WASHINGTON (AFP)
Le fond de l'océan Arctique libère
du méthane, un puissant gaz à effet de serre, à un
rythme plus élevé que ne le pensaient les experts, ce qui
pourrait aggraver le réchauffement climatique, selon une étude
publiée jeudi dans la revue Science.
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Mais les observations de l'équipe de l'université de Fairbanks montrent que le permafrost sous-marin est perforé et laisse échapper de grandes quantités de méthane. Plus de 80% des eaux en profondeur et plus de la moitié des eaux de surface étudiées présentaient un niveau de méthane environ huit fois supérieur à la normale, selon l'étude. Or, même si seule une fraction du méthane stocké dans le plateau continental est libéré, l'effet peut être très important en matière de réchauffement climatique, mettent en garde les chercheurs. "Le permafrost situé sous le fond de l'océan contient de grandes quantités de carbone et les experts craignent que le méthane qu'il libère ne conduise à la hausse des températures atmosphériques, entraînant par un cercle vicieux la libération d'une plus grande quantité de méthane du permafrost et un réchauffement plus important", expliquent les auteurs. La concentration actuelle moyenne de méthane dans l'Arctique est d'environ 1,85 partie par million, soit la plus élevée depuis 400.000 ans, souligne Natalia Chakhova. Sa concentration au-dessus du plateau arctique de Sibérie orientale est encore plus élevée et le permafrost situé sous l'océan "montre déjà des signes d'instabilité", indique Mme Chakhova. "S'il continue à se déstabiliser, les émissions de méthane (...) seront beaucoup plus importantes". |