La Chine a détrôné
les USA en passant premier producteur mondial d'énergie éolienne
en 2010, selon les derniers chiffres du Gwec. Les nouvelles capacités
installées ont pour la première fois reculé en Europe
et aux Etats-Unis impactés par la crise.
Selon les chiffres publiés le 2 février
par le Conseil mondial de l'énergie éolienne (Global Wind
Energy Council, Gwec), la capacité éolienne mondiale s'est
accrue de 22,5% en 2010 et est passée de 158,7 gigawatts (GW) en
2009 à 194,4 GW. Ce qui a représenté un investissement
total de 47,3 milliards €.
Le ''boom'' de l'éolien chinois
35,8 GW d'énergie éolienne ont
ainsi été installés l'an dernier dont la moitié
rien qu'en Chine (16,5 GW)! L'Empire du Milieu a même détrôné
le leader américain en termes de capacité de production éolienne
passant de 25,8 GW en 2009 à 42, 28 GW en 2010 (contre 40,18 GW
pour les USA). La Chine a par la même occasion devancé l'Allemagne
(27,21 GW)- classée au troisième rang mondial-, suivie de
l'Espagne (20,67 GW) et de l'Inde (13,06 GW) qui a accru sa capacité
de production éolienne de 2,1 GW en 2010. La France occupe
quant à elle le septième rang mondial avec 5.660 MW de capacité
installée.
D'autres pays émergents, à l'instar
de la Chine, ont aussi augmenté leur capacité de production
éolienne comme le Brésil (326 MW) ou le Mexique (316 MW).
213 MW ont en outre été installés en Afrique du Nord
(Egypte, Maroc et Tunisie).
Mais le ''boom de l'éolien continue"
dans l'Empire du Milieu d'autant que le pays ''est fermement engagé
sur la voie des 200 GW de puissance éolienne installée pour
2020'', a souligné Li Junfeng, secrétaire général
de l'Association chinoise de l'industrie des énergies renouvelables
(Creia), cité dans le communiqué du Gwec. Selon lui, la Chine
serait aussi en tête de la production mondiale d'équipements
éoliens devant le Danemark (Vestas), l'Allemagne (Siemens, Enercon)
et les Etats-Unis (GE).
"L'énergie éolienne est aujourd'hui
en pleine expansion au-delà des marchés traditionnels des
''pays riches'''', observe Steve Sawyer, secrétaire général
du Gwec. "C'est une tendance que nous attendons de voir se développer
à l'avenir, pas seulement en Asie.
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Nous constatons aussi des signes encourageants en Amérique
latine, en particulier au Brésil et au Mexique mais aussi en Afrique
du Nord et Sub-saharienne''.
Ralentissement du marché américain et européen
Toutefois pour la première fois en
20 ans, le Gwec souligne une diminution des nouvelles capacités
éoliennes installées annuelles, soit -7% par rapport à
2009. La raison? Un ralentissement du marché américain et
européen. Les Etats-Unis, frappés par la crise financière,
ont vu leur puissance installée chuter de 50% par rapport à
2009 et atteindre les 5 GW. Denise Bode, présidente de l'Association
américaine de l'énergie éolienne, a déploré
dans le communiqué ''l'absence de politique fédérale
prévisible, qui contraste avec les soutiens dont les énergies
fossiles ont bénéficié depuis 90 ans''. ''Maintenant
que nous sommes en concurrence avec le gaz naturel en termes de coûts,
nous avons besoin de cohérence des politiques fédérales
pour s'assurer que nous disposons d'un portefeuille diversifié de
sources d'énergie dans le pays'', a-t-elle déclaré.
L'Europe n'est pas en reste et a connu aussi
une baisse de 7,5% de nouvelles capacités installées par
rapport à 2009. Soit 9,9 GW dont 1,08 GW pour la France. Le marché
européen de l'éolien offshore a au contraire augmenté
de 50% notamment au Royaume-Uni, au Danemark et la Belgique. De son côté,
la France vient d'annoncer un appel d'offres pour 3 GW d'offshore prévus
pour seulement 2015.
"Un meilleur accès au financement
est un besoin urgent, et l'Union européenne doit agir sans tarder
pour éviter que l'Europe perd sa position de leader dans l'énergie
éolienne et d'autres technologies renouvelables'', a prévenu
Christian Kjaer de l'Association européenne de l'énergie
éolienne.
Pour Steve Sawyer du Gwec, "2010 a été
une année difficile pour la plupart des industries, et l'énergie
éolienne ne fait pas exception''. Ce dernier reste toutefois
confiant sur l'avenir de la filière: "l'année 2011 sera
meilleure. Les commandes ont repris dans la seconde moitié de 2010,
et les investissements dans le secteur continuent d'augmenter". |