Les Echos
Les volumes de déchets radioactifs en forte hausse dans
l'Hexagone
En France, le volume total des déchets
radioactifs a augmenté de près de 12% entre 2004 et 2007,
pour atteindre 1,1 million de mètres cubes. C'est ce que montre
l'Inventaire national trisannuel des matières et des déchets
radioactifs publié hier par l'Agence nationale pour la gestion des
déchets radioactifs (Andra). Plus marquant encore: le volume des
déchets à haute activité radioactive, composés
principalement de résidus du combustible des centrales nucléaires
et responsable de 95% de la radioactivité des déchets, s'est
accru de 22% en trois ans. Ces déchets sont, pour le moment, entreposés
dans des puits ventilés à la Hague, à Marcoule et
à Cadarache. Un site de stockage profond (à 500 mètres
de profondeur) destiné, en particulier, à ces déchets
devrait être opérationnel en 2025. Une zone a été
choisie à Bure, à cheval entre la Meuse et la Haute-Marne.
Le volume à stocker représentera 5.000 mètres cubes
en 2030 d'après les prévisions de l'Andra contre 2.300 mètres
cubes aujourd'hui. L'Andra a également fait le point hier sur les
sites radioactifs orphelins, dont l'agence s'est vu confier la responsabilité
par la loi du 28 juin 2006. Ces sites ont été pollués
par différentes activités, comme l'extraction de radium pour
la médecine ou la parapharmacie avant la guerre. Ils ont parfois
été réaménagés en logement ou même
en école. Sur les 60 sites répertoriés, 24 restent
en attente ou en cours d'assainissement. Des déchets radioactifs
sont entreposés sur 6 des 30 sites déjà assainis et
sont en attente d'enlèvement. Cette activité produirait 300
mètres cubes de déchets par an.
Les Echos
L'Etat engage la réorganisation d'Areva
· Le champion du nucléaire va ouvrir son capital à
des partenaires stratégiques · Il se prépare à
céder son principal pôle d'activité et ses parts dans
Eramet et STMicroelectronics
Envisagée depuis des années,
l'entrée du japonais Mitsubishi Heavy Industries au capital d'Areva
pourrait se concrétiser rapidement. Hier, le conseil de surveillance
du champion français du nucléaire a en effet décidé
d'ouvrir son capital à des «partenaires stratégiques
et industriels» à hauteur de 15%. Autres candidats pressentis,
des fonds souverains d'Abu Dhabi et du Koweït. Le groupe public a
aussi officialisé la mise en vente de sa filiale de transmission
et de distribution T&D, qui représente 38% de son chiffre d'affaires.
Autres cessions envisagées, mais à des actionnaires publics,
les participations dans Eramet et STMicroelectronics. Ces mesures, conjuguées
à une baisse du dividende, doivent permettre de boucler le plan
de financement du groupe, compliqué par le départ de son
partenaire Siemens et les déboires de l'EPR finlandais. Pour Anne
Lauvergeon, la patronne d'Areva, tout cela permettra au groupe de «
continuer la course en tête » en pleine renaissance attendue
de l'atome.
Les Echos
Bricolage nucléaire
Bonne nouvelle, Areva est autorisé à
demander de l'argent. Pourvu que ce ne soit pas à l'Etat... Pourvu
que ce ne soit pas trop... Pourvu que cela ne fasse pas de vagues... Cinq
ans après avoir déposé sa première demande
d'augmentation de capital couplée à une entrée en
Bourse, Anne Lauvergeon, la patronne d'Areva, doit se contenter d'une demi-mesure,
tant la société se trouve piégée dans la toile
des contradictions de la politique industrielle française. Areva
aurait besoin d'une douzaine de milliards d'ici à 2012 pour mener
à bien ses projets de développement en France et à
l'international et solder son divorce avec Siemens. Elle n'a aucune chance
de les trouver avec une ouverture très limitée du capital
et la vente d'actifs compliqués, car tous stratégiques, en
période de basses eaux. A qui céder les mines de nickel calédoniennes
d'Eramet? Comment soutenir le leader européen de la microélectronique
en difficulté et dont le capital est savamment partagé entre
italiens et français? Même la cession de la filiale Transmission
et Distribution risque d'être compliquée et privera de plus
Areva de sa principale source de bénéfices. Voilà
qui est tout de même rageant à un moment où l'énergie
nucléaire retrouve un seconde souffle sur la planète et que
la France, qui n'a pas relâché son effort dans le domaine,
dispose des outils pour en profiter.
Alors que faire? Choisir. Soit on conduit
une vraie privatisation partielle, qui permettrait par exemple à
ses grands clients français et autres partenaires de prendre au
moins 40% du capital d'une société, cotée ou non en
Bourse, qui lui donnerait les moyens de partir à la conquête
de l'international. Soit on retransforme Areva en établissement
public lové au coeur de l'Etat pour des raisons «stratégiques»
et dont les ambitions seraient de ce fait limitées à la gestion
de la filière nucléaire française, comme l'est le
CEA. En réalité, le grand drame de la politique industrielle
française n'est pas tellement qu'elle existe, mais que par crainte
des conséquences, elle laisse souvent les circonstances décider
à sa place. Car comme disait Sartre «ne pas choisir, c'est
encore choisir».
AFP
Déchets nucléaires: plus d'un million de m3
en 2007, le double en 2030
PARIS (AFP) — Plus d'un million de mètres cube de déchets
nucléaires étaient stockés sur 1.121 sites en France
fin 2007, un volume appelé à doubler d'ici 2030, selon un
inventaire publié mardi par l'Agence nationale pour la gestion des
déchets radioactifs (Andra).
Ces 1,15 million de m3 de déchets
proviennent pour 62% du secteur électronucléaire, mais aussi
de laboratoires de recherche, de la défense ou de matériel
médical. Fin 2030, leur volume total devrait atteindre 2,25 millions
de m3.
Les déchets hautement radioactifs,
issus des combustibles usés des centrales, en composent une part
infime en volume (0,2% avec 2.293 m3) mais ils représentent
94,98% de la radioactivité totale, selon cet "inventaire national"
qui dresse un état des lieux au 31 décembre 2007.
Le volume de ces déchets dits à
"haute activité" - plusieurs dizaines de milliards de Becquerels
(Bq) par gramme - devrait dépasser 5.000 m3 en 2030.
Ce nouvel "inventaire national des matières
et déchets radioactifs", le premier rendu public depuis la loi du
28 juin 2006, est un "outil de gestion qui permet d'assainir des situations
passées", notamment sur les sites pollués, et "d'anticiper"
les besoins de stockage pour l'avenir, a résumé le président
du conseil d'administration de l'Andra, François-Michel Gonnot,
devant la presse.
Depuis l'entrée en vigueur de cette
loi, "nous devons apporter une solution pour tous les types de déchets
présents sur le territoire français", a précisé
la directrice générale de l'Andra, Marie-Claude Dupuis.
Dans l'attente d'un stockage durable en profondeur,
envisagé dans un site autour de Bure (Meuse) d'ici 2025, les déchets
de haute activité et de "moyenne activité à vie longue",
issus des centrales nucléaires, sont actuellement conservés
sur les sites de La Hague (Manche), de Marcoule (Gard) et Cadarache (Bouches-du-Rhône).
Les déchets de "moyenne activité
à vie longue" dont la radioactivité prend plus de 31 ans
pour diminuer de moitié, représentent 3,6% du volume des
déchets pour 4,98% des rayonnements.
La majeure partie des stocks est constitué
de déchets de "faible activité", dont le rayonnement est
de quelques dizaines à quelques centaines de milliers de Bq/g.
Les déchets de faible et moyenne activité
à vie courte (moins de 31 ans pour diviser la radioactivité
par deux) sont pris en charge par l'Andra dans le centre de stockage de
l'Aube. Ils constituent 68,8% du volume (792.695 m3) pour 0,03% de la radioactivité.
En attente d'une solution de gestion définitive,
les déchets de faible activité à vie longue (FA-VL)
représentent 7,2% du volume pour 0,009% de la radioactivité.
Il s'agit notamment de déchets de graphite issus du démantèlement
des premières centrales nucléaires, ou provenant de sites
ou matériaux pollués par du radium.
Deux communes de l'Aube, Auxon et Pars-lès-Chavanges,
viennent d'être pré-sélectionnées dans le cadre
de la recherche d'un site de stockage de ce type de déchets, qui
devrait être mis en service en 2019.
Les déchets de "très faible
activité" qui représentent 20% du volume total soit quelque
232.000 m3, pour une part infime de la radioactivité, sont actuellement
stockés en surface dans l'Aube. D'ici 2030, leur volume devrait
presque quadrupler.
L'Andra qui publie tous les trois ans un nouvel
"inventaire national" répertorie aussi les déchets "historiques",
immergés ou stockés sur les anciens sites de mines d'uranium
notamment, ainsi que les sites pollués par des activités
du passé.
Romandie News
Des sites industriels ou des maisons pollués par la radioactivité
PARIS - Application de peinture à vision nocturne, extraction
de radium pour la médecine, fabrication d'objets d'horlogerie luminescents:
des sites industriels voire des maisons ont été pollués
par la radioactivité héritée d'activités passées.
Après guerre, la mémoire de
ces sites a été perdue et certains ont été
réaménagés en logements, halte-garderies ou écoles,
explique l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs
(Andra) qui a réussi à recenser 60 de ces sites pollués
"oubliés".
Il s'agit de "sites dits orphelins", pour
lesquels l'Andra dispose depuis la loi du 28 juin 2006 "de moyens d'agir",
a expliqué mardi la directrice générale de l'Andra
Marie-Claude Dupuis, qui présentait un "inventaire national des
matières et déchets radioactifs" à fin 2007.
Plus de la moitié des sites recensés
ont déjà été assainis: 30 l'ont été
totalement, dont des terrains industriels de l'usine Lip de Besançon
ou d'Aventis à Romainville (Seine-Saint-Denis); pour 6 autres sites
des déchets restent provisoirement stockés sur place.
Vingt-quatre sites sont "en attente ou
en cours d'assainissement" dont un ancien groupe scolaire de Nogent-sur-Marne
(Val de Marne), des sites du Port autonome de Clichy (Haut-de-Seine), ou
de la Faculté d'Orsay (Essonne) ou bien des maisons particulières
ou propriétés privées.
"Des habitations ont été
polluées au radon après extraction de radium entre les deux
guerres, qui a laissé de la poussière de radium sous les
parquets", précise Mme Dupuis. Le radon est un gaz issu de la
désintégration du radium.
Il s'agit de les "mettre en sécurité,
en visant d'abord le risque sanitaire". Dans l'attente d'un assainissement,
la "ventilation reste le traitement de base", en cas d'une pollution
au radon dans une maison habitée, a-t-elle précisé.
Assainir les lieux permet aussi aux propriétaires
de voir leur maison récupérer une valeur dont la pollution
l'avait privée.
L'Alsace
Nucléaire: La radioactivité quotidienne sous surveillance
La direction régionale de l'Autorité
de sûreté nucléaire de Strasbourg (ASN) a présenté
son bilan 2008, hier à Strasbourg.
Autorité administrative indépendante
créée en 2006, l'ASN a la responsabilité du contrôle
de la sûreté nucléaire et de la radioprotection pour
protéger les travailleurs, les patients, le public et l'environnement
des risques liés aux activités nucléaires.
Qui dit nucléaire, pense, dans l'Est
de la France, centrales de Fessenheim ou de Cattenom (Moselle). Ces deux
grosses installations d'EDF constituent, de fait, une préoccupation
majeure de l'ASN qui, en 2008, y a consacré pas moins de 59 inspections
sur les 150 qu'elle a effectuées dans l'année.
Toutefois, les deux mastodontes de l'électricité
ne cachent pas l'usage d'éléments radioactifs dans de nombreux
secteurs de la vie courante, ce que l'ASN dénomme «le nucléaire
de proximité». On retrouve ce nucléaire dans les
activités médicales, industrielles et de recherche utilisant
des rayonnements ionisants.
C'est le cas, par exemple, dans l'agriculture
où les légumes peuvent subir un traitement antigerminatif
à base de rayonnement de Cobalt 60. C'est aussi le cas des industriels
de la peinture utilisant des sources radioactives dans les appareils de
détection de présence de plomb dans les peintures.
Chez les vétérinaires
C'est enfin largement le cas dans le domaine
de la santé… humaine ou non. Ainsi, pour la première fois
l'an passé, l'ASN a mené une campagne de contrôle inopiné
dans une vingtaine de cabinets vétérinaires d'Alsace et de
Lorraine effectuant des opérations de radiologie d'animaux.
Cette première a débouché
sur des conclusions peu rassurantes. «Peu de cliniques ont fait
la démarche d'autorisation auprès de l'ASN, malgré
l'autorisation réglementaire existant depuis plusieurs années.
L'exigence réglementaire de contrôle annuel des installations
par un organisme agréé n'est globalement pas respectée;
moins d'un établissement sur deux a mis en place un zonage radiologique
des installations et emploie une personne compétente en radioprotection.»
De plus: «20% des établissements ne réalisent pas
un suivi dosimétrique de leurs salariés.»
Pas de quoi rassurer le grand public qui souvent
se focalise sur le risque des grandes installations, type Fessenheim, pour
banaliser les risques quotidiens qu'il a pourtant beaucoup plus de chances
de rencontrer.
Chez les dentistes
L'incident survenu en mars 2009 au CHU de
Strasbourg-Hautepierre en est une illustration. Quatre patients traités
en neuroradiologie interventionnelle ont présenté une perte
de cheveux inhabituelle ainsi que de légères brûlures
de la peau. Après intervention de l'ASN, il est apparu que les appareils
étaient aux normes mais que les conditions d'utilisation ainsi que
le réglage de l'appareil n'étaient pas corrects.
Dans le même domaine du nucléaire
de proximité, l'ASN annonce déjà qu'elle mènera
en 2010 une campagne d'inspection de grande ampleur auprès des dentistes
d'Alsace-Lorraine puisqu'ils disposent d'installations radiographiques
faisant appel à des rayonnements ionisants, à savoir les
rayons X.
AFP
Areva augmente son capital pour financer son essor dans le nucléaire
PARIS (AFP) — Pour financer son essor dans le nucléaire, le groupe
public Areva a décidé mardi d'ouvrir son capital par augmentation
de capital, une opération obtenue auprès de l'Etat actionnaire
en contrepartie d'une mise en vente de sa filiale T&D.
"Le conseil de surveillance d'Areva a décidé
d'offrir à des partenaires stratégiques et industriels l'opportunité
d'entrer à son capital, à hauteur de 15% et essentiellement
par augmentation de capital", a annoncé le groupe, plusieurs
heures après la fin d'une réunion de son conseil, qui a attisé
les craintes des syndicats.
Reste à savoir qui viendra s'asseoir
à côté de l'Etat français, qui détient
plus de 90% du capital. Lors d'une conférence téléphonique,
la présidente d'Areva a indiqué que ce ne serait "pas
des clients (des électriciens, ndlr) et pas des fournisseurs".
|
suite:
Le Japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI)
s'est dit prêt à étudier une entrée dans son
partenaire de longue date et la presse évoquait aussi l'intérêt
de fonds du Moyen-Orient, où plusieurs pays ont en projet la construction
de centrales nucléaires.
Le conseil de surveillance d'Areva a également
"demandé au directoire de mettre en vente le pôle Transmission
et Distribution (T&D) du groupe".
Depuis le début de l'année,
Areva et l'Etat s'évertuaient pour trouver les 8 à 10 milliards
€ nécessaires aux investissements du groupe d'ici 2012, notamment
pour le développement du réacteur nouvelle génération
EPR.
Ces décisions, annoncées sans
grande surprise, "nous inquiètent beaucoup", a affirmé Marie-Claire
Cailletaud, une des responsables de la CGT Mines-énergie.
L'Union fédérale des syndicats
du nucléaire (UFSN) CFDT s'est également dite "contre
l'ouverture du capital", craignant "une privatisation rampante des
activités nucléaires" et opposée à une
cession de T&D, qui "ne répond pas au besoin de financement
du groupe Areva et fragilise son économie à court terme".
Forte génératrice de cash, T&D
a représenté en 2008 39% du chiffre d'affaires du groupe
et 560 millions € de résultat opérationnel.
Vivement opposée à l'origine
à sa vente, Anne Lauvergeon a affirmé qu'Areva serait attentif
non seulement au prix proposé pour T&D, mais aussi au "programme
social et industriel".
"Nous avons déjà reçu
des offres nombreuses d'intérêts d'acquéreurs potentiels
ayant différents types de profils", a-t-elle indiqué.
Avant même cette annonce, plusieurs
candidats s'étaient déjà faits connaître, en
tête desquels Alstom, propriétaire de cette division jusqu'en
2004. Le fonds Axa Private Equity s'est dit intéressé et
le nom de GE circule également.
"Il est clair qu'il n'y aura pas de vente
à la découpe" de T&D, a assuré Mme Lauvergeon,
contrairement à des hypothèses évoquées dans
la presse.
Areva, qui poursuit en parallèle son
plan de réduction de coûts de 600 millions € annoncé
en février, compte faire aboutir d'ici la fin de l'année
tant la cession de T&D que l'ouverture de capital (hors un projet annexe
de développement de l'actionnariat salarié).
Pour obtenir des liquidités à
court terme, Areva "envisage" aussi de céder sa participation de
26,08% dans le groupe minier Eramet et celle de 11,36% dans le fabricant
franco-italien de semi-conducteurs STMicroelectronics. Mais ces participations
resteront "sous actionnariat public".
Ce "plan de financement complet et cohérent
donne à Areva une grande visibilité sur son développement
et lui apporte les moyens de ses ambitions sur son coeur de métier
nucléaire", a estimé le ministère de l'Economie.
Le Figaro
Le groupe nucléaire Areva ouvrira son capital en 2009
Le conseil de surveillance engage également
la cession de T&D et l'ensemble des participations non stratégiques.
L'État a tranché. Depuis de
longs mois, il s'efforçait de trouver les moyens de restaurer les
marges de manoeuvres financières d'Areva, le groupe français
leader mondial du nucléaire dont il détient aujourd'hui90
%. Plusieurs solutions ont ainsi été envisagées successivement,
dont une mise en Bourse ou encore l'adossement au conglomérat industriel
Alstom, qui était demandeur.
Mais c'est finalement le principe d'une augmentation
de capital qui a été retenu. Il a été officialisé
mardi à l'issue d'un conseil de surveillance - présidé
par Jean-Cyril Spinetta - particulièrement crucial pour le développement
de l'entreprise, qui estime ses besoins d'investissements de 8 à
10 milliards € à l'horizon de 2012.
Cette opération se fera à hauteur
de 15%, l'État décidant de réduire sa participation
à 75%. A charge maintenant pour l'entreprise de rechercher les partenaires
les plus appropriés pour entrer à son capital. Cela devrait
être fait au cours des prochains mois.
Anne Lauvergeon, la présidente du directoire
d'Areva, a bien précisé que ces futurs associés seraient
directement concernés par l'activité de son groupe. Voilà
pourquoi les noms du japonais Mitsubishi, qui collabore depuis longtemps
avec Areva, du français Total, qui souhaite se lancer dans le nucléaire,
et d'un fonds émirien - Abu Dhabi souhaite se doter de deux réacteurs
- font l'objet de rumeurs récurrentes. Mais rien n'est tranché
pour le moment.
Pour autant, ce n'est pas cette augmentation
de capital, qui pourrait grimper jusqu'à 2 milliards €, qui
va permettre à Areva à la fois d'augmenter son activité
et de moderniser ses infrastructures. Le deuxième étage de
la fusée, annoncé depuis longtemps, consistera dans la cession
de l'activité transmission & distribution (T&D). Une véritable
pépite - elle contribue à 41% de l'activité du groupe
-, rachetée en 2004 à Alstom pour moins d'un milliard €
et qui en vaut aujourd'hui près de quatre fois plus.
Vers une sortie du capital d'Eramet et de STMicro
Pour T&D, le choix d'un éventuel
acquéreur ne sera fonction que des marques d'intérêt,
a insisté Anne Lauvergeon. Manière de dire qu'il faudra y
mettre le prix, qu'aucun interlocuteur ne sera privilégié
et que toute cession par appartement est exclue.
La troisième étape officialisée
hier par le conseil de surveillance réside dans la cession des participations
du groupe. Celles dans GDF Suez et Total ont déjà été
amorcées. En revanche, annonce de poids, Areva envisage d'abandonner
les 26% qu'il détient dans le groupe minier Eramet et les 11% du
capital du fabricant de semi-conducteurs STMicroelectronics. Au total,
ces deux participations sont valorisées 1,75 milliard d'euros. «Compte
tenu de leur caractère stratégique, ces participations resteront
sous actionnariat public», a précisé Areva.
A l'arrivée, c'est bien un recentrage
en bonne et due forme sur son activité nucléaire auquel procède
le groupe. Une orientation que le premier ministre, François Fillon,
avait appelée de ses voeux voilà quelques semaines. Reste
maintenant à appliquer toute cette série de décisions
: une feuille de route particulièrement dense pour Anne Lauvergeon,
qui a redit hier sa confiance absolue dans le modèle intégré
de l'entreprise.
AFP
Greenpeace condamné pour avoir bloqué le chantier
EPR de Flamanville
CHERBOURG (AFP) — Greenpeace et 17 de ses militants ont été
condamnés mardi à Cherbourg pour avoir bloqué pendant
quelques heures en avril 2007 le chantier de terrassement de l'EPR à
Flamanville (Manche) dont ils dénonçaient le lancement.
Le tribunal de grande instance de Cherbourg
a condamné à 1.200 € d'amende Greenpeace en tant que
personne morale. Deux des militants devront acquitter 200 € d'amende
chacun et les 15 autres 150 € chacun.
Condamnés pour "opposition à
l'exécution de travaux publics", ils ont été relaxés
pour l'"atteinte à la liberté de travailler" pour
laquelle ils étaient aussi poursuivis.
Les dommages et intérêts seront
fixés lors d'une prochaine audience le 28 septembre. EDF et Bouygues
les évaluent à 500.000 €.
En parallèle, le tribunal a condamné
quatre militants de Sortir du nucléaire à 300 € d'amende
chacun pour être montés sur un pylône de ligne à
très haute tension transportant le courant de la centrale nucléaire
depuis Flamanville, où le réacteur EPR est en construction.
Les écologistes de Sortir du nucléaire
devront en outre payer solidairement, 1.500 € de dommages et intérêt
pour préjudice moral au Réseau de transport d'électricité
(RTE), filiale d'EDF, et 1.500 € pour couvrir les frais d'avocats
de la société.
RTE estimait le préjudice à
11.000 €.
L'audience pour ces deux affaires avait eu
lieu le 9 juin.
Greenpeace et Sortir du nucléaire entendaient
avec ces "actions" protester contre la publication le 11 avril 2007 du
décret autorisant l'implantation d'un EPR à Flamanville et
interpeller en particulier les candidats à la présidentielle
sur le sujet.
Euro Investor
France – Les déchets radioactifs doubleront d'ici 2030
- Andra
PARIS, 30 juin (Reuters) - Le volume des déchets radioactifs
de haute activité, principalement issus du traitement du combustible
usé des centrales nucléaires, devraient plus que doubler
d'ici 2030, estime l'Agence nationale pour la gestion des déchets
radioactifs (Andra) dans un rapport publié mardi.
L'Andra dresse tous les trois ans un inventaire
des matières et déchets radioactifs par secteur d'activités,
établit une cartographie des sites pollués et estime des
volumes de déchets prévisionnels.
Fin 2007, les déchets de haute activité,
la catégorie la plus dangereuse, représentaient 95% de la
radioactivité totale des déchets français, mais seulement
0,2% du volume, selon l'Andra.
Le volume des déchets de haute activité
devrait augmenter de 120% à 5.060 mètres cube (m3)
en 2030 sur un volume total de déchets de 2,2 millions de m3,
précise l'Andra dans son rapport.
"Ces déchets sont dès aujourd'hui
pris en compte par l'Andra dans la conception et l'exploitation de ses
centres de stockage", écrit l'Andra dans un communiqué.
Des centaines de milliers d'années
seront nécessaires pour que les déchets issus de la production
d'électricité nucléaire perdent leur radioactivité,
le stockage étant devenu une question centrale avec notamment la
construction prévue de nouveaux réacteurs dans les prochaines
décennies.
Les déchets hautement radioactifs sont
actuellement entreposés en surface sur le site de l'usine d'Areva
de La Hague (Manche) mais une loi de juin 2006 a ouvert la voie à
leur stockage en formation géologique dans une zone de 200 km2
située au nord du laboratoire de Bure (meuse) à l'horizon
2025.
Les prévisions de l'Andra pour 2030
prennent comme hypothèse une production d'origine nucléaire
de 443 Tera Watt heure (TWh) par an à partir de 2013 lorsque l'EPR
de Flamanville entrera en service.
(Mathilde Cru, édité par Sophie Louet)
AFP
L'impréparation du chantier nucléair de l'EPR dénoncée
en Finlande
HELSINKI (AFP) — Série de défauts, incompréhensions,
mais surtout impréparation: les critiques pleuvent en Finlande sur
le retard du chantier du premier réacteur nucléaire de troisième
génération au monde, l'EPR d'Olkiluoto (sud-ouest), qui devait
initialement être mis en service cet été.
Avec des retards d'au moins trois ans, l'autorité
nucléaire finlandaise ainsi que l'acquéreur de la centrale,
le groupe d'énergie finlandais TVO, ne cachent plus leurs critiques
à l'encontre du consortium Areva-Siemens, maître d'oeuvre
du chantier nucléaire, le premier en Europe depuis Tchernobyl.
"Ils (Areva) ont commencé
à faire des plans lorsqu'ils ont remporté le contrat, ce
qui était évidemment trop tard. Ils auraient dû consacrer
deux ans à la préparation", estime le directeur général
de l'autorité de sûreté nucléaire finlandaise
(STUK), Jukka Läksonen.
Selon lui, au manque de préparation
du contrat, signé en décembre 2003, se sont ajoutés
des problèmes d'adaptation d'Areva aux réglementations locales.
"Les Français n'ont pas compris
au début le système finlandais, qui prévoit qu'aucun
élément important ne peut être construit avant que
le plan ne soit approuvé", dénonce M. Läksonen.
La qualité du béton et des soudures
ont notamment été critiquées par la STUK depuis le
début des travaux, mais pour Areva, l'exigence de l'autorité
nucléaire est aussi en cause.
"Je ne peux pas nier qu'en tant qu'autorité
ils peuvent critiquer, mais les autorités ne sont jamais satisfaites
par la sécurité", avance le directeur opérationnel
d'Areva en Finlande, Osmo Kaipainen.
TVO a aussi mis trop de temps à transmettre
les documents d'Areva-Siemens pour obtenir le feu vert de l'autorité
à chaque nouvelle phase de la construction, plaide-t-il.
Mais pour TVO, qui a commandé la centrale
pour un montant initialement estimé à 3 milliards €,
Areva et Siemens ont consacré "significativement plus de temps
à la préparation" que ce qui était prévu
au contrat.
La construction du nouveau réacteur,
qui emploie actuellement près de 4.000 personnes, avait débuté
en 2005 et dès janvier 2006 il a été annoncé
que le chantier n'avançait pas aussi vite que prévu.
En janvier dernier, Areva et TVO ont annoncé
que l'inauguration était repoussée à juin 2012, soit
la même année que la mise en service annoncée du réacteur
EPR de Flamanville, construit par EDF dans le nord-ouest de la France.
"De notre point de vue, le maître
d'oeuvre doit assurer que la préparation et la construction se fassent
conformément au calendrier annoncé", avance le chef de
projet de TVO, Jouni Silvennoinen.
Le conflit entre TVO, Areva et Siemens, qui
se réclament des milliards d'euros d'indemnités de compensations
en se rejetant la responsabilité des retards, fait désormais
l'objet d'un arbitrage devant la cour de la Chambre internationale de commerce,
basée à Paris.
L'EPR finlandais, la première centrale
nucléaire commandée en Europe depuis l'accident de Tchernobyl
en 1986, devait marquer, selon les termes d'Areva, "une renaissance
de l'industrie nucléaire", relancée par la hausse des
prix des hydrocarbures et la chasse aux émissions de CO2.
Bâti près de la mer Baltique,
il fait aussi l'objet des critiques des associations écologistes,
en premier lieu Greenpeace, qui considère que le réacteur
est un prototype et qu'il est dangereux parce qu'il n'a jamais été
testé.
Le gouvernement finlandais doit annoncer début
2010 s'il autorise la construction d'un nouveau réacteur nucléaire,
pour lequel trois groupes d'énergie, dont TVO, ont déposé
un dossier, ouvrant la voie à un possible deuxième EPR finlandais
pour Areva.
"Aucun autre réacteur ne sera construit
plus vite en Finlande qu'une copie identique d'Olkiluoto", plaide déjà
M. Kaipanen.
Dernières Nouvelles d'Alsace
Centrale de Fessenheim: grande visite à l'automne
A la veille de sa troisième visite décennale,
la centrale nucléaire de Fessenheim affiche un bilan satisfaisant
qui inciterait sa direction à envisager de façon optimiste
la poursuite des activités.
10,2 milliards de kWh produits en 2008, soit
70% de la consommation électrique en Alsace, 39 m3 de
déchets nucléaires évacués vers la Hague. Et
sept anomalies de niveau 1 sur l'échelle internationale des événements
nucléaires comptabilisés en 2008. Décrites par le
directeur de la centrale nucléaire Jean-Philippe Bainier hier lors
de la dernière réunion de la Commission locale d'information
et de surveillance (CLIS), ces anomalies n'avaient, selon lui, aucune conséquence
sur la sûreté des installations...
J.F.-O. et S.W.
Voir également Le
Monde , et www.developpementdurable.com/ |