Energie: que ces kWh verts trouvent preneurs au-delà de l'EPFL. Injectés dans le réseau, ils seront proposés avec une surtaxe de 80 centimes aux clients de l'entreprise.

Indispensable industrie
     Et le projet ne serait rien sans l'industrie. Sont visées les sociétés déjà présentes sur le marché, mais aussi les start-up. Et, pour l'heure, rien n'est encore signé, même pour la première étape du parc. L'industrie aura aussi son rôle à jouer dans la fabrication et la commercia­lisation à grande échelle des technologies développées car, ont insisté les intervenants, une baisse des prix du kWh solaire passe inévitablement par un accroissement des volumes.
     Et les concepteurs de ce projet d'espérer qu'il enfantera un grand nombre de start-up. Et qu'il permettra le développement d'un important pôle solaire romand.


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