Une expérience
ayant permis de reproduire en laboratoire les caractéristiques des
champs magnétiques de la Terre et d'autres planètes pourrait
ouvrir la voie à de nouveaux processus de fusion nucléaire,
selon une étude publiée dimanche par la revue Nature physics.
Des chercheurs du Massachussets Institute of
Technology (MIT) et de l'Université américaine de Columbia
ont utilisé un aimant d'une demi-tonne, aussi gros qu'un pneu de
camion, maintenu en lévitation grâce à un autre aimant,
afin de contrôler un gaz ionisé ou plasma.
Quatrième état de la matière
(après solide, liquide et gaz), le plasma est très répandu
dans l'univers (étoiles, vent solaire, ionosphère, éclairs...).
Il est constitué de particules électriquement chargées:
ions et électrons.
Dans le cadre du «Levitated
Dipole Experiment» (LDX), installé au MIT, l'aimant supraconducteur,
refroidi à -269 °C grâce à l'hélium liquide,
a pu contrôler les mouvements d'un plasma porté à 10
millions de degrés, contenu dans un compartiment adjacent.
Les turbulences créées «ont
entraîné une concentration plus dense du plasma -une étape
cruciale pour faire fusionner des atomes- au lieu de le disperser davantage
comme cela survient habituellement», souligne le MIT dans un communiqué.
Observé lors de l'interaction de plasmas
avec les champs magnétiques de la Terre ou de Jupiter, ce type de
concentration sous l'effet d'un champ magnétique «n'avait
jamais auparavant été recréé en laboratoire»,
selon le MIT.
Cette approche «pourrait fournir
une voie alternative pour la fusion» nucléaire, fait valoir
Jay Kesner (MIT), co-responsable du projet LDX avec Michael Mauel (Université
de Columbia).
Source de déchets radioactifs, la fission
nucléaire dans les centrales actuelles consiste à casser
des noyaux d'atomes. Réaliser au contraire leur fusion pourrait
fournir une énergie plus propre.
Dans le cadre du projet de fusion contrôlée
au sein du réacteur expérimental international (ITER) à
Cadarache, en France, il s'agit de faire fusionner les noyaux de deux isotopes
lourds de l'hydrogène: le deutérium et le tritium.
Cela implique de produire du tritium radioactif
et de protéger les parois du réacteur des neutrons issus
de la réaction nucléaire, alors que le procédé
du LDX pourrait permettre la fusion sans utiliser de tritium. Plus complexe
à mettre en oeuvre, il pourrait intervenir dans «une deuxième
génération» de réacteurs à fusion, selon
M. Kesner.
http://www.eurekalert.org/ |
http://www.radio-canada.ca/
Réinventer l'énergie nucléaire
Levitated Dipole Experiment
Des tests effectués en laboratoire ont
permis pour la première fois de reproduire les caractéristiques
des champs magnétiques de la Terre et d'autres planètes.
Les chercheurs du MIT (Massachusetts Institute
of Technology) qui ont réalisé les expérimentations
estiment que leur percée ouvre la voie à la création
d'une énergie inspirée de la fusion solaire.
Actuellement, la fission nucléaire
réalisée dans les centrales consiste à casser des
noyaux d'atomes, principale source de déchets radioactifs. La nouvelle
technique causerait, au contraire, leur fusion.
La méthode
L'expérience LDX (Levitated Dipole
Experiment) est basée sur l'utilisation d'un aimant d'une demi-tonne,
aussi gros qu'un pneu de camion, qui est maintenu en lévitation
grâce à un autre aimant.
Cette technique permet de contrôler
le plasma, le quatrième état de la matière (après
les états solide, liquide et gazeux). Cet état compose en
grande partie de nombreux éléments de l'Univers (étoiles,
vent solaire, ionosphère, éclairs...) et est constitué
de particules électriquement chargées: ions et électrons.
Dans l'expérience LDX, l'aimant supraconducteur,
refroidi à -269°C, a réussi à contrôler
les mouvements d'un plasma porté à 10 millions de degrés,
contenu dans un compartiment adjacent.
Selon l'un des responsables du MIT, Jay Kesner,
les agitations créées ont entraîné une concentration
plus dense du plasma. Une étape cruciale pour faire fusionner des
atomes, au lieu de le disperser davantage comme cela survient habituellement.
La fusion énergétique pourrait
représenter une solution à long terme aux besoins énergétiques
de la planète, sans contribuer au réchauffement.
Michael Mauel
Le détail de ces travaux est publié
dans le magazine Nature Physics |