La poignée de scientifiques
contestant que le réchauffement climatique soit dû à
l'accumulation de gaz à effet de serre est bien plus influente auprès
des médias que dans la communauté scientifique elle-même.
Trois livres viennent de paraître contestant que le réchauffement climatique soit dû à l'activité humaine L'imposture climatique, de Claude Allègre chez Pion, Le Nouveau voyage au centre de la terre, de Vincent Courtillot chez Odile Jacob, et Le mythe climatique, de Benoît Rittaud au Seuil. Leur succès en librairie a provoqué le trouble dans l'opinion: on s'interroge sur la réalité du changement climatique et sur ses causes. Que défendent les climatosceptiques? Ils ne nient pas la réalité du réchauffement de notre planète, mais en réfutent l'explication par l'accumulation dans l'atmosphère de gaz à effet de serre. Ils insistent sur la pause marquée depuis une décennie dans l'augmentation des températures observée tout au long du XXe siècle, alors que parallèlement la concentration atmosphérique des gaz à effet de serre ne cesse de progresser. De façon générale, ils privilégient l'explication du réchauffement par les irrégularités de l'activité du soleil. Nul n'ignore que les variations naturelles de l'activité solaire influent sur ta température moyenne terrestre. Cependant, les climatologues estiment que cette influence n'est pas suffisante pour expliquer l'ampleur du réchauffement actuel. Quant au plateau enregistré dans tes températures depuis dix ans, il ne surprend pas les spécialistes. «Personne n'a jamais prétendu que chaque année à venir serait plus chaude que la précédente. Il y a toujours eu des variations saisonnières et régionales. C'est comme ce mois de janvier 2010, qui était très froid en France. Sauf qu'au niveau planétaire c'est le deuxième mois dejanvierle plus chaud!», explique Jean Jouzet, climatologue du CEA. «Il y a une superposition de fluctuations naturelIes avec une tendance beaucoup plus régulière au réchauffement, visible par exemple dans les régions arctiques avec une diminution de la banquise en été», confirme son collègue Hervé Le Treut. (suite)
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Ces trois livres n'ont donc en aucun cas ébranlé le consensus des climatologues sur le fait que le réchauffement soit dû à l'accumulation de gaz à effet de serre. Bien au contraire, ils ont ridiculisé leurs auteurs. La liste des erreurs recensées par les climatologues dans les livres d'Allègre et de Courtillot fait ainsi pas moins de 93 pages! Conclusion cinglante d'une lettre ouverte aux institutions scientifiques, signée par plus de 600 climatologues: «Ces ouvrages n'auraient pu être publiés si on leur avait simplement demandé la même exigence de rigueur qu'à un manuscrit scientifique professionnel. De nombreuses erreurs de forme, de citations, de données et de graphiques ont été identifiées. Plus grave, à ces erreurs de forme s'ajoutent des erreurs de fond majeures dans la description du fonctionnement du système climatique.»
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