LYON (AFP) — L'appellation d'origine
contrôlée (AOC) des vins des Côteaux du Tricastin pourrait
changer de nom avant la récolte 2009 afin d'améliorer son
image, écornée par les incidents enregistrés sur le
site nucléaire voisin du même nom, a indiqué mercredi
à l'AFP son président.
"L'idée fait son chemin et je souhaite qu'elle soit réalisée avant la récolte 2009", a déclaré Henri Bour, contacté par téléphone. "C'est uniquement une question d'image car nucléaire et alimentaire ne font pas très bon ménage dans l'esprit des consommateurs", a-t-il expliqué. Le site industriel du Tricastin a abondamment été médiatisé ces derniers jours en raison notamment d'une fuite d'effluents uranifères dans la nuit du 7 au 8 juillet. "Ce n'est pas le risque de contamination qui nous inquiète, car en tant qu'AOC nous n'effectuons pas de pompage des nappes phréatiques et de plus, nous faisons totalement confiance aux exploitants pour respecter les consignes de sécurité", a souligné M. Bour. Cela fait "une dizaine d'années" que l'AOC envisage de débaptiser son cru et les récents incidents pourraient accélérer les choses. |
"Nous avions déjà pris contact
il y a quelques années directement avec Areva et surtout Eurodif
afin qu'ils réfléchissent à l'idée de changer
le nom du site nucléaire", a expliqué M. Bour. "Mais
ils n'avaient pas compris notre démarche, ne voulant sans doute
pas reconnaître que l'image du nucléaire n'était peut-être
pas aussi parfaite que cela", regrette le président de l'AOC.
"Nous allons réunir le conseil d'administration de l'AOC le 5 août et débattre de cette question, mais il me semble qu'il existe désormais une large adhésion pour que nous prenions les devants, par précaution pour l'image", a indiqué M. Bour. Habituellement, la démarche de changement de nom est assez longue, "entre trois et cinq ans", mais les derniers évènements font que "tout le monde va dans le même sens et l'Institut national de l'origine et de la qualité (Inao) devrait profiter de la réforme actuelle des AOC pour l'effectuer". En ce qui concerne le futur nom, le choix pourrait se porter sur "Grignan", du nom du village de la Drôme où se trouve le siège de l'AOC, mais il pourrait également être fait appel à un "cabinet d'études pour élargir la réflexion", a précisé M. Bour. |