PARIS (AFP)
Les biocarburants émettent moins de gaz à effet de serre que les carburants fossiles, selon une étude publiée cette semaine par l'Ademe, mais ce bilan peut être beaucoup plus contrasté, voire s'inverser, si on prend en compte les forêts ou prairies détruites pour les cultiver. "Des travaux spécifiques doivent
être conduits pour approfondir cette zone d'ombre (...). Il
est nécessaire de lever cette incertitude", d'après le
rapport réalisé par le bureau Bio
Intelligence Service pour le compte de l'Agence pour le développement
et la maîtrise de l'énergie (Ademe).
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Ces études ont été réalisées
sans prendre en compte de changement d'affectation des sols. Or, par exemple,
en transformant une forêt, capable de stocker du CO2 dans
le sol et qui en émet quand on la détruit, en un champ de
cultures, on peut renverser le bilan environnemental des biocarburants.
Le rapport propose plusieurs scénarios qui prennent en compte à divers dégrés l'impact du changement d'affectation des sols sur le bilan total des biocarburants. Ainsi le biodiesel de soja, qui offre une réduction de 77% d'émission de GES sans prise en compte ce changement de sol, ne présente plus le même profil dans le scénario maximaliste (un ha de forêt tropicale transformé en un ha de culture de biocarburants): il émet alors 4 à 5 fois plus de GES que le gasoil... Un comité d'orientation chargé d'étudier cette question va être mis en place le mois prochain, a expliqué, lors de la présentation du rapport, Jean-Louis Bal, directeur des énergies renouvelables à l'Ademe. "On veut vraiment éclaircir cette question qui est tout à fait fondamentale, on peut complètement inverser le résultat des bilans de ces biocarburants en fonction des différents scénarios. Aujourd'hui, personne n'est à même de dire quel est le bon scenario", a-t-il déclaré. |